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  • UN CONSTAT DU DOCTEUR BENWAY

    index.jpgMon ami le Docteur Benway pyschiâtre des démocraties de Marché livre son avis dans le plus undergound des magazines révolutionnaire et me génère une bouffée égotique devant tant d'honneur.

    • Le point de bascule ?
       
      Beaucoup se demandent comment et pourquoi, contre vents et marées de la colère sociale et du refus, qui vient de se manifester partout et pendant des mois, la « réforme des retraites avec son âge limite de départ taux plein de 64 ans » à fini par s’imposer dans la législation de la 5ème république bourgeoise.
      Ouvrant la voie à d’autres réformes, toutes plus antisociales les unes que les autres… Certes.
       
      Nous sommes, mondialement, dans un contexte généralisé d’implosion tétanisée et de Burn-out social et sociétal. Post Covid, entre autres. Limitée à 20 Millions de morts (sur bientôt 8 milliards d’habitants), par une certaine coopération internationale empêtrée dans les intérêts concurrentiels divergents faisant « tourner la roue »depuis longtemps, une certaine acceptation-  inédite dans l’histoire, il faut le souligner - de protéger les plus vulnérables quitte à enrayer la machine économique (même si cet aspect inédit est aussi à considérer comme la marque « vitrinaire » des bonnes intentions rendues possible par la capacité contemporaine d’autonomie du capitalisme financier de s’enrichir sur de nouveaux endettements à faire peser politiquement sur les populations ultérieurement), malgré les hurlements  des partisans  « néo-nazifiés » du « marche ou crève », et de « l’élimination des plus vulnérables » (Comme Emmanuel Todd, ex tête de mort de la fracture sociale) (les mêmes vont finir par vous dire, sur leurs réseaux d’influenceurs commerciaux des GAFAM, que les 20 Millions de morts, le sont car ils ont été vaccinés !!! Ha ha !!). C’est tout de même à noter car c’était nouveau dans l’histoire, même si une fois la crise passée, les accapareurs de profit comme les jouisseur de contrôle sur les autres, veulent se payer au prix fort !!
      Il faut avoir compris que « la dette et le crédit » sont à considérer comme des moteurs destiné à obtenir obéissance et suivi par les populations, pour le compte des grandes décisions du capital et des Etats.
      Le remboursement de la dette est un delta fluvial, éternel et indépassable, avec ses flux et ses reflux, ses entrées et ses sorties permanentes. Il est le moteur généralisé de l’assujettissement à l’économie par le plus grand nombre. Un moteur fictionnel et fictif cru, comme la réalité de l’économie, par le plus grand nombre.
      Car la fonction symbolique de cette fiction, matérialisée d’une façon opératoire, par la monnaie capitaliste, s’articule culturellement et depuis longtemps à l’imaginaire individuel et collectif du plus grand nombre.
      Ainsi, nous avons tous et toujours besoin d’argent, et si nous n’en avons pas, besoin que l’on nous fasse crédit, quitte à s’endetter, pour répondre à nos besoins immédiats et non différable. Moins l’on dispose de capital, puis la tendance à l’endettement est forte, et plus on est tenu, gouverné. C’est le modèle de fragilisation qui donne pouvoir à la gouvernance d’aujourd’hui.
      Tout cela relève pourtant de l’écriture fictionnelle, c’est le capital fictif, mais cela fonctionne par un ruissellement ascendant et par voie de hiérarchies de classe successives, pour le bénéfice in fine des classes supra-dominantes, celle qui contrôlent l’argent et le pouvoir. Celles qui contrôlent la « Monnay Power » donc, presque le monde entier. Le fait que cette écriture fictionnelle et fictive garde durablement une emprise généralisée sur l’imaginaire individuel et collectif, révèle comme l’une de ses faiblesse majeure, qu’il prend comme une force, la capacité cognitive fictionnelle de l’homo sapiens. Elle le fait proliférer et prospérer, partout sur a planète, sur la base de l’élimination des plus vulnérables, mais de fait le coupe de l’environnement éco-systémique naturel qui l’a vu émerger. Là se révèle la faiblesse fondamentale de sa capacité cognitive fictionnelle. Non contrôlée par lui même, elle le mène à sa perte.
       
      Partout, s’appuyant sur les vices (les petites clauses cachées) des constitutions des Etats et des gouvernements, fonctionnalités et procédures, les Etats-nations, tous au service de la maintenance historique du capitalisme, ont progressivement, et aux gré des crises à résoudre, réorganisés leurs gouvernances. Des gouvernances verticales, algorithmées, fallacieusement participatives (pour celles qui veulent, culturellement, se donner stratégiquement et dans leur communication un vernis démocratique). Des gouvernances, au service du capital dans sa forme et ses projections actuelles, et qui s’imposent envers et contre tout, jusqu’à l’épuisement de l’adversité sociale.
      La chaine de commandement hiérarchisée et algorithmique, aliène le mouvement vers l’émancipation et les embryons imparfaits souveraineté politique au « pouvoir jouir de la souffrance de son subalterne ». Elle est cautionnée et manipulée par l’instrument mensonger de la démocratie participative (dont le seul usage est de responsabiliser juridiquement les « petites mains », celles qui travaillent en première ligne à la maintenance de toute la matérialité (production des biens et des services, distribution, recyclage éventuel) : les derniers de cordée. La responsabilisation juridique des « petites mains » est désormais indispensable pour protéger juridiquement les hiérarques des conséquences délétères de leurs propres décisions, ou de leurs propre acceptation de la décision de l’échelon supérieur.
      Ces nouvelles formes organiques de gouvernances sont devenues le modèle fonctionnel, efficace pour l’oppression, la spoliation et l’emprise, (pas pour régler les vrais problèmes des gens), au service du pouvoir de l’Etat, du capitalisme, des entreprises privées ou publiques, et de tous les partis politiques. Tous, y compris les partis pris actuels en concurrence et aspirant à devenir les « représentants » prédominants de « la gauche du capital » .
      Ainsi, personne d’autre que nous-même, ne viendra nous sauver de cette emprise !
       
      Au décours de la luttes collective et sociale contre la réforme des retraites du gouvernement dirigé par celui qui n’est qu’un représentant efficace de la mue politique du capital et de ses gouvernances : Macron. Et dont on ne peut rien attendre d’autre que ses efforts exclusivement au service du capital.
      Une gauche du capital, cherche, elle aussi, à se reconstruire, tentant de capitaliser sur certains décombre du mouvement social et sur ses investissements des mois passés. Pour se faire valoir, aux yeux du capital lui-même, comme une alternative politique viable, capable de sauver le capital en cas de danger social.
       
      La droite, l’extrême et l’ultra-droite du capital, très favorisées comme opposants principaux (à garder au chaud), par le pouvoir politique actuel, se cherche également une construction politique plus large pour offrir au capital, ses « bons et loyaux services » en cas de besoin.
      Marine Le Pen, « la sociale aux idées sociétales élargies », en phase avec l’évolution de la société, a bien compris, comme l’ont compris le pouvoir d’Etat et le capital, disposer pour champs de ses manœuvres, d’un patchwork sociétal et social burn-outé, aliéné et implosif, tissus identitaire et communautarisé de la société. Elle est en embuscade, loin du bruit et du buzz, en en disant peu. C’est ce qui lui réussit le mieux. Plus elle se tait en période de crise sociale, et plus les silencieux, en grand nombre, s’agrègent à elle. Plus elle parle et dévoile son programme, et plus il est facile d’aider à ce que les gens s’éloignent d’elle.
      Cela constitue un enjeu majeur de ces prochaines années, avant les présidentielles, celle de déboulonner publiquement la dimension fallacieuse de son programme démagogique et « pseudo-social », qu’elle réussit à vendre à tous les burn-outés sociétaux qui pense, avec elle faire l’économie, comme un recours suprême, d’une révolution sociale.
      Déboulonner son programme et le faire intelligemment. C’est à dire sans jouer les pleureurs indignés de tout et de rien, leurs intelligences débordées de leurs exclamations émotionnelles. Déboulonner le programme pseudo social du RN et sans relâche dénoncer les supercheries.
      Car c’est en réalité un programme anti-social et pro-patronal, et plus précisément pro-capitaliste.
      Celui qu’elle offre au capital, tel un recours, pour mieux l’aider à contrôler, dans la traite du travail qui lui est nécessaire, les populations et les situations.
       
      Ainsi dévaloriser la valeur humaine des migrants n’a d’autre but, que de poursuivre une forme intérieure de travail forcé et de colonisation, afin de dévaloriser possible le coût de la main d’œuvre. Pour un profit maximal du capital. La thématique et la peur d’un « grand remplacement » en cours, auquel seuls des imbéciles comme Zemmour peuvent croire, est agitée dans le seul but de dévaloriser, par la dévalorisation des droits, le coût de la main d’ouvre migrante.
      « Immigrés à vendre, pas chers et sans droits » !!! Voilà ce que dit le Rassemblement National et ses satellites faire valoir, au patronat et au capital !! Il ne s’agit pas de les mettre dehors comme ils le vendent à leurs électeurs, mais de les mettre au boulot pour le moins cher possible !!
      Avec Macron tu t’offres deux migrants pour le prix d’un travailleur avec droits, avec Le Pen, demain tu peux t’en offrir, trois, voire quatre et plus encore.
       
      Il n’y a eu dans l’histoire, outre les nombreux nettoyages ethniques de remplacement orchestrés par des nazis ou des staliniens, et autres ethnocides, qu’un seul « grand remplacement » continental. Celui des populations autochtones et natives des Amériques, orchestré par un occident chrétien, qu’il soit latin ou anglo-saxon, meurtrier, colonialiste et esclavagiste.
       
      En lien avec l’offre au capital d’un travail migrant pas cher, il y a aussi la proposition RN complètement démagogique d’augmenter le salaire individuel des travailleurs avec droits. Une augmentation qui n’est pas sans contre partie, car elle est rendue possible par la diminution du salaire différé collectif (celui qui alimente les caisses de sécurité sociale, de retraite et du chômage) et nommé à tort « charges patronales » alors qu’elles font aussi partie des acquis salariaux.  Ainsi dans la proposition RN, le salaire individuel est augmenté, mais le salarié est perdant. En effet la diminution de sa part salariale collective, va baisser sa retraite, ses allocations chômage, ses prestations sociales. Il devra financer de lui-même ses compléments assurantiels privés. Et cela lui coûtera beaucoup plus cher que son gain salarial. La proposition RN d’augmenter les salaires individuels, tout en baissant les « charges patronales » n’est donc pas un cadeau social, mais un cadeau offert au patronat, un cadeau offert au capital, et à ses compagnies d’assurances privées traitant de prestations sociales complémentaires, d’indemnisation chômage, et de suppléments retraite…
       
      Marine Le Pen et son RN, la  sociale aux idées sociétalement larges, pour capitaliser le plus d’électeurs possible dans toutes les couches de la société, saura une fois au pouvoir opérer les coupes sombres, de la séparation répressive excluante et réactionnaires au cœur de la population, y compris de ses électeurs,
       
      Marine Le Pen la sociale, et sociétale aux idées larges, qui se ferait presque passer pour une « antifasciste », grâce à Zemmour, le faire valoir, l’idiot utile formé politiquement et culturellement, à toutes fins utiles, par la famille de Montretout. Zemmour, celui qui y croit vraiment, comme ces cons qui osent étaler leur culture partielle de « férus – ferrugineux », en fin de repas. Zemmour plus royaliste encore que la prétendante au trône ! Zemmour qui est revenu a ses activités premières, dédidacer et vendre ses livres, de ville en ville à ses crédules et sous les huées des opposants !
       
      Marine Le Pen, essaye de montrer qu’elle chasse de sa vie et de ses affaires ses anciens amis Gudards d’ultra-droite, mais elle saura les rappeler à elle et les récompenser comme il se doit, une fois qu’elle aura le pouvoir. Car c’est là qu’elle aura besoin de leurs services…
       
      Darmanin, qui se rêve premier sinistre, au décours de cette bataille sociale des retraites, souffle sur les braises, tente de faire la pluie et le beau temps de l’actualité, à l’aide des médias, de souffler le chaud et le froid sur les braises e l’actualité. Il veut rétablir l’équilibre. La dite « ultra gauche » est trop puissante, trop influente …  Elle a trop fait parler d’elle ces dernières semaines. Elle génère des évènements toujours suivi d’accusations de violences policière. Darmanin prétend siffler la fin de la « récréation », il prétend effacer cette « ultra-gauche » (en réalité contestation sociale radicalisée et autonome), la marginaliser, ne pas lui laisser exercer son antifascisme radical dans les rues. Donc Darmanin se positionne comme « antifasciste de circonstance » tout en offrant une magnifique publicité à tous ces groupes d’ultra droite resté en marge le temps où le mouvement social faisait l’actualité.
       
      Darmanin renforce l’arsenal législatif répressif, il renforce l’ultra droite « victimisée », en l’appelant comme une provocation à la sortie du bois, pour contrebalancer l’ultra gauche, pour reprendre la main sur la suite des évènements. Pour faire le « prime time », occuper le devant de la scène des problèmes et effacer jusqu’à l’oubli qu’un vaste mouvement social vient de se produire à nouveau. Pour les beaux yeux du capital.
       
      Pour Darmanin et sa Macronie, il n’y a pas eu de mouvement social. Il faut passer à autre chose. L’opposant principal, doit rester cette extrême-droite que l’on positionne toujours et encore en numéro un de l’opposition (véritable machine à gagner les élections pour la Macronie), offrant ainsi aux capitalistes et à la bourgeoisie, l’assurance d’une alternative politique, et d’un recours, contre-révolutionnaire, qui sait mieux que personne manipuler la misère sociale en proposant un programme social carrément et profondément anti-social ..
       
      Avertissement à celles et ceux, qui aujourd’hui, politiquement et médiatiquement, mettent dans le même sac des « extrêmes et des ultras », en faisant fit de l’antagonisme profond entre leurs « valeurs porteuses », ce qu’ils appellent l’ultra gauche et ce qu’ils appelle l’ultra droite. Celles et ceux qui tiennent et développent ce discours, mettraient aujourd’hui dans le même sac les résistants et les nazis et leurs collaborateurs. Une attitude qui profite beaucoup plus aux nazis et collaborateurs, qu’aux résistants.
      Donc ce discours qui renvoie dos à dos, l’ultra gauche antifa, et l’ultra droite, est un discours proto-fasciste. Pas étonnant qu’il soit tenu aussi par Ciotti et la par la Macronie dont c’est la stratégie (à l’heure où l’on détruit les acquis du « compromis historique » celui des « jours heureux «  (bien que par vraiment pour tout le monde) du conseil national de la résistance.
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      Alors victoire temporaire de la Macronie, de sa gouvernance sourde et blindée qui pénètre (sans consentance) comme dans du beurre dans une société implosée, atomisée, burn outée tant socialement que sociétalement ?
       
      Quoi d’étonnant in fine ? Certes 80 % des gens étaient contre sa reforme des retraites, et surtout les 64 ans. Certes il vient d’y avoir un grand, long, large et diversifié, mouvement social, mais le plus grand nombre, fataliste, est resté persuadé que de toute façon, « ils » vont arriveraient à faire passer cette « loi » avec laquelle ils n’étaient pas d’accord.
      Fatalité illustrant une impuissance (pour des tas de raisons) à l’implication physique dans la résistance et la lutte ? Ou bien une lucidité sur l’Etat de la société, la force de la prédation et de la mutation du capital, et la capacité des nouvelles gouvernances algorithmique qui du sommet de l’Etat, a la moindre instance d’entreprise privée ou public, politique, municipale, régionale se structure pour contrôler les gens, les spolier et les empêcher d’agir et de s’opposer, les neutraliser ?
       
      Car oui, pour les faire plier, il aurait fallu une grève généralisée, un blocage généralisé, impliquant au minimum 10, voire 15 millions de travailleurs, salariés ou non, pendant probablement quelques semaines …
      Malgré les efforts, pour que prenne la mayonnaise, dans un contexte de refus largement majoritaire, cela ne s’est pas produit.
       
      Que peuvent des caisses de grèves, dans nos pays européens, même alimentées largement par des appel à la solidarité, contre le flux et le reflux actuel du capital fictif et financier, qui fonctionne sur la base de la dette et du crédit permanent ?
       
      Le post Covid, les changements de rapports au travail (lame de fond), laissaient d’ailleurs entrevoir a l’automne, qu’un nombre suffisant de gens ne seraient pas encore prêt a tenir coûte que coûte un grand bras de fer avec l’Etat et la capital, pour le maintien de leurs droits sociaux. Beaucoup n’ont pas la force et l’énergie de la conflictualité, nombreux sont empêtrés dans tout un tas d’emmerdes à régler dont ils ne peuvent se soustraire. Ainsi nombreux sont celles et ceux qui pansent leurs blessures de ces 3 dernières années Covid, par la redécouverte des plaisirs simples, de la convivialité, de l’amour et de l’amitié.
      Car ce qui compte le plus, sur le long terme, est que pour la première fois, une bascule silencieuse s’est opérée. Les gens ne placent plus le travail comme finalité de leur vie, mais au deuxième plan, juste comme un moyen de vivre. Mais la finalité du bien être est devenue aux yeux du plus grand nombre, combatif socialement ou non, par procuration ou non, plus importante que le travail lui même. Et ça, à un moment ou le capital lui-même dévalorise le travail dont il n’a pas besoin pour fructifier (le « travail mort »), ne sera pas sans conséquences dans la reconstruction du tissus social.
       
      Il faut considérer le mouvement social en cours, même dans sa phase plus silencieuse actuelle, comme cune victoire, un point de bascule, le début d’autre chose, le début de la reconstruction contemporaine d’un mouvement social et syndical (les adhésions se multiplie). Une victoire aussi comme prise de conscience dans le vif du sujet, sur la véritable nature du capital, de ses nouvelles gouvernances d’Etat, de la « démocratie représentative », des limites de la constitution d’une république bourgeoise, du rôle de ses forces répressives. Prise de conscience aussi de l’état de force du mouvement social dans ses capacités, et de tout ce qu’il y a à reconstruire. Les gens qui ont lutté et manifesté, ne vivent pas ce moment comme un échec, mais comme un début, comme un constat de l’état contemporain des rapports de force de classe dans la société. Mais c’est un point de départ. Trois ans pour marginaliser l’extrême-droite, reconstruire et développer l’auto-organisation. Avancer, de toute façon car il n’y a plus que cela à faire .. Voilà la victoire.
      Dans un contexte, ou un peu partout en Europe et aussi dans le monde, le capital soutenu par leurs Etats respectifs, doit faire face à des mouvement sociaux de la population et à des grève actives de travailleurs.
      Un retour des mouvements,  un basculement ? Enfin ?
       
      Depuis quelques décennies, il y avait eu progressivement une perte capacitaire dans l’efficacité des rapports de forces avec le capital, de moins en moins de victoires, de moins en moins de combats ..
      Le capital restructuré sans qu’une prise de conscience de cette restructuration financière (avec ses nouvelles modalités opératoires, ses nouveaux modes de gouvernance et ses conséquences en cascades) ait pu se généraliser rapidement. Le capital dans son sauvetage par les Etats, a pris dés le début des années 80 une bonne longueur d’avance. Une longueur d’avance qui n’a cessé de se creuser dans les décennies suivantes. Les revendications sociales se construisaient mais avec le mauvais logiciel d’analyse. Le capital s’était restructuré, avait muté, mais continuait à être analysé comme il l’était pendant les années 60 et 70.
      Les diagnostics erronés, aboutissaient, alors qu’il était encore temps, à des réponses de plus en plus inefficaces, sauf lors de large mobilisation de la jeunesse comme avec la lutte contre statut emploi jeune (retrait de la réforme CPE en 2006).
      Et quelques luttes du précariat, ayant permis de limiter ici et là, la casse. Mais progressivement, en 40 ans le mouvement social, tout en maintenant une existence culturelle, a perdu du rapport de force capacitaire dans sa lutte contre un capital (qui avait plus d’un tour dans son sac).
      Effectivement chaque reculade tactique du capital, lui permettaient de revenir sous une autre forme politique. Et ainsi de suite. L’usure progressive. Les traces de la dépolitisation de droite du début des années 80 etc etc.
      En France, un réveil contre la loi travail en 2016-2017, puis les gilets jaunes 2018-2019, et fin 2019 un mouvement social contre une première mouture de réforme des retraites (refusée aussi par le plus grand nombre). A un moment ou les syndicats réformistes et autres semblent avoir touché le fond.
      Les gilets jaunes et les ronds points, comme un retour à l’assemblée, à la commune. Retour historique à l’époque de la commune de 1871, à l’avant de l’émergence du syndicalisme historique comme puissance majeure au cœur des rapports de force entre travail et capital. Un retour à la commune logique, après tous les échecs successifs du syndicalisme réformiste à être parvenu à endiguer les offensives antisociales et répétées du capitalisme (non nommé comme tel, mais désigné par la gauche du capital sous le nom d’un libéralisme issu de la droite du capital).
      Et puis le mouvement contre la retraite à 64 ans, dans un contexte asphixiant d’inflation et de speculations sur les prix, post covid et prétexté par la guerre contre l’Ukraine (qui enrichit les marchands d’armes).
       
      Certes dans notre monde burn-outé, et éclaté du libéralisme au sein d’un capitalisme financier, le monde du travail mort, rend difficile le fait de trouver des prises pouvant faire plier le capitalisme.
      On le sait il aurait fallu une grève, généralisée, bloquante, durable au moins de semaines, impliquant 10, voire 15 Millions de travailleurs …
      Mais pour en arriver là, il aurait fallu disposer déjà de ce potentiel.
       
      La victoire du mouvement social est dans la prise de conscience, dans ce constat. Dans la capacité à prendre en compte et à « capitaliser » les acquis pédagogiques des luttes antérieures.
       
      Capital et Etat le savent bien. Et c’est pour cela, -dans les suite d’un mouvement social de bonne capacité-, qu’ils font tout pour effacer la mémoire de ce qui vient de ce passer. Effacer pour que « ce qui vient de se passer » ne constitue pas un début, une relance, un point de bascule annonçant un renouveau. Un renouveau d’un mouvement social capable de maintenir un rapport de force efficace face au capital. Un renouveau reposant sur la base d’une prise de conscience généralisée de la réalité, du bilan, des nécessités et des aspirations. En perspective la reconstruction d’un vaste rapport de force social auto-organisé et anticapitaliste. Alors, pour le pouvoir au service du capital, il faut effacer, et pour cela rien de tel que faire sortir les fossoyeurs, les ultras de l’ultra droite, faire parler d’eux, les médiatiser, les exciter à occuper le devant de la scène, en leur faisant croire qu’ils prospèrent sur une défaite sociale annonciatrice de l’élection future de leur impératrice !!! Mais ce n’est pas une défaite, c’est une avancée, le début d’une reconstruction. Un peu comme lorsque l’on a touché le fond, qu’un coup de talon qui donne la propulsion qui permet de remonter à la surface.
       
      Quand à la violence de la dite « ultra gauche », lors de la constitution de « black Blocs » et des cortèges de tête, que l’Etat et les médias tentent en permanence de criminaliser, elle n’est que la contre-violence sociale, sur des objectifs symboliques, qui répond à la violence du capital et de sa gouvernance, et d’une police et gendarmerie à son service. D’où la nécessité permanente de condamner les violences et les provocations des forces répressives de l’Etat, par nature au service du capital. Les violences et les mutilations envers les manifestants sont nombreuses depuis ces dernières années. Dans la poursuite des jeunes dans les cités aussi.
      Ce type de violence et de contre-violence, que les médias feignent à chaque fois de découvrir, choqués, comme s’il s’agissait d’une anomalie menée par des individus forcément habités de « mauvaises intention », a parsemé l’histoire des luttes sociale depuis des décennies, et même depuis des siècles.
      Sans elle, nombre de droits acquis par la suite n’auraient parfois pas été gagné (y compris des droits dont policiers, gendarmes, et journalistes ont pu bénéficier par ces acquis de haute lutte).
      Ce qui semble étonner les médias et les chaines d’infos, c’est le retour d’une lutte de classe, anticapitaliste et anti-Etatiste, qui cherche sa voie dans le monde contemporain.
      Elle était prévisible et presque attendue, au décours de l’application tout à fait légale (dans la législation bourgeoise) du 49.3, dans le conflit autour de cette réforme des retraites. Elle ne s’est vraiment exprimée et légitimisée, dans le mouvement social, qu’au décours.
      Cette violence est le signe de la colère. Voilà pourquoi le plus grand nombre ne la condamne pas, ne la condamne plus. Même lorsque l’Etat tente de la contenir, par voix médiatique, dans le phantasme de l’infiltration perverse groupusculaire.
      Les forces répressives, au service de l’Etat, s’étonnent, via leurs syndicats sur les médias, depuis la loi travail de la montée des colères contre elles. Alors que peu de temps encore avant, lors des attentats factieux et « islamo-droitistes » de 2015, ils se faisaient acclamer pour leurs actions. Souvent, il est vrai par les mêmes personnes, qui les détestent aujourd’hui (après toute cette répression, toutes ces mutilations avant et surtout depuis les Gilets jaunes). Il est loin le temps du « la police avec nous » !! Là c’était lorsque beaucoup de gens croyaient au bien fondé de l’Etat et de ses forces. C’était avant. Avant qu’ils ne découvrent la réalité de l’Etat-capitalisme dans leurs chairs …
       
       
      Avant ce grand mouvement de lutte, ouvrant une nouvelle ère, avant la « période Covid », avant le 1er mouvement de l’automne 2019, il y a eu, dépassant des organisations syndicales au plus bas, comme un retour historique à la « commune des ronds points » les luttes et combats des Gilets Jaunes.
       
      Cette expérience collective et de luttes laissent des acquis, en terme d’expérience et de conscientisation politique in vivo, qu’il s’agit désormais d’optimiser et d’intégrer aux luttes actuelles et futures.
      Théoriser les pratiques, confronter ces théorisations aux nouvelles pratiques.
       
      La question autour de la nécessité de revoir la « constitution », de mobiliser une « constituante » est forcément très actuelle dans ce mouvement social contre les retraites, où tout le monde aura pu constater la fonction du conseil constitutionnel de la 5ème république bourgeoise dans la défense des intérêts du capital et de ses gouvernances.
       
      La question de la réflexion sur les lois, les légitimités, les légalités, les fondements constituants permettant d’instituer du fonctionnel, n’ont jamais fait tellement recettes dans les milieux révolutionnaires. Alors qu’il s’agit d’une question centrale pour quiconque veut poser les bases fiables, solide et durables d’une révolution sociale, sur les bases matérialistes de la réalité humaine.
       
      Eh bien cette interrogation, déjà agissante depuis la trahison du referendum sur l’Union Européenne en 2005, a pu s’exprimer comme ne nécessité de renverser, constitutionnellement, les gouvernances bourgeoises du capitalisme contemporain. C’est un acquis à développer.
      Le référendum d’initiative populaire s’est vu dépassé par l’intégration des principes démo-acratiques du municipalisme libertaire (qui renvoie historiquement à la commune de 1871, et aux autres, mais qui fut le cheval de bataille de feu l’anarchiste américain Murray Bookchin, mais aussi aujourd’hui le fondement constituant et instituant de la république sociale du Rojava Kurde en Syrie.
      Municipalisme libertaire, refus de la légitimité d’une démocratie représentative faites de chèques en blanc et renforçant sans contrôle véritable le pouvoir personnel des élus. Mise en avant d’une forme de démocratie directe fondée sur le mandat impératif, pour la coordination sur des objectifs précis discutés autour de compromis et de convergence raisonnables de points de vue en amont de la prise de décision.
       
      Outre le surgissement de ces nécessaires réflexions, individuelles et collectives, autour du « constituer-instituer » et de la démo-acratie municipaliste libertaire, il y a l’émergence au cœur du mouvement des Gilets Jaunes d’une analyse moderne et pertinente, issue d’un long travail de plusieurs années, de JP Crépin, autour de la conscience de la mutation de survie du capitalisme au début des années 80, mis désormais sous perfusion financière pour le sauver. Manœuvre structurée par les Etats. Et donc sans que personne ne s’en rende vraiment compte. Changement d’ère …
      De l’extrême droite maréchaliste à l’extrême gauche marxiste léniniste, certains courants politiques tenteront en vain, de s’approprier cette analyse pertinente sur le capital contemporain, pour servir leurs politiques.
       
      Car il faut désormais considérer cette analyse comme un acquis du mouvement social en reconstruction historique, au côté de la nécessité constituante, et de la nécessité démo-acratique du municipalisme libertaire et du mandat impératif révocable.
      Ces armes critiques, théoriques et pratiques, permettent de comprendre et de contrer tant le capitalisme dans sa dimension structurelle actuelle, que les formes adaptées de gouvernances algorithmées et de traite du vivant qui lui sont nécessaires.
       
      40 années d’incompréhensions et de retards sur les avancées du capitalisme et les évolutions formelles de ses gouvernances, sont enfin rattrapées.
       
      En tout cas, les soubresauts du mouvement social, en France, en Europe et dans le monde, et les chance de réamorcer la reconstruction cela n’aura pas trompé certaines chapelles d’extrême gauche qui rêvent, chacune, de constituer l’avant garde de la reconstruction d’un grand parti unique et ouvrier.
       
      Cette année, lors de la manifestation parisienne du premier mai, certains auront pu assister à une scène que l’on avait pas vu depuis bien longtemps. On aura pu observer l’extrême tension, pouvant aller jusqu’à des coups dans le gueule, venus de groupes trotskistes rivaux (L’UC avec LO, le NPA et les lambertistes de pouvoir ouvrier voulant forcer le passage).
       
      Il s’agissait de garder la première place, de première force politique, juste derrière la dernière organisation syndicale défilant, celle de la CNT. C’est LO qui a tenu sa position contre les vociférations du NPA, et les coups de poing des lambertistes.
       
      C’est un signe que les enjeux tournant autour de le reconstruction d’une gauche révolutionnaire politique (dont le mouvement social démo-acratique devra bien se garder) a commencé. Celui de son contrôle par la reconstruction d’une nouvelle gauche du capital aussi..
       
      On disait « la démocratie c’est cause toujours, la dictature c’est ferme tas gueule ». Le prolongement de la démocratie est la systématisation du « cause toujours, » plus efficace que la dictature du ferme ta gueule. D’ailleurs les 2 systèmes sont en émulations concurrentes dans le monde, ici et là pour l’écoulement de la production marchande des armements, pour le plus grand bénéfice du capital.
       
      La démocratie algorithmée biopolitique se veut participative. C’est un participatif, qui sert de caution a des hiérarques qui ont déjà décidé. La caution mise en avant pour faire croire à l’élaboration collective mais dont le but est de responsabiliser, d’exposer en première ligne, les petites mains, pour protéger les puissants, bien au chaud à l’arrière. Voilà la démocratie de marché. Rien a voir avec la « démo-acratie », avec mandat impératif révocable, « unanimiste » ou « majoritariste » à 80%, avec une constitution protégeant valeurs et principes, et parlementarisme populaire en amont, car il est important de se parler, mais avec liberté d’expérimentation pour les proposition minoritaires.
      Contre la représentativité parlementaire. Cela ne signifie pas qu’il faille s’aligner sur le moteur de « l’antiparlementarisme », comme le font les ligues d’ultra-droite. Ce n’est pas le fait de parler et de parlementer, de discuter, d’ajuster les points de vue et de chercher des compromis et des accords dont tout le monde se sort grandi, qui est critiquable. Bien au contraire. Ce qui est critiquable c’est la prise de pouvoir personnel rendue possible par la représentativité du pouvoir.
       
      Une constitution nouvelle doit aussi poser les bases de l’illégitimité radicale de négocier « démocratiquement » les droits d’une population désignée par une majorité. Ce qui est le rêve pseudo démocratique et populiste de l’extrême droite, celui de pouvoir décider à la place et contre des populations désignées comme coupables, boucs émissaires, sans droits. Ainsi la manif pour tous, il y a bientôt 10 ans, n’était pas mue par la générosité et le partage, mais le désir de brider, de réprimer, une population différente des manifestants.  Une population qui ne faisait pas partie de leur notion du « Tous ».
      Nombreux ils étaient dans la rue, mais à la différence du mouvement contre la retraite à 64 ans, ils restaient minoritaires dans l’opinion publique. La démarche, excluante et homophobe, de la « manif pour tous » était de fait illégitime, bien que le droit de son expression comme celui de toute expression le soit.
       
      Le calcul du capital pour rallonger la durée de travail est le suivant : Ils vivent plus vieux, ils doivent bosser plus longtemps. Il faut les faire crever plus vite et inverser la courbe de la longévité. La longue vie est réservée seulement pour les riches. Les courtes vies c’est pour les pauvres, appauvris par vol du capital.
       
      Et l’inflation, la vie chère, la précarisation, la misère … La revendication fondamentale principale d’abolition de la misère tout en maitrisant écologiquement production et distribution, reste humainement, légitimement, contre les légalités du pouvoir et du capital, l’enjeu et l’objectif majeur de l’humanité sur toute la planète. S’organiser, pour résoudre les vrais grands problèmes de notre temps, que sont toujours la misère sociale, l’ignorance et le déséquilibre climatique, pour une époque édifiante !!
      Auto-organisation, au pire « beefsteakard » (bien que le « beefsteak » quotidien ne soit plus compatible avec les enjeux écosystémique de la planète  - c’est une expression ancienne) au mieux capacité transformatrice complète de la société pour un dépassement fonctionnel et efficace du capitalisme et régler les grands problèmes de notre temps : abolir la misère tout en préservant l’écosystème.
       
      Mais dans tous les cas, l’habitude de la contestation de rue, de quartier, d’entreprise, pour refuser les atteintes à la dignité humaine, contre injustice et misère imposée, doit reprendre et se redévelopper comme seul recours auto-organisé possible. Parallèlement à la nécessité de constituer et d’instituer les outils fonctionnels de l’auto-organisation rendant possible un dépassement du capitalisme dans la capacité à régler les grand problèmes de notre temps et de résoudre, misère, ignorance et instabilité climatique.
       
      La politique est la science du pouvoir, aurait dit Proudhon, c’est à dire la connaissance et l’expérience de l’entourloupe. Voilà pourquoi il faut politiser les inquiétudes sans être dupe de la foncière « malhonnêteté » contenue dans les leviers et turpitudes politiciennes, qu’elles qu’en soient les partis pris.
      Le pouvoir d’Etat de l’humain sur l’humain est dans tous les cas illégitime, qu’il soit de droit divin, de droit bourgeois, de droit populiste et même de droit populaire.
      La puissance publique légitime, non anthropocentriste, de l’humain sur les choses, et dans sa négociation à établir, entre lui et son environnement naturel, ne peu reposer à l’échelle mondiale que sur l’articulation de l’individuel et du collectif sur le base d’une constitution et d’institutions fonctionnelles rendant concrètement possible ces équilibres et développements.
       
      Pour ce faire, il s’agit aussi de critiquer l’économie comme étant la science du capitalisme. C’est à dire la connaissance et la dextérité nécessaire aux entourloupes politique de pouvoir et d’emprise, pour capter, voler et concentrer toute la plu value, toute la richesse. Et c’est bien connu, c’est avec les petits ruisseaux que l’ont fait les grands fleuves. C’est donc en prenant un peu plus, mais toujours plus, aux millions et millions de personnes appauvries, que l’on peut construire de grands capitaux.
      Discuter d’économie, pour chercher des solutions de sorties à telle où telle crise,  sans avoir compris la nature du capitalisme n’a pas de sens (sauf la pression qu’il faut exercer sur lui pour limiter son emprise et faire valoir son droit fondamental à l’existence). Car ce n’est pas dans le capitalisme que l’on va trouver les leviers rendant possible, par l’arithmétique, la statistique, le relevé des besoins, la nécessité de production et de redistribution devant abolir légitimement la misère matérielle sur la base de la satisfaction des besoins fondamentaux.
      Mais pour ce faire, il faut avoir bien Compris, l’extraordinaire capacité du capitalisme soutenu par tous les Etats, de mutation de survie pour le maintient et l’accroissement des richesses, des privilèges et du pouvoir de contrôle. il y a une quarantaine d’année, comme l’a parfaitement compris et souligné JP Crépin, partout dans le monde, il a fallu, de façon structurée par les Etats, pour sauver un capitalisme industriel dépassé, le mettre sous perfusion du développement fictionnel de la finance. Sans retour en arrière possible.
      La prédominance du capitalisme financier sur l’industriel, n’est pas ici le fruit d’un développement parasitaire (favorisé par le développement high-tech de l’internet) au dépend vieux capitalisme à la papa, (incluant donc ses compromis historiques issus des luttes avec les « partenaires sociaux réformistes »).
      Cette prédominance à été voulue, soutenue et structurée par les Etat, pour reprendre la main et le contrôle et sauver ce capitalisme industriel « à la papa » dont les chances de survie étaient comptées à la fin des années 70.
      Beaucoup d’opposant au libéralisme et au capitalisme, se sont lourdement trompés dans leurs luttes et stratégies, faute d’avoir pu voir (ce qui était difficile) la réalité de cette mutation en cours qui est aujourd’hui pleinement stabilisée.
      C’est un acquis des travaux de JP Crépin, du mouvement des gilets jaunes et de l’actuel mouvement social issu du mouvement contre la retraite à 64 ans, que de pouvoir enfin ouvrir les yeux sur cette réalité là, ainsi que sur les nouveaux modes de gouvernances (algorihmiques biopolitiques « participatifs ») qui lui sont attachés, et la nécessité pour lui d’une société d’individus dé-subjectivisés dans leur existence, fragilisés par leur « narcissisation » dénudée et non conjugable, socialement séparée, burn-outables socialement et sociétalement. Et qui par l’atomisation des liens sociaux et le replis sur sois obligé, favorise par nécessité de survie d’avoir recours localement ou non, aux communautarismes et identitarismes de tous bords. Quelqu’en soient les cultures et les cultes de fondements, car toutes digérables par le marché.
       
      Cette survie possible dans le marché capitaliste, par le replis dans le ghetto communautariste et identitaire, aide fondamentalement le capitalisme, via ses nouvelles gouvernances, à poursuivre sa destruction des liens sociaux, et donc des organes transversaux de résistances sociale, qui n’ont souvent que la violence symbolique du débordement émeutier pour se faire respecter (malgré les efforts des médias aux ordres d capital pour en salir l’image)
       
      Ce qui permet avec le « Wokisme », d’endormir socialement malgré son nom, c’est à dire d’enfermer dans le mur contraignant et sclérosé des idéocraties de l’obligation, les légitimes et anciennes luttes d’émancipation sociétales, antisexistes, antiracistes et anti-anthropocentristes. Des luttes qui ne peuvent pourtant pas être séparées des légitimes luttes mondiales d’émancipation sociale vis à vis du capitalisme et de l’Etat. Mais c’est ce qui convient au capital. C’est ce qui est arrivé à la gauche américaine depuis des décennies, vague que Sarkozy a essayé d’appliquer en France. C’est ce qu’il convient au capitalisme.
      A noter que ce wokisme renforce, et est renforcé comme des chiens de faïences, par l’identitarisme communautarisé néocolonialistes, patriarcal et anthropo-centré des « ultra et extrêmes droites » qui aspirant, quant à elle à constituer les fondements intéressés d’une nouvelle « droite du capital »
      Avec toutes les passerelles possibles et aller et retour inféconds entre ces deux mondes.
       
      Si au moment communard des gilets jaunes, rassemblant des gens déclassés, où en risque majeur, de déclassement de tous bords politique, il a semblé possible que ce moment de rencontre entre les êtres permette de généraliser l’aspiration à un monde sans misère matérielle et sans classes sociales.
      Le moment « néo-boulangiste » du complotiste COVID (soutenu par les filières industrielles et leurs représentants politiques des énergies carbonnées), suivi en France du moment électoral (les présidentielle), ont creusé à nouveau, sur fond de burn-out social et sociétal, les séparations polarisée vers l’extrême droite et vers l’extrême gauche des anciens compagnons de ronds point.
       
      Deux aspect d’une même colère, à un moment donné entremêlée, aux conséquences radicalement opposées :
       
      L’une idéaliste, exigeante vis à vis des gouvernements, des présidences, des Etats, dont ils attendent les « bonnes décisions », rêvant illusoirement d’un retour en arrière vers le « capitalisme à la Papa », et au retour aux avantages et « positions sociales » perdues ou menacées (et tant pis s’ils se font au dépend d’autres), critiquant l’aspect financier du capitalisme (sans avoir compris qu’il en était la planche de salut et non l’excroissance mondialiste parasitaire dénoncé depuis toujours par l’extrême droite – en guise de pseudo anticapitalisme). Inapte à l’auto-organisation durable, tournée vers un passé souvent « anté-républicain », attendant un sauveur suprême qui les débarrasse de tous leurs problèmes, gouvernables et murs pour accepter dans la jouissance d’un curée rédemptrice, des coupables qu’ils ont montré du doigt, un recours politique à une forme consubstantielle de ce que fut le fascisme. Mais pas seulement, pour certains aussi, murs aussi pour accepter un recours, au cas où, à ce que fut le stalinisme (et qu’ils pensent percevoir dans la dimension doriotiste en sommeil dans le Mélenchonisme de la France insoumise).
       
      L’autre, réaliste et fataliste, n’ayant aucune illusion dans le capitalisme et l’Etat, et donc n’attendant rien de l’Etat, du gouvernement et du capital, constatant que seules les luttes auto-organisées, dans leur généralisation portent l’espérance d’une quelconque amélioration des condition de vies, des luttes qui doivent êtres généreuse, partageuses, solidaires, fondées dur l’entraide, intégrant les luttes d’émancipation sociétales des dites minorités, cherchant des fonctionnalités organisationnelle où chacune et chacun puissent se représenter. Avec une analyse anticapitaliste globale, prête à en intégrer l’évolution « phénoménologique » à comprendre absolument dans ces 40 dernières années. Murs pour cultiver et tenter d’expérimenter (en toute modestie) l’auto-organisation fonctionnelle, le municipalisme libertaire, le mandat impératif révocable, l’écriture constituante et fonctionnellement instituante, pour résister et défendre des position anti-misères et de justice sociale, sociétale et éco-systémique, mais aussi pour tenter de les systémiser comme dépassement potentiel du capitalisme et de ses gouvernances d’Etat. Etc.
       
      Mais ce qui est important, c’est d’avoir rattrapé, par la compréhension et l’analyse, enfin, les décennies de retard creusées par la capacité du capital à avoir devancé tout le monde, par ses adaptations de maintenances, financières structurées par les Etats. De façon à construire et développer les bons angle d’attaque, les aspérités pertinentes.
       
      Le point de bascule est là. Dans la prise de conscience sociale, de ce qu’est le capital dans sa phénoménologie des 40 dernières années, de ce que sont la réalité des modes de gouvernances actuelles qui lui sont nécessaires, et de la conscience du délabrement du tissus social et sociétal, burn-outé et atomisé. Dans le décours immédiat du mouvement social.
      Cette prise de conscience, que l’Etat, ses médias, et ses nervis épouvantail de l’ultra droite, va tout faire pour tenter d’effacer, de diluer dans la soupe ambiante et indigeste, pour le compte de la bonne santé du capitalisme.
       
      Mais qui est à considérer comme un acquis d’aujourd’hui, du mouvement d’émancipation social et sociétal.
       
      Voilà pourquoi, de façon fictionnelle, l’Etat et le capitalisme font si bien ménage. Et selon les circonstances environnementales et historiques, le capitalisme s’appuie toujours sur son soutien étatique, et donc sur ceux, élus ou non, qui aspirent à gouverner l’Etat. De la gauche à la droite. Et c’est pour cela que le capitalisme peut avoir besoin à un moment donné d’une « gauche du capital ».
      Celle-ci ne peut se reconstruire que sur la prise en compte, et l’intégration, des séparations et replis communautaristes et identitaires cristallisés dans le wokisme et ses diktats particularistes anti-sociaux.
      Si vulnérable, dans le fond, aux manipulations des pouvoirs oppressifs  et totalitaires de tous bords.
       
      La lame de fond de la jeunesse est là, partout dans le monde. Développer des outils-concepts ! Les Transmettre ! Constituer et instituer ! S’organiser !
       
       
       
       
       
       
       
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