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  • La Grande Déconnexion

     

    EN 2014 dans la zone Euro, des signaux gouvernementaux motivaient les foules  et propulsaient les êtres par légion leur intimant l’ordre de dépasser d’une tête ou d’un talon les peuples voisins avec lesquels nous devions mutualiser nos intérêts divergents, suprême paradoxe, dans une marche forcée vers le fédéralisme, notre destin programmé.

    De choc en pacte se précisait l’impact.

    Cela s’appelait la compétitivité

     Le concept était difficile à comprendre sauf pour celui qui maîtrise l’art étrange de tendre les bras vers celui qui veut les lui couper.

    Chaque peuple était un ami et un concurrent qui pouvait à tout moment te piquer du bizzness parce qu’il était plus attractif en baisse des salaires que l’on appelait pudiquement le coût du travail.

    Les Market friendly galvanisés tentaient de promouvoir l’idée ridicule que le Marché maîtrise la promesse d’un droit au bonheur dans un paradis promis.

    Un  Paradis de stress et de paillottes pour la légion des damnés dont les rangs grossissaient journellement et qui sentait confusément que rester accroché à une falaise de marbre serait un objectif inatteignable.

    De nouveaux amis apparaissaient, des amis qui ne prêtaient pas d’argent, n’étaient d’aucune utilité et n’apportaient aucune solution.

    Des amis avec lesquels, on ne pouvait  partager que la sous-France.

    Beaucoup se trouvaient plus près de la mer (l'Amer) que des coquillages essayant déjà difficilement de ne pas sombrer vers le chômage et le hors d’usage.

     Ils ne seraient jamais des êtres de désir dans la compétition, tout juste espéraient t’ils être sauvés comme des produits de l’économie sans trop y croire. Sur le fond, ils ne souhaitaient pas vraiment accompagner cette mutation dans laquelle ils ne pourraient que croiser le bonheur.

     

    Mutation pour les uns, Grande Déconnexion pour les autres…

  • Bonne Année

     

    A Regarder les experts sur BFM Business animés par Nicolas Doze, diablotin aux narines frémissantes  en aspiration directe, entouré de chefs d’entreprise à croissance plus de plateaux TV venir vanter comme des apôtres les vertus du Marché de l’économie où l’employabilité dans la compétitivité se marie avec la soumission qui ne peut rimer qu'avec inflation (où les plus pauvres ne pourraient plus survivre) ou avec déflation salariale  (aussi dur pour les pauvres) comme en Allemagne qui a certes pu la réaliser mais dans un contexte historique d’économie d'après guerre, basée sur la repentance,

    Je me disais :

    Règle nécronomique

    En temps de crise les dealers qui servent mal disent qu’il ne faut pas en mettre beaucoup… (Tellement elle est bonne ou qu’il est bon le wagon dans le train de la reprise ...Théorie libérale du train qui part dans lequel il vaut mieux être dans le dernier wagon que pas du tout.)

    A être descendu ce jour dans l’enclave zéro travail chez Emmaüs où à l’ouverture plus d’une centaine de personne attendait pour acheter des jeans à 1 euro et autres joies du déjà porté, je pouvais mesurer le fin trait de subutex qui divisait déjà les deux mondes, les classes moyennes n’étant finalement que comme les retraites, de pures inventions du capitalisme pour combattre le socialisme.

    Au milieu de tout cela se dressait  un Président social-démocrate se proposant non pas d’administrer le Marché ni même de le réguler mais d’essayer de faire si se peut, d’en corriger les excès transgressant la règle nécronomique :

    ‘Il faut dire OUI au prochain excès »

    On ne peut être simultanément Don Giovanni et la statue du commandeur.

    L'un demande le repentir, l'autre le refuse...

    D’ou cette note annonciatrice de Mai 2009 La reprise de mes chaussettes

    (consulter archive ou taper necronomie la reprise de mes chaussettes sur Google)

    PS désolé, je n"arrive pas à faire le lien ...Si lien sans faux en ces temps nécronomiques comme dirait Gabelle

     

     

     

    necronomie,jean perre crepin, auteur;ecrivain,

  • Personne ne sortira d’ici vivant (Même pas né…)

     

    En France en 2014, à l’angoisse de se trouver un matin au chômage et privé de subsistance, se mêlait la crainte de perdre ses chaînes et de révoquer la dépendance à une société qui opprime sous couvert de protéger.

    Qui n’a jamais vécu des matins gris où des ongles sur la peau viennent nous sortir d’un sommeil sans fin, torpeur végétale d’un été indien devenu hiver de force… ???

    « hey, je travaille moi… » Heureux (se) privilégié(e)… !!!

    Rompre avec la culpabilité dans le théâtre des désolations dont nous n’étions malgré nous que des marionnettes ou des otages délocalisés dans notre propre pays sans passer par la case antidépresseurs, anxiolytiques et autres joies de la sérotonine en barre agrémentée de dopamine devenait mission impossible.

    La vie s’écoulait entre ordonnances et prélèvements obligatoires… Une suite de compétition qu’il nous fallait toutes gagner pour avoir le droit de jouer encore et Angkor...

    Apres tout qui est compétitif ? Le décloisonnement vie publique, vie privée nous apprenait que même les femmes de Président ne le sont pas ou ne le restent que juste un instant...

    Les aspérités concurrentielles qui autrefois faisaient notre différence devenaient des tatouages indélébiles, cicatrices spatiales intra connectées de celui qui n’avait pas accepté que l’on aliène sa liberté par un crédit de trente ans, juste contrepartie d’un boulot qu’il n’aimait pas et d’une femme qu’il n’aimait plus.

    Donner les clefs de sa personnalité au monde entier pour espérer rencontrer l’amour et le travail devenait la condition sine qua non, pour celui dont l’ADN allait être inscrit dans son smartphone et qui serait soigné en fonction de son forfait téléphonique.

    Intégrer le génome humain dans le tel portable. Tel était le plus grand projet de Google qui, comme chacun sait, s'intéressait au marché de la dépendance à la vie. Sous couvert de te sauver la vie, il te fallait laisser tes empreintes biométriques.

    Plus fort encore,  les japonais venaient de mettre au point un système d’échographie qui permettait aux parents qui le souhaitent de garder un souvenir éternel de leur enfant et d’avoir une modélisation parfaite du fœtus via une imprimante 3D.  Cela concernait également les femmes qui avaient perdu leur enfant. Le tout présenté dans une boite à bijoux…

     Autrement dit, il n’était plus nécessaire d’être né pour exister. La boucle était bouclée.

    Notre vie devenait une obsolescence programmée par l’E-conomie.

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