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  • En direct de l'ONU

    thumbnail.jpgHall d’exposition ONU, Dubaï ou Genève, peu importe. Nécro-Expo 2026. Les néons bourdonnent, l’air est saturé de café hors de prix et de désinfectant chimique. Les écrans géants balancent des slogans : « Green is Dead — Invest in War », « Security is the New Energy ».

    Trump, VRP numéro un, bedonnant prophète orange, harangue la foule comme un camelot de cirque.
    Il tape sur le pupitre, distribue des bons de réduction pour la faillite écologique.
    « J’ai tué la bulle verte, mec ! Plus de vent, plus de soleil, ça ne rapporte pas. Maintenant : pétrole, armes, dettes, c’est ça l’avenir. »
    La foule d’investisseurs ricane, prend des notes, calcule déjà les marges.

    À côté, stand numéro 23, Zelensky par des nuits sans sommeil, exhibe ses drones sur socle tournant comme des bijoux Cartier. Vidéo promo en boucle : explosions nettes, villages réduits à l’état de statistique, commentaires en anglais corporate.
    « Vous achetez un drone, vous achetez aussi une part d’Histoire. Chaque machine est testée sur le terrain — garantie sang frais. »
    Les délégués de l’ONU hochent la tête, comme hypnotisés. On signe des protocoles à l’encre invisible, deals gravés sur la peau du monde.

    Trump et Zelensky se serrent la main dans une zone VIP.
    Deux VRP du désastre, l’un vend le futur englouti, l’autre vend le présent en miettes.
    À l’arrière, un gamin en t-shirt fluo colle une affiche : « Coming soon: Bulle Kaki ».
    Applaudissements. Rideau.

  • Chronique du ghetto

    Le Bulletin de la Marine vous conseille comment vous comporter en des eaux infestées de requins : « Par-dessus tout, évitez tous les mouvements désordonnés et spasmodiques qu’un requin ne manquera pas d’interpréter comme ceux d’un poisson en difficulté. » Le même conseil peut être appliqué aux clients du PMU TABAC LOTO du ghetto en bas de chez moi, haut lieu de désocialisation  où je suis considéré comme un travailleur délocalisé dans mon propre pays et j’aime ça….Les tapeurs de fric de différentes origines sont infailliblement attirés par les nouveaux venus en milieu étranger dont la fébrilité est apparente.

    En arrivant, je suis tombé sur Fayed le tapeur Kabile. De prime abord, il faisait souvent bonne impression. On le trouvait naïf, amical avec quelque chose de gamin. Puis de façon imperceptible, sa naïveté faisait place à un bavardage mécanique et son comportement gamin à une avidité compulsive et collante. Il se tourne sans arrêt pour guetter les alentours comme s’il attendait quelqu’un de plus important que la personne avec laquelle il était attablé sans consommer. Fayed est ce que j’appelle un néo-gratteur. Il ramasse tous les tickets par terre ou dans les poubelles les vérifient et paye sa coloc comme ça. Autre tapeur, Jimmy le libanais a le don d’apparaître quand on ne désire pas le voir et de dire exactement ce qu’on ne veut pas entendre. Sa technique est de vous forcer à le détester encore plus que son comportement effectif. Du coup cela vous génère une culpabilité et vous vous sentez obligé de lui payer un coup ou de lui filer deux euros pour un pari.

    Le PMU est un petit marché où chacun vend un truc : une montre, un vélo volé, des chaussures, des parfums…un marché où l’on vend de tout mais où font défaut les acheteurs…La crise économique dans sa définition la plus classique.gratteurs.jpg

  • Les grenouilles

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    Les Grenouilles jouissant d’une parfaite liberté, prièrent Jupiter de leur donner un Roi pour les gouverner ; mais Jupiter se moqua d’une demande si ridicule. Les Grenouilles ne se rebutèrent point de ce refus, elles sollicitèrent Jupiter avec plus d’empressement ; il se rendit à leur importunité ; il jeta dans leur étang une grosse souche de bois qui fit trembler tout le marais, par le bruit qu’elle fit en tombant. Les Grenouilles épouvantées gardaient le silence sans oser paraître ; elles abordèrent cependant ce nouveau Prince pour le saluer et pour lui faire leur cour. Quand la crainte fut entièrement dissipée, elles s’apprivoisèrent tellement, qu’elles se mirent toutes à sauter sur le dos de leur Roi, et à se moquer de lui, disant qu’il n’avait ni mouvement, ni esprit. Elles ne purent se résoudre à recevoir cette souche pour leur Roi : elles retournèrent donc vers Jupiter pour le prier de leur en donner un autre qui eût plus de mérite. Jupiter écouta la prière des Grenouilles, et leur donna pour les gouverner une Cigogne. Ce nouveau Roi se promenant sur les bords de leurs marais, pour leur faire montre de son courage, en dévora autant qu’il en trouva à sa bienséance. Les Grenouilles alarmées de ce mauvais traitement, présentèrent une nouvelle plainte à Jupiter, qui ne voulut point entendre parler de cette affaire. Depuis ce temps-là elles ont toujours continué à se plaindre et à murmurer ; car vers le soir, lorsque la Cigogne se retire, les Grenouilles sortent de leurs marais, en exprimant dans leur croassement une espèce de plainte ; mais Jupiter est toujours demeuré inflexible, et n’a jamais voulu les affranchir de l’oppression où elles gémissent depuis tant d’années, en punition de ce qu’elles n’avaient pu souffrir un Roi pacifique

    vengeance.

     

    Jean de la Fontaine