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Crise et Mutation - Page 230

  • Pas de hasard dans les ZAR (zones A Riches) juste la main de Dieu

     

     

     

    age de la colere,main de dieu,bolsonaro,foret amzonienne;desastre écologiste,domination,exploitation,vrésil,écangélsite,futurReçu de l'ami YMD cette pertinente analyse et cet ambitieux programme qui conclut la note.

     

    « Les balbutiements de l’avenir se croisent toujours avec les derniers sursauts d’un passé en déroute » REEVE in introduction « Le socialisme sauvage » éditions l’échappée.

    « Seuls sont dignes d’espérance ceux qui ont perdu leurs illusions » Octavio PAZ.

    « Nous voici arrivés à ce qui commence » Slogan «Carré Rouge » Quebec 2012

    Presque ! A quelques centimètres de lame prêts, voire moins, Jair Bolsonaro n’aurait jamais été le président élu de Brésil. Le 6 Septembre 2018 un couteau de plus de 10 cm a perforé le gros intestin sur plusieurs endroits, et provoqué une hémorragie massive de plus de deux litres. Ni l’aorte, ni le cœur n’auront été touchés. Il a pu refuser d’être soigné à l'hôpital syrien-libanais pour choisir l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo, dont les dirigeants seraient des partisans de la politique gouvernementale colonialiste d’Israël. Un choix, en accord, avec le puissant soutien évangéliste dont il a bénéficié, comme Trump. Les évangélistes, comme aux USA, sont très influents au Brésil. C’est la religion qui se développe actuellement le plus dans le monde et l’une des plus réactionnaires aux progrès sociétaux (femmes, liberté sexuelle, homosexualité ...). Le soutien des évangélistes à la politique de l’Etat Israelien, nommé « sionisme chrétien », s’appuie, au pied de la lettre, sur leur croyance fondamentaliste en l’accomplissement de prophéties bibliques qui veut que ce soit au sein d’un Etat d’Israël triomphant dans sa souveraineté, que se fera le retour de Jésus Christ en « gloire de l’apocalypse ». Mais cet évangélisme, n’est pas exempt d’un antijudaïsme profond, puisqu’au « retour de Jésus », les juifs devront se convertir au christianisme évangélique, et, que seront tués, ceux qui ne le feront pas ! Pendant les soins et la convalescence de Bolsonaro, ses partisans ont fait savoir haut et fort que, pendant son « absence », de toute façon, Dieu était « aux commandes » !

    Une mission divine aurait aussi été invoquée par l’auteur de l’attentat, pour expliquer son geste : « Personne ne m'a rien demandé. Celui qui m'a commandé, c'est le Dieu que je sers ». Un Dieu opposé aux paroles réactionnaires de Bolsonaro. Adelio Bispo de Oliveira, partisan du gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro, est un ancien militant du parti d’extrême gauche PSOL (Partido Socialismo e Liberdade ) scission de l’aile gauche du Parti des Travailleurs depuis 2004, aux valeurs sociétales progressistes, écologistes et féministes. Le PSOL est connu aussi pour un militantisme anti-israelien très actif.
    Serait-ce alors « Dieu », qui aurait alors in fine guidé la lame du couteau afin qu’elle ne tue pas le futur dictateur ? Toujours est-il qu’à peine remis de ses plaies Jair Bolsonaro a annoncé qu’il ne reconnaitrait pas le résultat des élections s’il n’était pas élu ! Inspiration divine, ou rapport de force matérialiste à son service ? Car outre le puissant soutien évangélique dont il bénéficie, Jair Bolsonaro est fortement soutenu par l’armée et surtout la bourgeoisie et les milieux d’affaires. Le Sabre, le goupillon et le coffre fort ! Une logique oubliée qui a tout pour plaire ! Un coup d’Etat maquillé par un processus électoral manipulé, mais un coup d’Etat quand même. D’ailleurs, c’est le Juge Sergio Moro, celui qui a condamné l’ancien président du PT Lula, qui vient d’être nommé ce 1er Novembre 2018 « ministre de la Justice et de la Sécurité publique du gouvernement ».

    Mais ce qui est un signal fort, comme la piqure de rappel d’un vieux vaccin oublié, c’est que cette fois et ouvertement, les milieux d’affaires capitalistes industriels et financiers, donnent leur plein soutien à un « fasciste » prêt à leur rendre à nouveau la vie facile, par contrôle policier et militaire. La vie facile ? C’est à dire permettre à la bourgeoisie de pousser à son maximum, l’exploitation des ressources de la forêt équatoriale. Démontrant tragiquement, s’il le fallait, l’impasse expansionniste dans laquelle la classe capitaliste se trouve en 2018. Comme partout, la classe bourgeoise choisit désormais de se replier nationalement, et d’user jusqu’à la corde les ressources naturelles dont elle se sent nationalement et « divinement » propriétaire ! Et non un dépositaire historique et transitoire devant l’humanité. La forêt équatoriale Brésilienne, comme tous les espaces naturels, et leurs habitants, à préserver et toutes les ressources fondamentales, ne devrait pas appartenir à aucun Etat-nation, mais être sous contrôle protégé de toute l’humanité actuelle et à venir. Et pas seulement. Il semble désormais que tous les nationaux-populismes qui émergent soient dans la même logique ! ils se proposent de garantir politiquement l’affranchissement pour les bourgeoisies des contraintes environnementales mondiales. Ce qui est bien sur une illusion aux conséquences tant tragiques que catastrophiques.

    Hitler élu « par le peuple », dans un contexte de terreur de rue contre ses ennemis désignés, et à la faveur des conséquences décisives de la crise capitaliste de 1929, a lui même, en son temps, échappé a la mort à plusieurs reprises, in extremis ! Un cul bordé de nouilles avec des conséquences historiques plus qu’abominables. Oui c'est une vague mondiale de nationalismes plus ou moins référencés aux fascismes historiques, qui est à l'œuvre. Et cette vague, de toutes couleurs, références idéologiques, et religions, a désormais le soutien clair des milieux d'affaires capitalistes responsables de la misère, de la précarité et de la destruction de l'écosystème. Le capitalisme est en crise définitive d'expansion dans un monde limité. Avec les extrêmes-droites, il joue son va tout ! Des « gauleiter » de toutes régions, pays, et continents, entendent s’approprier politiquement leurs Zones à Détruire, afin de les « sécuriser » par la terreur, et garantir aux capitalistes une bonne marche de leurs affaires à court terme, fondée sur une une ultime et catastrophique expansion de leurs profits ravageurs. « Je sécurise ton marché agonisant, que ces atroces « écolos-sociaux » veulent à tout prix limiter, en te vendant à bon prix mes services protecteurs. Un bon prix me permettant, de me tailler ma place au soleil, ma réussite sociale, et qui sait mes parts de marché ! »

    Car après cela, il n’y a plus rien. Mis-à-part un nouveau « plus jamais ça » dans un vaste champs de ruines et de cimetières au climat bouleversé, et parmi les survivants quelques gens comme nous prêt à initier une reconstruction sur de nouvelles bases, alors que cette extermination de masse sera un excellent moyen de relancer de nouvelles affaires de nouveau en pleine expansion possible pour de nouveaux capitalistes ambitieux et eux-mêmes survivants.

    C'est pourquoi, la répression montante, réactionnaire, identitaire, communautariste, nationaliste, religieuse et armée, nous désignant coupable de tout à la vindicte populiste, tant ignorante qu’aliénée par les valeurs dominantes, attendant sa curée comme soulagement de ses frustrations, va chercher à nous enterrer !!! Ce sera leur perte !!! Nous sommes des graines !!
    Protectionnisme et « libre » échange

    En ces temps chaotiques, les bourgeoisies nationales sont de plus en plus enfermées sur elles-mêmes dans leurs Zones à Riches (ZAR), sous bonne sauvegarde des forces répressives privées et publiques, bien décidées à poursuivre la multiplication de leurs profits immédiats, - sans aucune considération pour l’avenir et pour les avertissements des scientifiques -, pour l’exploitation à outrance des humains, des bêtes et des espaces naturels, au risque de parachever complètement le basculement catastrophique du climat. Elles se tournent à nouveau, ouvertement, vers les protectionnismes nationalistes et s’en remettent à Dieu !

    Ils surfent, par leur emprise sur les médias qu’ils contrôlent (c’est à dire presque tous), sur les peurs et souffrances du plus grand nombre, et dont ils sont directement responsables, pour manipuler les foules en la faveur de ces politiciens nationalistes chargés in fine de sauver leur marché et donc leurs profits. Tandis que ces politiciens nationalistes, rêvent de s’y tailler la part du roi ! Voilà le populisme ! Ainsi émergent d’une façon conséquences, après de longues années de gestations, de nouveaux fascismes, de nouveaux nationalismes, de nouveaux obscurantismes religieux, de nouveaux communautarismes et identitarismes. Ce retour aux protectionnismes qui s’impose partout dans le monde, est un retour radical à avant la fin de la 2ème guerre mondiale, avec les USA, première puissance militaire du monde, à l’avant garde de ce mouvement. Un revirement à 180°, après avoir impulsé mondialement en 1944 le fait de tourner le dos au protectionnisme en officialisant l’ère du « libre échange mondialisé » et des « traités économiques transnationaux ». Au décours de 1918 les USA avaient maintenu ce protectionnisme, et contre l’avis de leur président Wilson ils avaient refusé de 
    participer à la SDN. Mais au décours de la seconde guerre mondiale, le protectionnisme était désormais dénoncé par les USA comme fauteur de guerres destructrices et massives. Les USA s’imposèrent cette fois à l’ONU, tandis que « Bretton Wood » créait, ce Fond Monétaire International, censé aider les « pays pauvres » … C’était une nouvelle politique mondiale du capitalisme et bien sur les contradictions sociales, et impérialistes, ne furent jamais résolues. On a ce recul de plus de 70 ans, pour savoir comment tout cela a évolué. Aujourd’hui ce sont ces mêmes USA qui à travers leur leader « le milliardaire Trump » remettent au gout du jour ce protectionnisme, en engageant la guerre économique entre nations, et donc à nouveau des perspectives de guerres militaires de grande ampleur.

    Quant à ces partis de « gauche », qui choisissent aussi d’introduire une forme de nationalisme dans leur programme, même « populaire » et « de gauche », d’autant qu’ils ne sont pas clair sur les questions « communautarismes et identitarismes », ni sur celles « antisémitisme et antisionisme », ni même sur celles des religions et de la laïcité, non seulement ils n’arriveront jamais à un la conquête d’un pouvoir capable de répondre aux besoins fondamentaux sociaux, sociétaux, économiques et éco-systémiques de tout un chacun, mais leurs funestes orientation protectionniste valide, celles des protectionnismes nationalistes, réactionnaires et fascistes, qui eux, ont de véritable chance de parvenir au pouvoir, ouvrant mondialement une ère de malheurs en cascade.

    Dans tous les cas le dépassement du capitalisme, ne peut se faire que dans une optique mondiale, transnationale et universelle, car au delà des cultures vieilles de quelques millénaires, l’humain est partout le même, car fruit d’un héritage de plusieurs millions d’années. Il y a un en commun de l’humanité qui dépasse toutes les cultures particulières. D’ailleurs nombre de ces cultures particulières, du moins en partie, ne sont qu’une traduction communautaire de la justification usurpée de formes locales de domination et d’exploitation. La justification de la domination et l’exploitation, toujours illégitime, est de toute façon à abattre, dans une perspective révolutionnaire (sociale et sociétale), et ce d’autant que celles et ceux qui la subissent existent et que certain d’entre eux les refusent, plus ou moins ouvertement, et parfois héroïquement au péril de leurs vies.
    Quelles sont nos forces ? Qu’est ce qui dans le monde, permet de nous appuyer sur la reconstruction d’une alternative opérationnelle, pesant sur le destin du monde et donc les rapports de force ? Quelles valeurs, quels savoirs, quels héritages ? Pour quel programme de rupture et de transition ?
    - Dénationaliser les espaces naturels mondiaux, et centre d’extraction de ressources et de matière première, et les socialiser en les plaçant horsmarché et sous contrôle d’une force transnationale issue de la démocratie directe fédérée et à mandats impératifs.
    - Décapitaliser, les centres d’extraction de matière première, les voies et les modes d’acheminement, les voies et outils de communication physiques et numériques pour les socialiser en les plaçant hors-marché et sous contrôle d’une force transnationale issue de la démocratie directe fédérée et à mandats impératifs.
    - Décapitaliser, dénationaliser, et socialiser, partout dans le monde sont les grands objectifs d’un programme digne de ce nom ! L’humanité doit hériter de tout, dans une optique partagée, solidaire, égalitaire et libertaire.

    YMD

  • Si Zorba voyait ça !

    A Gabelle

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    Alerte ! Ce que nous vous annoncions depuis un mois et demi vient de commencer ce matin, peu avant l'aube :

    EXARCHEIA SOUS OCCUPATION POLICIÈRE !

    Le célèbre quartier rebelle et solidaire d'Athènes est complètement encerclé par d'énormes forces de police : de nombreux bus de CRS (MAT), des jeeps de la police antiterroriste (OPKE), des voltigeurs (DIAS), des membres de la police secrète (asfalitès), ainsi qu'un hélicoptère et plusieurs drones.

    Lieu unique en Europe pour sa forte concentration de squats et d'autres espaces autogérés, mais aussi pour sa résistance contre la répression et sa solidarité avec les précaires et migrants, Exarcheia était dans le collimateur du gouvernement de droite depuis son élection le 7 juillet. Le nouveau premier ministre Kyriakos Mitsotakis en avait fait une affaire personnelle, d'autant plus qu'il avait été raillé début août pour ne pas avoir réussi à atteint son objectif de "nettoyer Exarcheia en un mois" comme il l'avait annoncé en grandes pompes.

    Ce matin, 4 squats ont été évacués : Spirou Trikoupi 17, Transito, Rosa de Fon et Gare. L'offensive concerne pour l'instant la partie nord-ouest du quartier, à l'exception notable du squat Notara 26, réputé mieux gardé et très important symboliquement pour le quartier en tant que premier squat historique de la "crise des réfugiés" au centre ville d'Athènes.

    On compte pour l'instant une centaine d'arrestations, ainsi que des agressions brutales contre des personnes tentant de filmer. Seuls les médias de masse au service du pouvoir ont l'autorisation de couvrir l'événement.

    Au total, il y a 23 squats dans Exarcheia plus 26 autres autour du quartier, soit un total de 49 concentrés sur une zone assez petite. 49 squats auxquels il faut ajouter d'autres types de lieux autogérés, dont certains en location (Espace Social Libre Nosotros, magasin gratuit Skoros, etc.) ainsi que des dizaines de logements particuliers regroupant des groupes de militant-es, souvent près des terrasses pour permettre un accès au-dessus des rues.

    Sur les squats qui se trouvent précisément à l'intérieur d'Exarcheia, 12 sont des squats d'hébergement pour les réfugié-es et migrant-es et les 11 autres sont des squats de collectifs politiques anarchistes et antiautoritaires (même si la plupart des squats de réfugié-es sont aussi évidemment très politiques, à commencer par le Notara 26 et Spirou Trikoupi 17 avec des assemblées directes et beaucoup de liens avec le reste du mouvement social).

    Dans les squats de Spirou Trikoupi 17 et Transito (que les valets du pouvoir sont maintenant en train de murer), plus d'une quinzaine d'enfants ont été arrachés à une existence paisible et heureuse pour être subitement envoyés dans des camps. Ces sinistres camps sont insalubres et surpeuplés, les migrant-es y sont mal nourri-es et souffrent des variations de températures, subissent des humiliations et parfois des tortures, et Mitsotakis exige de surcroît qu'ils soient tous bien fermés et, à l'avenir, complètement coupés du reste du territoire.

    Le visage de l'Europe ne cesse de se durcir à l'instar de ce qui se passe également sur les autres continents. Cette évolution toujours plus autoritaire du capitalisme conduit à nous interroger sur ce qu'annonce l'ère actuelle : l'offensive contre les poches d'utopies couplée à l'enfermement des boucs émissaires rappelle des heures sombres de l'Histoire.

    Le monde entier devient fasciste et la Grèce en est, une fois de plus, l'un des laboratoires.

    Mais rien n'est fini. Septembre arrive bientôt. Les jobs saisonniers se terminent. Le mouvement social se rassemble et s'organise à nouveau. Des lieux comme le Notara 26 et le K*Vox sont sous haute surveillance. Des ripostes se préparent, ainsi que plusieurs grands événements mobilisateurs. L'automne sera chaud à Athènes.

    Résistance !

    Yannis Youlountas

    https://www.youtube.com/watch?v=DBpQ262_n7U

    PS : nous comptons sur vos communiqués, actions en direction des lieux représentant l'état grec à l'étranger, photos, vidéos et tout ce que bon vous semble. Pensez à nous les transmettre. La solidarité est notre arme. Nos luttes n'ont pas de frontières.
    Vous trouverez la suite des infos comme toujours sur mon blog : http://blogyy.net

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Par ici la sortie...Stagnation séculaire ou déflation ?

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    Récemment. Jean-Claude Trichet, ancien président de la BCE, déclarait. « les banquiers centraux ont tout fait pour éloigner le risque déflationniste. Désormais, la balle est dans le camp des gouvernements et des partenaires sociaux afin d’augmenter les coûts unitaires de production » (qui combine les augmentations de traitements et salaires, et les progrès de productivité). Et d’expliquer : « il y a une anomalie dans la situation présente qui maintient une inflation faible dans les pays avancés. Ces coûts unitaires de production désespérément bas se traduisent par un mécontentement dans la population ». Traduction, les salaires doivent augmenter plus rapidement. Mais c’est le travail « des autres partenaires qui ne sont pas les banques centrales ».


    Sur une reprise de plus d'une décennie, nous sommes maintenant dans un scénario où les banques centrales sont essentiellement piégées à zéro ou près de zéro. La signalisation du marché est morte, les fondamentaux n'ont pas d'importance. Les marchés restent irrationnels. Imaginez que le PIB mondial est de l’ordre de 80 000 milliards de dollars et qu’il y a environ 240 000 milliards de dollars en circulation. Où est l’argent si il ne circule pas dans l’économie réelle où les gens travaillent réellement ?
    Où est l’inflation voire l’hyper inflation que cette profusion d’argent aurait due provoquer ?
    Personne ne la voit et pour cause, il n’y en a pas.
    la baisse des taux d'intérêt dure depuis plus de 10 ans excepté aux USA où les taux sont remontés avant de redescendre. L'argent neuf a bénéficié à ceux qui l'ont reçu en premier : les plus riches et les rentiers, tous ceux qui n'en avaient pas besoin et se sont encore enrichis creusant les inégalités. Tout ceci, conduisant à une bulle où la financiarisation et la consolidation évincent les entreprises réelles et la classe moyenne. C’est la raison pour laquelle l’immobilier est si cher et que les marchés actions sont si hauts. Du pur gonflage de joues. Jean de la Fontaine plus grand économiste de tous les temps…
    Même si nous devions avoir quelques timides reprises, il ne pourrait s’agir que de reprises des chaussettes. L’erreur a été d’imposer en Europe des politiques d’austérité à des économies qui au contraire avaient désespérément besoin de stimulation (la fameuse règle idiote des 3%).
    En clair, comme je disais dans mon intervention à la conférence de Begaudeau et de Judith Bernard, le vrai risque n’est pas l’inflation mais la déflation car les politiques des banquiers centraux n’ont plus aucun impact sur l’économie réelle.
    Alors où en sommes-nous aujourd’hui ? Nous sommes, retenez bien ce nom barbare, vous allez en entendre parler, dans une stagnation séculaire. Une tendance inexorable qui se caractérise par une croissance molle et cette croissance molle va durer longtemps à moins que nous entrions dans un scénario pire, celui de la déflation et de la trappe à liquidités où les consommateurs ne consomment plus et où les investisseurs n'investissent plus.

    Sauf si les prix du pétrole ne venaient à créer une spirale inflationniste, les entreprises vont être prochainement susceptibles de réagir par une baisse de leurs marges afin de vendre leurs stocks en s’accrochant à leurs parts de marché aux dépens de leurs concurrents. C’est à ce moment précis que la faible inflation que nous vivons se transformera en déflation. Nous rejoindrons, c’est ma théorie, le Japon dans la liste des économies éclopées.
    Comment sortir de cet enlisement ? La réponse est d’une simplicité biblique : en créant une nouvelle bulle. C’est l’idée de la bulle verte, le recyclage du capitalisme que je pronostique depuis maintenant plus de dix ans mais qui a du mal à décoller. Je vais vous expliquer pourquoi. La bulle verte est l’occasion de revendre tout à tout le monde estampillé écologie et développement durable. Ce qui est déjà un contresens comme je l’expliquai dans Crise et Mutation, car nos économies sont basées sur le renouvelable. Le renouvellement des hommes et des produits. À peine un produit sort qu’il est déjà démodé et qu’un autre prend sa place. Consommation durable voudrait dire que l’on vend une chose une seule fois à une personne et qu’elle servirait toute sa vie. On voit bien à travers cet exemple que cela ne peut fonctionner. Toutefois la bulle verte n’arrive pas à décoller car l’endettement des gens est trop élevé et les salaires trop faibles. N’oublions pas que ces salaires faibles ont été voulus par les entreprises pour des questions de compétitivité. C’est dans ce sens que va la réflexion de Jean-Claude Trichet, il faut augmenter les salaires mais pour cela, il faut augmenter la productivité et c’est là où le bât blesse. Même si on vante la fameuse démographie de la France par rapport à nos voisins. Beaucoup de gens vont partir en retraites. Dans le même temps de nombreux jeunes dans la pleine force de l’âge issus des milieux les plus pauvres sont sortis du marché du travail. On retrouve ce cas de figure dans toutes les démocraties de Marché. Par ailleurs comme le démontre brillamment Robert Gordon un des théoriciens de la stagnation séculaire, les nouvelles technologies si elles amènent du confort ne créent pas de croissance comme nous avons en en connaitre par le passé avec l'électricité par exemple.
    Alors, comment concilier bulles répétées avec une économie ne montrant aucun signe de pressions inflationnistes? La réponse de Larry Summers, l’autre grand théoricien de la stagnation séculaire est que nous pouvons être une économie qui a besoin de bulles juste pour réaliser quelque chose près du plein emploi - qu'en l'absence de bulles l'économie a un taux d'intérêt naturel négatif. Et cela n'a pas été tout simplement vrai depuis la crise financière de 2008; il a sans doute été vrai, bien que peut-être avec une sévérité croissante, depuis les années 1980.
    Un programme politique responsable nécessite d’en faire moins avec la politique budgétaire donc de réduire les dépenses pour désendetter l’ État et d’en faire moins avec la politique monétaire donc de faire des taux d’intérêts positifs pour rémunérer l’épargne. Mais ce sont précisément ces politiques soi disant responsables qui ont échoué.

    Songez aux gens qui ont cru à la retraite par capitalisation dont on ne parle plus du tout aujourd’hui et pour cause, plus rien n’est rémunéré pour les classes moyennes Ce qui par ailleurs pose d’énormes problèmes aux retraités allemands.
    C’est pourquoi au vu de tous ces éléments et de l’impuissance tragique de tous les gouvernements et si nous sommes réellement dans une situation de stagnation séculaire et si nous voulons éviter la déflation et la trappe à liquidités dont personne n’est jamais sorti. Il faut encore baisser les taux. Mais me direz-vous, ils ont déjà à zéro ou négatifs ! Eh bien il faut aller dans le très négatifs…Trump l’a d’ailleurs compris et il est probable que la FED rebaisse ses taux prochainement mais osera t’elle les baisser aussi fortement que Trump le souhaite. Tout l’enjeu est là. Parmi les autres solutions qui ne font pas plaisir : éliminer la monnaie papier et payer des taux d'intérêt négatifs sur les dépôts. Autrement dit faire payer à l’épargnant pour ses dépôts la "location du coffre". Ce qui peut l’inciter à remettre son cash en circulation.
    L'épargne peut être une vertu personnelle, mais dans le cas de la trappe à liquidités (les consommateurs ne consomment plus, les investisseurs n’investissent plus)
    c'est un vice social. Et dans une économie confrontée à la stagnation séculaire, ce n'est pas seulement un état de choses temporaire, c'est la norme. Assurer aux gens qu'ils peuvent obtenir un taux de rendement positif sur les actifs sûrs signifie leur promettre quelque chose que le marché ne veut pas offrir - 
    Dernier point. Si nous dérivons vers des taux d'intérêt réels très négatifs et une croissance économique globale au moins quelque peu positive, la panique sur la dette publique est totalement stupide le service de la dette dans le sens de stabiliser le rapport de la dette au PIB n'a aucun coût, en fait un coût négatif.

    Mon intervention à la conf vers 1H 24

    https://www.youtube.com/watch?v=w7waydqVM2w