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exfiltration

  • ROMANZO CRIMINALE / Je suis le libanais NETFLIX

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    Il parait que Carlos Ghosn a vendu son évasion du Japon à Netflix. En tant que scénariste, je viens d'en ajouter une fin, je vous la livre. Attention spoiling.

     

    Il y a 22 groupes de yakuzas officiellement reconnus au Japon. Les trois premiers sont le Sumiyoshi-kai, avec 12 000 membres,  le Inagawa-kai, avec 10 000 membres ; et le Yamaguchi-gumi. Ce dernier groupe compte 40 000 membres, et plus d’une centaine de sous-divisions. Chaque groupe doit reverser une mensualité qui remonte en haut de l’organisation. À vue de nez, on estime que les responsables du Yamaguchi-gumi perçoivent 50 millions de dollars par mois en fonds propres.
    Ils entretiennent des liens historiques profonds, pour ne pas dire obscurs, avec le parti majoritaire, qui dans le cas du Japon est le Parti Démocratique Libéral (PDL). Parti auquel appartient l'actuelle ministre de la justice Masako Mori.
    Robert Whiting, l’auteur de Tokyo Underworld, et d’autres spécialistes montrent que le PDL a été fondé grâce à l’argent des yakuzas. C’est une affaire tellement connue que l’on peut même acheter des BD au 7-Eleven qui racontent comment ça s’est passé. Le grand-père de l'ancien premier ministre Koizumi Junichiro faisait partie des Inagawa-kai et était largement tatoué.
    le Yamaguchi-gumi est la plus grande des trois familles de yakuzas au Japon. C’est aussi la plus violente et la plus dynamique en terme d’intrusion sur les marchés financiers. Une loyauté extrême est requise. Quiconque pris à balancer sur son boss peut se retrouver amputé, ou même se faire exécuter. En termes d’expansion et de méthode, c’est l’hypermarché du crime organisé. Le groupe possède une direction financière et entretient des liens étroits avec des politiciens, y compris plusieurs  ministres. Et parmi les nombreuses ramifications qui font le Yamaguchi-gumi, le Goto-gumi, avec plus de 9 000 membres, est la plus infâme. Ils tailladent la tronche des réalisateurs, balancent les gens des balcons d’hôtels, roulent sur les maisons à coups de bulldozer. Il leur arrive aussi pour de grosses opérations d'intervenir hors du pays. Connaissant un peu le Japon et les liens qui unissent les politiques aux Yakuzas ; je serais Carlos Ghon, je m’inquiéterais un peu. Sa conférence de presse où il disculpera sa femme sera la preuve de sa très grande angoisse. Le Goto-gumi dispose de liens internationaux et serait ravi de rendre service au ministère de la justice japonais qui serait à son tour très reconnaissant.

    Adieu Carlos, tu as le bonjour des 100 000 salariés que tu as licencié !