Je ne doute pas que certains trouveront mes propos provoquants : pourtant, en apprenant que notre Président
passait ses vacances sur le yacht de Vincent Bolloré, j’y ai vu un geste de réconciliation envers les banlieues.
Une façon de saluer une réussite financière qui doit beaucoup aux quartiers qui ont généré beaucoup d’argent sur l’activité historique du Groupe Bolloré , à savoir le papier à rouler dont OCB (Odet-Cascadec-Bolloré), Zig Zag, et Job sont les fers de lance.
C’est ici que commence l’histoire secrète, politique et marketing du papier à rouler
(et un peu de mon histoire ) :
Dans la deuxième partie des années 80, j’avais eu une véritable idée de fainéant qui allait toutefois me permettre de vivre pendant trois ans, à raison d’un jour de travail par an (le jour de la reconduction du contrat annuel) jusqu à ce que loi EVIN en 1989 viennent briser mes rêves d’argent facile Ad Vitam Eternam.
L’idée était toute simple, j avais proposé à un fabricant de commercialiser l’espace publicitaire à l’intérieur du paquet de papier à rouler et de lui générer ainsi des revenus. Les affaires étant difficiles, plus personne ne roulant de cigarettes dans ces années là, j'obtins l'accord facilement.
Dans la foulée, J allais voir une marque de tabac à rouler qui trouva l’idée originale, personne n’y ayant pensé auparavant, et souhaita s’engager directement sur une présence annuelle sur ce nouveau support.
En 1989 survint la loi EVIN : interdiction pour tous les cigarettiers de communiquer.
Dans le même temps,incroyablement, par oubli ou incompétence, le papier à rouler sera oublié de la loi EVIN.
Les fabricants deviennent donc les seuls à pouvoir communiquer. Mes idées marketing géniales pour relancer les ventes deviennent désuètes car l’hyper- croissance est là, "dopée" par l’économie souterraine (dont personne ne parle encore) et l'explosion de la consommation de cannabis véritable core business- des cités.
Le marketing s’organise alors autour du vide juridique :
La communication des fabricants de papier se fait très "grand public" en associant les marques à des festivals ou des concerts, bref, un certain nombre de clins d’œil qui pourraient aussi être considérés comme autant d’allusions voir d’incitations à la consommation de cannabis.
les fabricants de papier à cigarettes mettent en place une profondeur de gamme diversifiée et réussissent à faire vendre en toute légalité du papier à cigarettes de plus en plus dédié aux fumeurs de joints allant jusqu'à mettre sur le marché des papiers de plus en plus longs sans aucune équivoque sur leur utilisation finale (Bob Marley n’en aurait pas cru ses yeux) ;
les épiciers de quartiers le diffusent largement, bref pas de sécheresse possible jour et nuit pour les fumeurs de joint.
La célèbre chanson OCB « occi-carton-blindé » du groupe Billy the kick viendra immortaliser le tout, et en préciser l’usage si besoin en était.
C’est ainsi que pendant ces quatorze années , en toute légalité, les fabricants de papiers à rouler produiront, feront la publicité et la promotion de produits dont on sait qu’il sont en grande partie utilisé pour la consommation de drogues.
Quatorze années pendant lesquelles le fait que la consommation de papier à rouler en volume est plus de cent fois supérieure à la consommation de tabac à rouler, ne perturbera personne, jusqu’ a ce que, le 31 juillet 2003, une nouvelle loi vienne corriger le tir.
Qu’a donc fait la forêt amazonienne à ces jeunes incivils pour qu’ils la détruisent ainsi, jour après jour, par leur surconsommation de papier sans que l' on sache précisément ce qu’ils mettent à l’intérieur.. ?
Hypocrisie collective, relais de croissance pour des débitants de tabacs à la fois dealers et collecteurs d’impôts déguisés, dans une époque, ou l’on nous annonce qu’il va nous falloir réduire notre consommation de papier hygiénique, le marketing du vide juridique aura été en tous points remarquable.
Il est à noter que Vincent Bolloré s’est désengagé en 2004 de ses activités historiques soit un an après l’interdiction de communiquer.
loi evin
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Histoire secrète et politique du papier à rouler ou le marketing du vide juridique