Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sacrifice classe populaire

  • Le sacrifice classes populaires suite

    coro.pngSamedi 11 avril, les travailleurs français sont appelés par Geoffroy Roux de Bézieux, le grand chef des figures de pain sucé du MEDEF, à mettre « les bouchées doubles » quand l’économie reprendra. « L’enjeu est de reprendre le travail plein pot » martèle la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher. « Il faudra probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant » poursuit-elle, pour « rattraper la perte d’activité induite par le confinement." 

    La fuite dans la cogestion de la crise  ne peut que conduire à la complicité avec le sacrifice humain, qui est objectivé et finalement réalisé consciemment ; non plus comme un sacrifice de l’énergie abstraite du travail jusqu’à ce que le matériel humain usé tombe mort, mais conséquence de l’obsolescence objective de cette coercition, pure ‘‘euthanasie’’ bureaucratique des masses des inutiles du capitalisme, qui prendra des caractéristiques anomiques. Si les métamorphoses de l’argent menant du sacrifice humain à l’objet symbolique de substitution étaient un processus partiel de civilisation sur le terrain non résolu des rapports fétichistes, le fétiche du capital, quant à lui, a mis en route un processus sacrificiel objectivé, qui de ce fait annihile tous les éléments civilisateurs de l’histoire humaine. Les prêtres de sang aztèques étaient bien inoffensifs, voire philanthropes comparés aux bureaucrates sacrificiels du fétiche capital mondial ayant atteint sa borne interne historique.

  • Les damnés et les sauvés (le sacrifice des classes populaires)


    .crise covid,coronavirus,sacrifice classe populaire,travail,transports,pandémie,récession,dépression,raisins de la colère,responsabilité
    Personne ne conçoit les dommages collatéraux du progrès économique ni ne trace encore moins à l’avance la ligne qui va séparer les damnés des sauvés. Personne ne donne les ordres, personne ne porte la responsabilité, comme le héros décontenancé et désespéré de John Steinbeck dans Les Raisins de la colère l’apprit à son grand désarroi : voulant se battre, fusil à la main, pour défendre sa ferme qui n’était plus « économiquement viable »,] il ne réussit pas à trouver un seul responsable malveillant, auteur de son tourment et de sa détresse, sur qui tirer.
    Les appels manifestement absurdes à retourner au travail malgré la pandémie et à se sacrifier pour l’économie, deviennent de plus en plus pressants. Sans quoi la société capitaliste est menacée d’effondrement, car elle ne peut se reproduire socialement que lorsque les processus d’accumulation réussissent. L’économiste Daniel Cohen considère que l’on peut décomposer désormais la population en trois tiers après la crise : Un premier tiers qui télétravaillent en maitrisant le numérique, un deuxième tiers dont la présence est indispensable physiquement et un dernier tiers qui ne maitrisent pas le numérique et qui accomplit des tâches non indispensables. ( il estime par ailleurs qu’aux USA ce « dernier tiers » en France représenterait 45 % de la population.
    Ce sont toutes ces personnes qui vont former la légion des damnés et sont définitivement condamnés.
    S’il est une chose dont ils peuvent être certains, c’est qu’ayant été rejetés du seul jeu qui existe, ils ne font plus partie des joueurs — et l’on n’a donc plus besoin d’eux. Jadis, le fait d’être un producteur potentiel était suffisant pour remplir les conditions requises à l’admission dans la société des producteurs. Promettre d’être un consommateur diligent et prétendre au statut de consommateur ne suffît pas, cependant, pour être admis dans la compagnie des consommateurs. Cette société n’a pas de place pour les consommateurs défectueux, incomplets, inaccomplis. Que ce soit par une sentence explicite, ou par un verdict sous-entendu bien que jamais officiellement publié, ils sont devenus superflus, inutiles, non désirés et indésirables
    La production d’une humanité économiquement superflue, laquelle résulte de la crise systémique du capital se déployant par à-coups, et qui pouvait être jusqu’ici largement répercutée sur les salariés de la périphérie au cours de la concurrence de crise, frapperait donc les centres de plein fouet si la lutte contre la pandémie devait s’installer dans le temps. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de nous protéger contre la pandémie dans le cadre des contraintes capitalistes. D’où le sacrifice des classes populaires dans les transports en commun.