LA BULLE KAKI — ou l’Économie des Spectres en Treillis
La bulle verte s’est dégonflée comme un vieux ballon de baudruche recyclé dans un programme Erasmus climatique. Un pet idéologique, une subvention déguisée, un rêve vendu en prêt-à-consommer.
Échec confirmé.
Nous l’avions dit. Les marchands de vertu ne font pas long feu dans une économie terminale.
Maintenant, voici venir le temps de la bulle kaki.
Une bulle blindée, sponsorisée par Rheinmetall et bénie par les chants funèbres de l’OTAN.
Le Général entre en scène. Musique dramatique.
On le filme en plongée. Il parle de menace existentielle. Il parle de souveraineté. Il parle russe — enfin, il fait semblant d'entendre le russe à travers un vieux haut-parleur de propagande.
Les médias jouissent.
La BCE Lagarde à vue, elle, actionne la manivelle :
liquidités illimitées pour la guerre.
Mais attention, c’est du propre : ces dettes-là ne compteront pas dans les déficits.
Elles sont pures, purgées, européennes.
Saintes.
Un bon vieux plan de crevard, comme on les aime.
Un classique.
À l’ancienne.
Endetter le contribuable en robe de cérémonie,
le faire marcher au pas vers l’autel de l’autorité.
Lui faire croire que tout cela, c’est pour sa sécurité — pas pour sauver les marges de Dassault, ni les dividendes de Thalès.
La guerre, cette chose magique.
Le multiplicateur d’effet préféré des banquiers centraux.
Un levier fiscal béni des dieux de la dette.
Le peuple ne veut plus de démocratie, il veut de l’ordre, il veut des casques, il veut des frontières aux barbelés émotionnels.
Alors on lui en donne.
Emballé, c’est vendu.
Et pendant qu’on défile dans le solennel,
le marché, lui, salive.
Il compte les morts en dividendes et les tanks en unités de croissance.
Bienvenue dans l’économie kaki-nomique.
Les arbres ne poussaient pas assez vite ?
Qu’on plante des missiles.