Les avisés qui ont lu ce livre désormais aussi culte que Crise et Mutation savent que :
Quand, dans les années 1970, l’accumulation fordiste a atteint ses limites, le keynésianisme a débouché sur une politique inflationniste fondée sur le crédit d’Etat. Mais ce que l’on a appelé la « révolution néolibérale » a simplement déplacé le problème du crédit d’Etat vers les marchés financiers. Tout cela s’est produit sur fond d’une nouvelle rupture structurelle dans le développement capitaliste, marquée par la troisième révolution industrielle (la microélectronique). A ce niveau de productivité qualitativement nouveau, il était devenu impossible de créer l’espace nécessaire à une accumulation réelle. Pendant plus de vingt ans, il s’est donc développé, sur la base de l’endettement et de bulles financières sans substance, une conjoncture globale de déficit qui ne pouvait être viable à long terme. Toute l’ère néolibérale de la dérégulation s’est accompagnée d’une succession inédite de crises financières et d’endettement. Tant que ces crises sont restées limitées à certaines régions du monde ou à des secteurs particuliers, il fut possible de les endiguer grâce à un flot de liquidités émis par les banques centrales. Mais ainsi, on a seulement créé les bases de la culmination du processus de crise.
La désubstantialisation réelle du capital est parvenue à un point où seule une pseudo-accumulation sans substance via des bulles financières et le crédit d’Etat est possible, et c’est elle qui se heurte actuellement à des limites.
En clair, on ne remonte pas les champs-Elysées,on les descend mais cela les gilets jaunes le savent déjà
J’aurai voulu rencontrer Robert Kurz, l’auteur de cette brillante analyse, il est hélas mort d’une erreur médicale. Pur fils de prolo, autodidacte séchant la fac puis tour à tour chauffeur de taxi ou travailleur de nuit tout en étant un contributeur de journaux dument choisis.
Si j’avais été complotiste, je me serais dit qu’on avait buté le plus brillant théoricien de la crise même si il n’a pas le panache du Debordien Anselm Jappe ou le légo sursousdimensionné de JPC ami personnel de tous les anges qui sont tombés du ciel sur une civière.
En clair, on ne remonte pas les Champs Elysées,on les descend comme un gilet jaune ou si vous préférez, on est plus près de la mer que des coquillages. Pour les teen-agers, je dirai que la fête du slip est terminée en espérant qu'elle eut pu un jour pour vous, commencer. Evidemment, ça vous l'entendrez pas sur BFM Business. Faut surtout pas que le consom'acteur se mette à paniquer et fasse accélérer l'inéluctable. Depuis maintenant dix ans les banques centrales leur taux zero ou négatifs font des transfusion à un système qui souffre d'hémorragie interne et ainsi font un gonflage de joues comme dans la fable de Jean de la Fontaine le plus grand économiste de tous les temps. Mais bon toutes les choses ont une fin et puisque semblerait que nous soyons capable de concevoir à travers l'écologie, la fin du monde, pourquoi n'arrivons nous pas à concevoir la fin du capitalisme autrement que demain les barbares ? C'est quoi l'alternative : devenir transhumain dans un Marché basé sur le renouvellement des hommes et des produits ?
Ou alors être Nécronomiste...je vais peut être me présenter aux européennes pour expliquer aux gens que si ils ont peur de l'enfer, ils n'ont pas à la chercher dans très longtemps.
Quand je vous disais Crise et Mutation, je pensais Crise et Amputation du pouvoir d'H.A mais si vous avez lu le livre, vous l'avez compris...