« La violence est un potentiel économique »
Andréas Baader
Ceux qui lisent ce blog depuis longtemps et qui connaissent mes assauts théoriques savent que j’ai toujours pensé que le RSA n’était pas le fruit d’une réflexion humaniste destinée à ne pas laisser les gens dans la misère mais un plan de relance déguisé. « L’assisté » n’épargne pas et remet tout dans la consommation. Il est donc un agent économique comme les autres.
Ceux qui prétendent que les « assistés » ne travaillent pas se trompent lourdement et n’ont rien compris au fonctionnement des démocraties de Marché. Les « assistés » ou les chômeurs rétribués sont des travailleurs à domicile qui par leur consommation productive contribuent largement à faire fonctionner le système. Car dans les Démocraties de Marché le pire des sabotages est de ne pas consommer. C’est aussi dans la logique du consommateur citoyen, le fameux consommacteur, une marque de rébellion et un acte antisystème. L’inévitable revenu universel qu’il soit d’activité ou non a été pensé pour la consommation productive et la paix sociale. Alors me direz-vous pourquoi érigez le travail en valeur suprême et réduire les indemnités de chômage ? Tout simplement parce qu’un homme qui travaille pense à son travail et ne constitue pas un danger pour la société et que par son salaire il peut consommer encore plus.
Si la clef de nos existences est de ne pas confondre nos besoins et nos désirs insufflés par le marketing, cette lutte quotidienne est devenue au fil du temps par trop inégale à cause du conditionnement dont nous sommes victimes en permanence.
Ainsi parmi les choses totalement absurdes : le besoin ne précède plus la consommation mais lui succède. On achète la nouveauté et une fois achetée, on la considère comme un besoin. Pire encore, une fois acheté, le consommateur s’approprie les besoins du produit. Une voiture a besoin de carburant, un ordinateur de logiciels etc…. Nous sommes donc devenus dans la logique marchande des sous-produits dont le rôle est de servir les besoins exprimés par les produits.
Dans une note du 1er avril 2008(et qui n’était pas un poisson) J’imaginai que l’on donne le produit gratuitement à celui qui accepterait de payer pour recevoir la publicité.
http://necronomie.blogspirit.com/archives/tag/crédit/index-2.html
Force est de constater onze ans après qu’avec Facebook nous en sommes là.
Facebook se sert de nos données pour gagner de l’argent, et au lieu d’être logiquement rétribué comme autrefois pour les enquêtes de consommation. Comble de l’horreur nécronomique, nous achetons maintenant la perte de notre liberté par notre non rémunération.
Est-ce cela le fameux progressisme ? Une liberté qui n’existe plus que dans le choix des marchandises et le vouloir d’achat et en étant sous total contrôle pour le reste de notre trajectoire de vie ?
Data yoyo keske ta sous ton grand chapeau ?