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La traite du vivant

La “ biopolitique ” des populations prend en charge des flux de ce “matériau humain “ homogénéisé et interchangeable. En contrepartie, elle offre la promotion idéologique de certains concepts comme ceux de “ consentement libre et éclairé” pour compenser cette entame du sujet humain. Ces concepts rationaliseraient une servitude libérale et une soumission librement consentie à participer à une logique consumériste individuellement assumée par l’intériorisation des normes culturellesCe concept de consentement constitue-t-il alors le désaveu même de ce vaste mouvement d’indifférenciation et de massification du vivant humain dans l’utilisation biopolitique des populations et de l’humanité réduite à du matériau biologique ?  Si tel était le cas, quitte à paraitre nostalgique, nous revendiquerions plus que jamais le droit à la reconnaissance du fait psychique, du fait subjectif conçu comme point de résistance à cette culture du désaveu de l’humain. N’y-a-t-il pas une hypocrisie sociale et culturelle dans notre civilisation qui tout en réduisant le corps propre à une machine  vouée à la performance fabrique une idéologie morale exigeant un individu sain dans son corps et dans sa tête, libre et autonome, maitre de lui-même, respectueux de l’autre et du vivant ?

 

Roland Gori

Extrait du livre

“ LA SANTE TOTALITAIRE “

Essai sur la médicalisation de l’existence

de ROLAND GORI * MARIE-JOSEE DEL VOLGO

Champs essais

Commentaires

  • Je suis passé ce matin dans une librairie *.
    C’est fou ce qu’il y a comme bouquins venant de sortir défonçant le technologisme. Gros tant mieux.
    * Une petite librairie indépendante. On soutient.

  • oui mehdi va en devenir le prophête avec sa théorie de pléaonectique

  • J’aime bien sa conclusion :
    " La virtuosité techno-mimétique pervertit tout du jeu pléonectique universel, mais seule sa réflexion philosophique aura démontré pourquoi, si la kleptoccratie originaire (infra., Jeu), culminée avec le capitalisme, est la forme la plus voyante et odieuse de cette perversion, le communisme s’est avéré être une autre forme de perversion du pléonectique, et peut-être plus pernicieuse encore (Infra., Mal). Spinoza lui-même, né « après Auschiwtz », serait assurément revenu sur son propre mot d’auteur, devenu tel par ses reprises intéressées.

    Le système du pléonectique ne cède donc pas (il serait même porté à surenchérir, accablé par les réquisits de l’époque), à ce sujet, sur l’un des acquis primordiaux de la modernité philosophique depuis Hegel : celle-ci a l’obligation éthique de méditer au moins autant, sinon plus, que la « vie », la manière dont la mort, à l’ère techno-mimétique de l’appropriation, se modalise monstrueusement par rapport à sa simple surgescence au stade animal. Sans cette « banalité de base », point d’éthique possible. "

    https://blogs.mediapart.fr/edition/dossier-david-graeber/article/041119/le-systeme-du-pleonectique-appropriation-par-mehdi-belhaj-kacem

  • quand je te disais stratosphérique...moi j ai pas encorr acheté le bouquin j ai pas quarante euros bon c'est un bouquin de mille pages ou plus donc ça les vaut...bon jj ai pu démarrer dans la plélonectique
    à dpmicile
    Quelle pensée !

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