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attentat

  • suicide by cops

    On peut certes expliquer le terrorisme contemporain en termes politiques, religieux ou psychiatrique, mais cette grille d'analyse ne suffit pas. Ce phénomène, parmi les plus effrayants de notre époque, doit avant tout être interprété comme la propagation d'une tendance autodestructrice. Bien entendu, le chahîd (le martyr ou le terroriste suicidaire) agit pour des raisons politiques, idéologiques ou religieuses en apparence. Mais sous ce vernis rhétorique, la motivation profonde du suicide fut il le suicide by cops ; le suicide en se faisant descendre par les flics, son déclencheur, est toujours le désespoir, l'humiliation et la misère. Pour celui ou celle qui décide de mettre fin à ses jours, la vie est un fardeau insupportable, la mort la seule issue, et le meurtre l'unique revanche. Comme je l’ai écrit dans Crise et Mutation, la psychiatrisation de la société n’a jamais été aussi grande que dans les périodes que nous vivons. Il ne suffit pas de médicaliser un malaise social (comme on le fait en bourrant nos contemporains d'antidépresseurs, Ritaline (pour les enfants et autres augmentateurs chimiques de performances) la psychiatrie, parent pauvre de la médecine ne peut tout résoudre.
    De toute évidence, l'augmentation du nombre de suicides et, plus spécifiquement, de suicides meurtriers est due au fait que la vie sociale est devenue une usine de malheur. Avec l'impératif catégorique d'être un « gagnant » d'une part, et de l'autre, la conscience qu'un tel objectif est inatteignable, la seule façon de gagner (pour un bref instant) est de détruire la vie des autres avant de porter la main sur soi.
    Qu’y-a-t-il de plus noble de mourir pour une cause lors que l’on a aucun but dans la vie et que le modèle de bonheur proposé est inatteignable ?