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  • Winter is coming

     

    Nous sommes aujourd'hui clairement dans une phase B d'un cycle de Kondratiev (nom de l’économiste soviétique qui a développé cette théorie) qui a commencé il y a quarante ans, quarante cinq ans après une phase A qui a été la plus longue (de 1945 à 1975) des cinq cents ans d'histoire du système capitaliste.

    Dans une phase A, le profit est généré par la production matérielle, industrielle ou autre ; dans une phase B, le capitalisme doit, pour continuer à générer du profit, se financiariser et se réfugier dans la spéculation. Depuis plus de trente ans, les entreprises, les Etats et les ménages s'endettent, massivement. Nous sommes aujourd'hui dans la dernière partie d'une phase B de Kondratiev, lorsque le déclin virtuel devient réel : les faillites se multiplient, la concentration du capital augmente, le chômage progresse, et l'économie connaît une situation de déflation réelle. C’est le cas aujourd’hui même si les banquiers centraux viennent juste de reconnaître ce fait.

    Les trois courbes mondiales des prix de la main-d'oeuvre, des matières premières et des impôts sont partout en forte hausse depuis des décennies. La courte période néolibérale qui est en train de s'achever n'a inversé que provisoirement la tendance : à la fin des années 1990, ces coûts étaient certes moins élevés qu'en 1970, mais ils étaient bien plus importants qu'en 1945. En fait, la dernière période d'accumulation réelle - les "trente glorieuses" - n'a été possible que parce que les Etats keynésiens ont mis leurs forces au service du capital. Mais, là encore, la limite a été atteinte !

    Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles - il l’a encore fait dernièrement dans le numérique via les GAFA. Mais je pense que les possibilités d'accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. Raison pour laquelle, on spécule maintenant sur du capital fictif comme au NASDAQ. C’est-à-dire du travail non consommé. Point important car l'on sait depuis Marx que la plus-value ne vient que du travail de l'homme.

    Le capitalisme, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XVIe siècle, se nourrit du différentiel de richesse entre un centre, où convergent les profits, et des périphéries de plus en plus appauvries.

    Cela dit, la crise la plus récente similaire à celle d'aujourd'hui est l'effondrement du système féodal en Europe, entre les milieux du XVe et du XVIe siècle, et son remplacement par le système capitaliste. Cette période, qui culmine avec les guerres de religion (encore une analogie avec ce que nous vivons), voit s'effondrer l'emprise des autorités royales, seigneuriales et religieuses sur les plus riches communautés paysannes et sur les villes. C'est là que se construisent, par tâtonnements successifs et de façon inconsciente, des solutions inattendues dont le succès finira par "faire système" en s'étendant peu à peu, sous la forme du capitalisme.

    Désormais le choix est clair : où les banquiers centraux continuent de soutenir la bourse et l’immobilier à grand renfort de planche à billets ou ils utilisent cette planche à billet pour acheter les dettes des États mais aussi pour lancer un vaste plan de relance compatible bulle verte ou Grand Reset et créent ainsi un nouveau moteur d’accumulation du capital. Sinon cela ne sera même pas la fameuse stagnation séculaire mais la stagdéflation comme je l’ai toujours dit. La japanification…la déflation dont le Japon n'est jamais sorti depuis les années 90.