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ordure

  • Banque centrales dépotoirs et déchets humains

     

    depotoir,banque centrale,revolution,fin capitalismendechetterie,michel ange,ordure,no future,anarchee,chaosIronie du sort, ce sont donc précisément les banques centrales, soi-disant bastions de la stabilité financière, qui font office de dépotoirs accueillant les déchets toxiques du système financier international. Pour ces actifs c’est la fin du voyage, car les banques centrales n’ont plus derrière elles aucune institution susceptible de les délester à leur tour de ce fardeau. La façade de normalité érigée à partir de 2008 s’avère en définitive une hasardeuse politique de création de monnaie s’appuyant, en guise de « garantie », sur un tas de créances pourries.

    Comment s’étonner dans ce contexte de dépotoirs que sans emplois et travailleurs pauvres soient devenus des déchets ainsi que l’avait théorisé Sygmunt Bauman bien qu’il n'eut pu imaginer à l’époque que les banques centrales allaient devenir des déchetteries. La destination des sans emploi en pareil contexte est le dépotoir.la décharge, le tas d’ordure. Ils leur manquent les moyens de survie et ne peuvent vivre sans les moyens financiers (allocations, subsides) approuvés par l’État. Ceux qui ne partagent pas une telle réponse tendent à la contester en termes financiers de la même encre (sous la rubrique « pouvons-nous nous le permettre ? ») — car le « poids financier » de toutes ces mesures pèse sur les contribuables. . Cela ne suffira pas pour une réinsertion des personnes dans la société dont elles ont été exclues — de même que le stockage de déchets industriels dans des conteneurs réfrigérés ne suffirait guère à les transformer en denrées valables sur le marché.

    A l'identique pour les consommateurs non satisfaits de la société comme les gilets jaunes s’il est une chose dont ils peuvent être certains, c’est qu’ayant été rejetés du seul jeu qui existe, ils ne font plus partie des joueurs et l’on n’a donc plus besoin d’eux. Jadis, le fait d’être un producteur potentiel était suffisant pour remplir les conditions requises à l’admission dans la société des producteurs. Promettre d’être un consommateur diligent et prétendre au statut de consommateur ne suffît pas, cependant, pour être admis dans la compagnie des consommateurs. Cette société n’a pas de place pour les consommateurs défectueux, incomplets, inaccomplis. Charge à eux de travailler plus pour gagner plus, des se former tout au long de leur vie, d'être mobile géographiquement, de ne pas faire d'enfant s'ils n'en n'ont pas les moyens. Bois ton rouge et ferme ta gueule, reste moisir dans ta cité pourrie  ou dans ta cambrousse, toi ton art c'est d'être crevard.

    Michel-Ange, à qui l’on demandait comment il obtenait la belle harmonie de ses sculptures, eut cette réponse célèbre : « C’est simple. Prenez juste une plaque de marbre et découpez tous les morceaux superflus ». À l’apogée de la Renaissance, Michel-Ange proclamait le précepte qui devait guider la création moderne. La séparation et la destruction des déchets allait devenir le secret de l’art de la création moderne : par le découpage de tout ce qui est superflu, indésirable et inutile pour le jeter, le beau, l’harmonieux, l’agréable et le gratifiant vont pouvoir être révélés.

    Nécronomiquement votre