Concernant la polémique sur le film Holdup, un excellent texte de mon ami nécronomiste YM psychiatre des démocraties de Marché.
Deux camps se font face ! Gouvernance bio-politique face à complotisme énervé.
Mais de quel complot parle-t-on ? Celui de la gouvernance biopolitique (celle qui nous gouverne partout dans le monde) ? je n'y vois pas de complot, seulement un opportunisme de marché, un opportunisme d'avancer plus loin dans leur restructuration gouvernante biopolitique et algorythmée. Rien de neuf sous le soleil, c'est le capitalisme et son Etat concurrentiel de toujours doté de moyens considérables. Le seul complot que je vois est celui des complotistes eux-mêmes: paranoïaques, ésotériques, irrationnels et réagissants d'une telle façon qu'ils agglomèrent ce qui réagit: les réactionnaires de tous poils. Bref un discours simpliste et unique construit sa cohérence au service d'une réaction consubstantielle à ce que fut le fascisme historique.
Un discours qui s'adresse aux "masses" afin de les faire adhérer. De la part, non pas de révoltés, mais de réagissants, lesquels frustrés de ne pas être conviés aux festins de la gouvernance biopolitique n'aspirent un jour qu'à les remplacer aux commandes. Le Hold up est donc là: détourner au profit des complotistes, l'antagonisme naturel complexe qui nécessite raison, pluridisciplinarité horizontale des points de vues et libre pensée, face à la gouvernance elle-même complexe et très opportuniste, pour obtenir un consentement massif à cette pseudo-alternative qui politiquement se positionne. La seule façon de valider le complot des complotistes, est de crier au complot, afin d'amener le plus grand nombre à s'aligner dans la perspective simplificatrice de "complot-contre-complot". C'est ce qu'ils peuvent faire avec l'image manipulée: propagande contre propagande, de gens qui dominent ou aspirent à dominer.
S'il faut de la simplicité tenace pour aborder le complexe, la complexité ne saurait trouver de formule lui donnant une traduction simplifiée (exemple comment s'en prendre à l'industrie pharmaceutique sans opérer de critique globale anticapitaliste). Il ne s'agit ici que de déboulonner les têtes d'Etats, en laissant croire que celles et ceux qui portent eux les décisions de bon sens, ne sont hélas pas aux commandes. Ce qui est une supercherie complète. Alors que personne d'autres que nous-même, individuellement et collectivement, ne viendra nous sauver.
Usées, fatiguées, paupérisées, apeurées, maltraitées, ne sachant de quel côté se tourner, les masses qui n'ont pas su s'auto-discipliner durablement et tenir bon suffisamment longtemps face au mode de contagion virale, en appellent à la "bonne" gouvernance. Mais à leur corps défendant, la gouvernance aux commandes et les médias qui la servent, n'ont su que faire des aller et retour entre feu vert à la laxité et propagation de la peur. Trop peu, de la part des médias, de pédagogie libre (éducation populaire) autour de tous les aspects, y compris en discussion ou en cours d'étude pour transmettre les bonnes pratiques réelles face à la contamination. Alors, perdues, à bout de souffle et lassées, elles sont prêtes à se tourner vers la gouvernance aspirante qui leur dira "la vérité", et qui "les sortira de là" "sans l'effort de leur propre responsabilité d'humains sapiens". (C'est cette gouvernance aspirante qui à travers le complotisme fait le plus de bruit et attire l'attention !). Les masses, dans leur diversités, sont-elles donc mûres comme l'unidimensionnalité de leur qualité de "consommatrices ayant droit" (satisfaites ou non), pour se faire "holdoper" une fois de plus l'opportunité historique (nouvelle compréhension de la nature du capital et de ses rouages) de construire leur autonomie émancipatrice ?
Contre ce film, ce ne sont pas les critiques du gouvernement et de ceux qui lui lèchent le cul qui seront intéressantes à observer, elles ne vont pas manquer de pleuvoir de partout. Ce qui sera intéressant pour nos projets d'avenir, ce sont celles de ceux qui contestent les gouvernances aux commandes sans s'en laisser compter par le complotisme. Il s'agira, d'abord, ici de lutter pour arracher au capital le cash permettant de vivre et les moyens décents de pouvoir se protéger et protéger les autres.A cet égard, les manifestations en Italie ou en Espagne, ne remettent pas en cause la nécessité d'un confinement s'il s'avère momentanément nécessaire, mais surtout celle d'avoir à le rompre en se mettant hors la loi, pour tout simplement survivre matériellement. Ils veulent du cash ! Du cash pour vivre et passer cette période !
Pour aborder tous les sujets de ce temps, ce qui fait le plus défaut, c'est la libre pensée authentique.