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seine saint dénis

  • Chronique du ghetto : ensauvagement nécronomique Marcelien

    marcel.jpgMarcel

    Marcel

     

     

    Samedi midi. Je suis au lit. Le téléphone sonne. C’est Momo. Je dis Salut ça va, pas trop content à l’idée qu’il va me soûler avec ses problèmes de boulot. Il dit Non ça ne va pas. Marcel la feignasse a failli me tuer hier soir. Il m’a explosé à coups de pompes dans la gueule, partout, j’ai des bleus sur tout le corps. Je demande Et là tu te sens comment ? Ben j’ai mal partout, je peux plus marcher, il répond. Je dis Tu veux que je t’apporte à manger ? Il dit Ouais ça serait sympa et est-ce que tu pourrais m’acheter des yaourts, je ne peux pas trop ouvrir la bouche. Je dis Ok j’arrive. Je dis à Marcel C’était Momo. T’as  failli le tuer. Marcel hausse les épaules « c’était pour son bien ».

    C’est vrai qu’il est salement amoché le Momo. Je fais du café, il mange un yaourt avec des bananes. Je dis Mais dis donc je croyais que vous ne vous voyiez plus avec Marcel ? Il dit En fait je m’étais promis de ne plus le revoir mais j’ai fait une tentative de suicide. Tu vois j’avais beaucoup bu, je me suis dit que j’avais perdu mon boulot, que j’étais un pauvre type, que j’approchais de la soixantaine et que j’étais toujours seul. j’ai pris tout ce qu’il y avait dans l’armoire à pharmacie et puis Marcel m’a appelé, j’ai dit ça va pas très bien j’ai pris dix plaquettes de y et de z et j’ai bu une bouteille de whisky. Il m’a emmené à Necker, on m’a fait un lavage d’estomac. Et tu sais ce que Marcel m’a dit ? Il m’a dit Ça prouve bien que tu es un consommateur zombie. Il a ajouté que je confondais la vie avec une accumulation de gadgets et que je laissais le quotidien dominer ma vie. C’est là qu’il m’a demandé si d’après moi la vie quotidienne était malgré tout un lieu de richesses cachées d’où peut partir une contestation généralisée ou bien est ce que la vie quotidienne  était un lieu de pauvreté auquel il faut opposer la vraie vie ? Comme je savais pas quoi répondre parce que je comprenais même pas la question, tu sais comment il est Marcel, j’ai dit que j’en savais rien et là il est entré dans une rage folle et après m’avoir sauvé la vie, il a voulu me tuer.

    Dis-moi la vérité, je demande à Momo, tu n’as pas dit à Marcel que tu avais répondu à des offres d’emplois ?

    Si…et bah voilà Momo, tu sais bien que Marcel en tant que Président de l’Inaction Française est très susceptible sur le sujet. Arrête de le voir ou reste chômeur…sinon Marcel va te faire un plan de relance personnalisé et là t’auras même pas besoin de te suicider.

    Quand je suis rentré, Marcel regardait la chaîne KTO en buvant des bières. On a passé une bonne après-midi en dissertant sur l’ensauvagement de la société et sur le sentiment d'insécurité. Marcel a conclu que tout ça c'était de la propagande des médias et que c'était bidon. J'ai approuvé...

     

     

    Samedi midi. Je suis au lit. Le téléphone sonne. C’est Momo. Je dis Salut ça va, pas trop content à l’idée qu’il va me soûler avec ses problèmes de boulot. Il dit Non ça ne va pas. Marcel la feignasse a failli me tuer hier soir. Il m’a explosé à coups de pompes dans la gueule, partout, j’ai des bleus sur tout le corps. Je demande Et là tu te sens comment ? Ben j’ai mal partout, je peux plus marcher, il répond. Je dis Tu veux que je t’apporte à manger ? Il dit Ouais ça serait sympa et est-ce que tu pourrais m’acheter des yaourts, je ne peux pas trop ouvrir la bouche. Je dis Ok j’arrive. Je dis à Marcel C’était Momo. T’as  failli le tuer. Marcel hausse les épaules « c’était pour son bien ».

    C’est vrai qu’il est salement amoché le Momo. Je fais du café, il mange un yaourt avec des bananes. Je dis Mais dis donc je croyais que vous ne vous voyiez plus avec Marcel ? Il dit En fait je m’étais promis de ne plus le revoir mais j’ai fait une tentative de suicide. Tu vois j’avais beaucoup bu, je me suis dit que j’avais perdu mon boulot, que j’étais un pauvre type, que j’approchais de la soixantaine et que j’étais toujours seul. j’ai pris tout ce qu’il y avait dans l’armoire à pharmacie et puis Marcel m’a appelé, j’ai dit ça va pas très bien j’ai pris dix plaquettes de y et de z et j’ai bu une bouteille de whisky. Il m’a emmené à Necker, on m’a fait un lavage d’estomac. Et tu sais ce que Marcel m’a dit ? Il m’a dit Ça prouve bien que tu es un consommateur zombie. Il a ajouté que je confondais la vie avec une accumulation de gadgets et que je laissais le quotidien dominer ma vie. C’est là qu’il m’a demandé si d’après moi la vie quotidienne était malgré tout un lieu de richesses cachées d’où peut partir une contestation généralisée ou bien est ce que la vie quotidienne  était un lieu de pauvreté auquel il faut opposer la vraie vie ? Comme je savais pas quoi répondre parce que je comprenais même pas la question, tu sais comment il est Marcel, j’ai dit que j’en savais rien et là il est entré dans une rage folle et après m’avoir sauvé la vie, il a voulu me tuer.

    Dis-moi la vérité, je demande à Momo, tu n’as pas dit à Marcel que tu avais répondu à des offres d’emplois ?

    Si…et bah voilà Momo, tu sais bien que Marcel en tant que Président de l’Inaction Française est très susceptible sur le sujet. Arrête de le voir ou reste chômeur…sinon Marcel va te faire un plan de relance personnalisé et là t’auras même pas besoin de te suicider.

    Quand je suis rentré, Marcel regardait la chaîne KTO en buvant des bières. On a passé une bonne après-midi en dissertant sur l’ensauvagement de la société et sur le sentiment d'insécurité. Marcel a conclu que tout ça c'était de la propagande des médias et que c'était bidon. J'ai approuvé...

     

  • Le sacrifice des classes populaires (suite)

    George Benjamin, président de l'Association américaine de santé publique (APHA), a indiqué à l'AFP que les populations afro-américaines assez pauvres sont, aux Etats-Unis, plus exposées au coronavirus que des populations plus aisées.
    " [Les afro-américains] sont plus souvent chauffeurs de bus, ils prennent plus les transports en commun, ils travaillent plus dans les maisons de retraite, les magasins et les supermarchés ", a-t-il rappelé. Ils continuent donc de fréquenter le grand public et sont particulièrement à risque de contracter le Covid-19 sur leur lieu de travail. Les types d'emplois occupés par de nombreux afro-américains excluent par ailleurs le télétravail.
    Au quotidien, dans le cercle privé, il semble également particulièrement difficile pour ces populations d'appliquer des mesures de distanciation sociale : lorsqu'on habite des quartiers pauvres, plus denses, et des logements plus petits, s'isoler apparaît presque impossible. Se faire livrer des courses à domicile est de plus souvent un luxe. " [Finalement,] beaucoup d'Américains noirs et d'autres communautés de couleur n'ont pas le privilège de pouvoir se confiner à la maison ", soulignent plusieurs centaines de médecins ainsi que l'organisation de défense des minorités Lawyers'

    En Seine Saint Denis où je vis c'est idem, beaucoups de gens sont livreurs Amazon, caissières, travaillent dans des EHPAD, pas de télétravail ici ni de résidences secondaires.

    Le coronavirus est un révélateur extrême des inégalités.