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  • Les damnés et les sauvés (le sacrifice des classes populaires)


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    Personne ne conçoit les dommages collatéraux du progrès économique ni ne trace encore moins à l’avance la ligne qui va séparer les damnés des sauvés. Personne ne donne les ordres, personne ne porte la responsabilité, comme le héros décontenancé et désespéré de John Steinbeck dans Les Raisins de la colère l’apprit à son grand désarroi : voulant se battre, fusil à la main, pour défendre sa ferme qui n’était plus « économiquement viable »,] il ne réussit pas à trouver un seul responsable malveillant, auteur de son tourment et de sa détresse, sur qui tirer.
    Les appels manifestement absurdes à retourner au travail malgré la pandémie et à se sacrifier pour l’économie, deviennent de plus en plus pressants. Sans quoi la société capitaliste est menacée d’effondrement, car elle ne peut se reproduire socialement que lorsque les processus d’accumulation réussissent. L’économiste Daniel Cohen considère que l’on peut décomposer désormais la population en trois tiers après la crise : Un premier tiers qui télétravaillent en maitrisant le numérique, un deuxième tiers dont la présence est indispensable physiquement et un dernier tiers qui ne maitrisent pas le numérique et qui accomplit des tâches non indispensables. ( il estime par ailleurs qu’aux USA ce « dernier tiers » en France représenterait 45 % de la population.
    Ce sont toutes ces personnes qui vont former la légion des damnés et sont définitivement condamnés.
    S’il est une chose dont ils peuvent être certains, c’est qu’ayant été rejetés du seul jeu qui existe, ils ne font plus partie des joueurs — et l’on n’a donc plus besoin d’eux. Jadis, le fait d’être un producteur potentiel était suffisant pour remplir les conditions requises à l’admission dans la société des producteurs. Promettre d’être un consommateur diligent et prétendre au statut de consommateur ne suffît pas, cependant, pour être admis dans la compagnie des consommateurs. Cette société n’a pas de place pour les consommateurs défectueux, incomplets, inaccomplis. Que ce soit par une sentence explicite, ou par un verdict sous-entendu bien que jamais officiellement publié, ils sont devenus superflus, inutiles, non désirés et indésirables
    La production d’une humanité économiquement superflue, laquelle résulte de la crise systémique du capital se déployant par à-coups, et qui pouvait être jusqu’ici largement répercutée sur les salariés de la périphérie au cours de la concurrence de crise, frapperait donc les centres de plein fouet si la lutte contre la pandémie devait s’installer dans le temps. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de nous protéger contre la pandémie dans le cadre des contraintes capitalistes. D’où le sacrifice des classes populaires dans les transports en commun.

  • COMPLOT, COMPLOTS ?

    Une note d'YM nécronomiste de la premiere heure

     

    Avec ce coronavirus, tout le monde essaye de tirer la couverture à sois, sans savoir où il va vraiment, en espérant que la situation va tourner à l’avantage de ses centres d’intérêt, en fonction de ses aspirations, idéaux, « intérêts objectifs et matériels » et en fonction de ce qu'il est, de la façon dont il peur organiser sa pensée ! Ainsi les Etats en font un gigantesque terrain d'expérimentation d’un contrôle social et policier de la population, les spéculateurs financiers rivalisent de réactivités spéculatives sur les marchés du moment, les GAFAM, veulent prendre un avantage définitif sur le contrôle du commerce mondial et de la distribution, ils offrent, ou vendent, par ailleurs leurs « services » en matière de traçabilité des données informatiques individuelles et collectives aux Etats et entreprises de « l’hyper-capitalisme », en échanges d’avantages fiscaux, les consortiums et Etat-nations cherchent à avantager leurs positions dominantes sur les marchés et la politique, es mafias, tentent de tirer partie du désordre qu’engendrent la misère pour reconquérir des territoires et des marchés en offrant leur protection aux plus démunis, les écologistes radicaux projettent avec raison leurs arguments décroissants en s’appuyant sur ce que la crise du virus révèle de notre monde et de la nature, les fachos, très actifs dans les théories du complot et la confusion pour jeter de l’huile sur le feu de la complexité et tirer avantage dominant du chaos et de la révolte, toujours dans l’attente d’un « sauveur suprême » projettent à la faveur du chaos un replis sur l’Etat-nation populiste à l’exclusion des migrants, étrangers et boucs émissaires de toujours, Les partisans d'une révolution sociale et sociétale démontrent que si la société ne s’écroule pas complètement, ce n’est pas du fait des premiers de cordée, mais des derniers de cordées, de luttes en luttes toujours méprisés, ils alertent sur inégalités dans leur diversité, que cette crise rend plus criantes, les « blouses blanches » et les « gilets jaunes », démontrent dans les faits, l’incurie des élites gouvernantes, la différence entre l’économie réelle et l’économie financière, projetant que le moment d’après sera celui de la lutte victorieuse pour leurs revendications généreuses et solidaires… C’est ce qui se voit dans la crise sanitaire, celles et ceux, qui anticipent, pratiquent l’entraide et la solidarité, avec le soucis de l’autre, imaginent et développent des solutions adaptées, avec les moyens du bord et sans attendre les directives, et qui in fine s’en sortent mieux en terme de contrôle de l’épidémie, ce qui ne les empêche pas de dénoncer l’incurie des pouvoirs politiques et les inégalités sociales. Celles et ceux, qui ont appliqué ces magnifiques témoignages d’inventivité collective et généreuse, de solidarité humaine, s’en sont plutôt mieux sorti, dans la cure comme dans la prévention. D’autres ne pensant qu’à leur gueule, ne voyant le risque que pour eux-mêmes et non pour les autres, soit trop insouciants soit carrément effrayés, voire alternant de l’un à l’autre, cherchent le bouc émissaire, le coupable de tout cela, perçoivent parfois l’élimination des plus vulnérables comme une chance en se persuadant qu’ils sont à l’abris, nourrissent leur défiances politiques de théorie du complot tout en attendant le sauveur suprême, celui qui saura les protéger coûte que coûte. Ils oublient, qu’en terme de risque épidémique et même pandémique qu’aucune interface sociétale, n’est jamais complètement hermétique, et qu’il est illusoire de tenter de séparer les « inclus » des « exclus ». C’est pourquoi tout le monde doit avoir un droit égal aux soins et à la prévention.
    Qu’est ce que la théorie du complot, elle n’est, sur la réactivité à des fait réels ou faux, que la construction d’une conviction interprétative, se nourrissant de toutes nouvelles, vraies ou fausses, leur faisant croire, pour se rassurer, qu’ils ont résolu la question de la simplification du complexe.
    Ce qui ne signifie pas qu’il faille en effet aborder la complexité, avec méthode, simplicité et humilité, pour tenter d’en comprendre les articulations et d’agir.

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  • Le seigneur des porcheries


    A mon Ami Fabrice Bonnard " le seigneur des porcheries"

          product_9782070749966_195x320.jpg     Comprenne qui pourave

     

     

    Les ramasseurs d’ordures sont les héros méconnus de la modernité. Jour après jour, ils rendent à nouveau visible la frontière entre normalité et pathologie, santé et maladie, le désirable et le repoussant, l’accepté et le rejeté, le comme il faut et le comme il ne faut pas, l’intérieur et l’extérieur de l’univers humain. Y aura-t-il assez de ramasseurs d’ordures, d’éboueurs que « notre mode de vie » engendre quotidiennement ou de personnes qui se salissent les mains à nettoyer nos toilettes lors qu’ils sont payés dix fois moins que ceux qui télétravaillent ?
    Que ferions-nous en période de pandémie si les éboueurs refusaient de travailler ?


    Conseil lecture : Le seigneur des porcheries.