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decroissance

  • Le luxe des nécronomistes

     

    crise,futur,transition,ecologie,decroissance,valeur travail,metiers ancestraux,mutation consommationNous le voyons avec l'histoire des retraites, les controverses politiciennes ne sont désormais plus que des variétés d'assaisonnements. Le châtiment proposé est a peu près le même. Les idéologies blanchies à la Money ne proposent plus que des aménagements à la marge de la servitude. Tous se disputent la meilleure manière de promouvoir une valeur travail que le capital ne reconnaît plus pour les métiers ancestraux. Tout ce qui n'est pas lié à la transition écologique, au digital et maintenant à l'armement. Crevard à vie...

    Le racisme le plus virulent est celui envers les pauvres. Il est exacerbé par les élites qui angoissent les classes moyennes inférieures qui ont peur de rejoindre les pauvres dans les bas fonds de la société. Il s'agit maintenant de les dresser contre les assistés qui aux yeux de certains ont trouvé l'eldorado du RSA.

    Imagine t'on les borgnes vouant aux gémonies les aveugles ? Les unijambistes insultant les cul de jattes ?

    La volaille caquette et se prend à rêver qu'elle échappera à la rôtissoire. Le propre des récréations étant de s'achever dans la tristesse, les rêvasseurs seront bientôt invités à regagner un enfer de moins en moins climatisé. La fantômisation demeure la dernière résistance envisageable. Restons à la périphérie...

  • capitalisme décroissant et capitalisme écologique

    Il y a une certaine niaiserie à croire que la décroissance pourrait devenir la politique officielle de la Commission européenne, ou quelque chose du genre. Un « capitalisme décroissant » serait une contradiction dans les termes, tout aussi impossible qu’un « capitalisme écologique ». Si la décroissance ne veut pas se réduire à accompagner et justifier l’appauvrissement « croissant » de la société – et ce risque est réel : une rhétorique de la frugalité pourrait bien servir à dorer la pilule aux nouveaux pauvres et à transformer ce qui est une contrainte dans une apparence de choix, par exemple de fouiller dans les poubelles –, elle doit se préparer à des affrontements et à des antagonismes. Mais ces antagonismes ne coïncideront plus avec les anciennes lignes de partage constituées par la « lutte des classes ». Le nécessaire dépassement du paradigme productiviste – et des modes de vie qui vont avec – trouvera des résistances dans tous les secteurs sociaux. Une partie des « luttes sociales » actuelles, dans le monde entier, est essentiellement une lutte pour l’accès à la richesse capitaliste, qui ne met pas en question le caractère de cette e cette prétendue richesse. Un ouvrier chinois ou indien a de bonnes raisons pour demander un salaire meilleur, mais s’il l’obtient, il va probablement s’acheter une voiture et contribuer ainsi à la « croissance » et à ses conséquences néfastes sur le plan écologique et social. Il faut espérer qu’il y aura un rapprochement entre les luttes menées pour améliorer le statut des exploités et des opprimés et les efforts pour dépasser un modèle social basé sur la consommation individuelle à outrance. Peut-être que certains mouvements de paysans dans le Sud du monde vont déjà dans cette direction, surtout en récupérant certains éléments des sociétés traditionnelles comme la propriété collective de la terre ou l’existence de formes de reconnaissance de l’individu qui ne soient pas liées à sa performance sur le marché.

    Anselm Jappe Crédit à Mort

  • Le grand Reset du pipoti pipota...

     

    En annonçant le thème de 2021, le fondateur du Forum Economique Mondial, M. Schwab, a déclaré, en changeant habilement l’ordre du jour :

    « Nous n’avons qu’une seule planète et nous savons que le changement climatique pourrait être la prochaine catastrophe mondiale avec des conséquences encore plus dramatiques pour l’humanité.

    L’implication est que le changement climatique est la raison sous-jacente de la catastrophe de la pandémie de coronavirus.

    Pour souligner son programme vert « durable », le FEM accueille ensuite le futur roi du Royaume-Uni, le prince Charles. Le prince de Galles fait référence à la catastrophe mondiale du COVID-19,

    « S’il y a une leçon essentielle à tirer de cette crise, c’est que nous devons placer la nature au cœur de notre fonctionnement. Nous ne pouvons tout simplement pas perdre plus de temps ».

    Aux côtés de Schwab et du Prince se trouve le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il déclare,

    « Nous devons construire des économies et des sociétés plus égales, plus inclusives et plus durables, qui soient plus résistantes face aux pandémies, au changement climatique et aux nombreux autres changements mondiaux auxquels nous sommes confrontés ».

    Bon les amis, ça y est, la Money Power a trouvé un nom pour la bulle verte à hauteur de l’enjeu puisqu’il s’agit du prochain moteur d’accumulation du capitalisme destiné à faire repart l’économie au plan mondial.

    LE GRAND RESET

    Notez son discours sur les « économies et sociétés durables » – nous y reviendrons plus tard. La nouvelle directrice du FMI, Kristalina Georgieva, a également approuvé le projet « The Great Reset ». Parmi les autres resetters (réinitialisateurs) du FEM, citons Ma Jun, président du Comité des finances vertes de la Société chinoise de finance et de banque et membre du Comité de politique monétaire de la Banque populaire de Chine ; Bernard Looney, PDG de BP ; Ajay Banga, PDG de Mastercard ; Bradford Smith, président de Microsoft.

    Ne vous y trompez pas, la Grande Réinitialisation n’est pas une idée du moment de Schwab et ses amis. Le site internet du FEM déclare :

    « Les mesures de verrouillage de COVID-19 s’atténuent peut-être progressivement, mais l’anxiété concernant les perspectives sociales et économiques du monde ne fait que s’intensifier. Il y a de bonnes raisons de s’inquiéter : un fort ralentissement économique a déjà commencé, et nous pourrions être confrontés à la pire dépression depuis les années 1930. Mais, si cette issue est probable, elle n’est pas inévitable ».

    Les financeurs du FEM ont de grands projets : « …le monde doit agir conjointement et rapidement pour réorganiser tous les aspects de nos sociétés et de nos économies, de l’éducation aux contrats sociaux et aux conditions de travail. Chaque pays, des États-Unis à la Chine, doit participer, et chaque industrie, du pétrole et du gaz à la technologie, doit être transformée. En bref, nous avons besoin d’une « Grande Réinitialisation» du capitalisme ».

    Des changements radicaux

     « …un des points positifs de la pandémie est qu’elle a montré à quelle vitesse nous pouvons apporter des changements radicaux à nos modes de vie. Presque instantanément, la crise a forcé les entreprises et les particuliers à abandonner des pratiques longtemps considérées comme essentielles, depuis les voyages aériens fréquents jusqu’au travail au bureau ». Ce sont censés être des points positifs ?

    Il suggère que ces changements radicaux soient prolongés : « L’agenda de la Grande Réinitialisation aurait trois composantes principales. Le premier orienterait le marché vers des résultats plus équitables. À cette fin, les gouvernements devraient améliorer la coordination… et créer les conditions d’une « économie des parties prenantes… » Elle comprendrait « des modifications de l’impôt sur la fortune, la suppression des subventions aux combustibles fossiles et de nouvelles règles régissant la propriété intellectuelle, le commerce et la concurrence .

    Le deuxième volet du programme Great Reset garantirait que « les investissements fassent progresser les objectifs communs, tels que l’égalité et la durabilité ». Ici, le chef du Word Economic Forum déclare que les récents budgets de relance économique énormes de l’UE, des États-Unis, de la Chine et d’ailleurs doivent être utilisés pour créer une nouvelle économie, « plus résistante, équitable et durable à long terme ». Cela signifie, par exemple, la construction d’infrastructures urbaines « vertes » et la création d’incitations pour les industries afin d’améliorer leurs résultats en matière de mesures environnementales, sociales et de gouvernance.

    Enfin, la troisième étape de cette grande réinitialisation consistera à mettre en œuvre l’un des projets favoris de  la quatrième révolution industrielle : « La troisième et dernière priorité d’un programme Great Reset est d’exploiter les innovations de la quatrième révolution industrielle pour soutenir le bien public, notamment en relevant les défis sanitaires et sociaux. Pendant la crise COVID-19, des entreprises, des universités et d’autres ont uni leurs forces pour développer des diagnostics, des thérapies et d’éventuels vaccins, établir des centres d’essai, créer des mécanismes de traçage des infections et fournir des services de télémédecine. Imaginez ce qui pourrait être possible si des efforts concertés similaires étaient déployés dans tous les secteurs. La quatrième révolution industrielle comprend les biotechnologies d’édition de gènes, les télécommunications 5G, l’intelligence artificielle, etc.

    Bref tout ce que j’avais annoncé dans Crise et Mutation mais comme vous le savez, je ne crois pas au greenwashing quand aux gains de productivité issus des l’intelligence artificiel, il se traduiront surtout par des suppressions d’emplois.

    Bref, ce grand Reset, cette grande réinitialisation n’est que pipoti pipota qui ne pose pas les vraies questions.