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necronomie

  • Poupée dégonflable

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    L’Europe vendue au marché noir des illusions — estampillée, tarifée, cédée comme un lot de surplus militaire. Les droits de douane deviennent des clous dans le cercueil. 750 milliards d’euros pour alimenter la machine yankee, pomper notre sang énergétique jusqu’à l’anémie finale. Les généraux de l’OTAN comptent les dollars en prière, le crucifix planté dans la chair molle du vieux continent.

    Pacte de soumission signé à l’encre noire sur papier déjà jauni : l’Histoire n’est pas morte, elle nous dévore lentement — cannibale discret, couteau entre les dents. On croyait avoir atteint la fin du film, mais les bobines continuent de tourner dans la salle vide. Les spectateurs sont partis, mais la bande-son hurle encore.

    750 milliards en trois ans — un viol rituel de l’économie. En 2024, ce n’était que 70 milliards, un prélude, un baiser avant l’étranglement. Aujourd’hui, c’est un bain de sang à huis clos, un gage offert pour un mariage forcé. Ce n’est pas du commerce, c’est un pacte faustien avec un diable qui change de visage à chaque élection.

    Et au sommet de ce théâtre, un homme — visage orange, sourire de requin, qui réduit toute alliance à une arnaque de casino. L’Europe s’incline, paie l’entrée, se laisse menotter, croyant acheter la sécurité. Mais la sécurité est un mirage qui recule à chaque pas.

    Demain, la carte sera blanche — pas celle de la liberté, mais celle du coma. Divisée, vulnérable, Europe-poupée cassée, incapable de décider si elle veut encore respirer seule. Le sable s’écoule dans le sablier, et au fond… un désert.

     

  • SOUMISSION

    thumbnail.pngPourquoi nos gouvernements n’ont-ils pas négocié ? Tout d’abord, pour une raison culturelle et politique : si vous lisez le changement d’époque comme l’Occident contre le reste, vous vous condamnez à la sujétion. Si, dans cette perspective, vous interprétez la Russie comme une « menace existentielle » et entendez continuer soutenir l’Ukraine « jusqu’à la victoire », vous sanctionnez votre dépendance militaire et énergétique totale vis-à-vis des États-Unis, même pour votre existence.

    Il s’ensuit inévitablement que vous n’avez aucun pouvoir de négociation vis-à-vis de celui dont dépend votre survie économique et politique. Vous ne pouvez que vous incliner devant ses exigences de plus en plus lourdes.

     le comportement des gouvernements européens peut s’expliquer par l’incapacité à historiciser le cadre néolibéral-mercantiliste à la base de l’Union. Les classes dirigeantes de l’UE, en particulier une grande partie de la direction politique progressiste, sont convaincues que la régulation des économies en vigueur depuis 40 ans est l’ordre naturel des choses. C’est-à-dire que, pour l’UE, avoir un excédent commercial de 3 points de PIB est une   condition historique, un droit inaliénable et, par conséquent, un devoir de Washington d’aider à le garantir.

    Ils évitent de reconnaître que les États-Unis ne sont plus la plus grande économie de la planète (avec une parité de pouvoir d’achat dépassée depuis des années par la Chine et bientôt aussi par l’Inde, ni le champion du monde de la recherche et de l’innovation et continuent d’accumuler de la dette intérieure (qui a atteint 125 % du PIB) et de la dette extérieure (qui a atteint 100 % du PIB).

    En substance, nos dirigeants ne se résignent pas à un fait incontestable : les États-Unis ne peuvent plus jouer le rôle de consommateur mondial, bien qu’ils continuent de frapper la monnaie de réserve de la planète. Ils veulent ignorer que le président Biden a évolué dans la continuité et a renforcé, bien qu’avec des incitations pour les entreprises locales plutôt qu’avec le durcissement des droits de douane, la ligne protectionniste de la première administration Trump.

    Ils ne reconnaissent pas que le soi-disant ordre de libre-échange, férocement mis en œuvre par le biais du marché unique européen, a dévalué le travail et mutilé les conditions de la classe moyenne des deux côtés de l’Atlantique.

    La capitulation humiliante des dirigeants européens, nationaux en premier lieu, n’était pas la seule réponse possible ni la réponse la moins coûteuse dans la situation donnée. L’alternative était et est de reconnaître l’épuisement de la phase libérale-mercantiliste du capitalisme post-1989 comme nous le faisons sur Nécronomie. Le châtiment des neuf orifices arrive...

     

  • Le bitcoin dans la maison du pauvre : chronique d’un krach annoncé en passoire thermique

     

    bitcoin,crypto,bezos,venise,economie,fin,necronomiePersonne sur la plage ne se soucie du tsunami s’il regarde le ciel. Les pieds dans le sable, le regard vers les drones. Alors que Donald Trump rejoue Dr Folamour en vendant des t-shirts thermonucléaires au fond de son bunker doré, et que l’Europe, fidèle à son rôle de majorette sénile, répond “oui, oui, oui” à tout ce qui fait tic-tac, les États-Unis balancent une nouvelle grenade réglementaire dans le ventre mou du capitalisme immobilier.

    Le FHFA, bras armé du contrôle mental immobilier yankee, vient d’ordonner à Fannie Mae et Freddie Mac — les deux lupanars officiels de la dette titrisée frelatée — de reconnaître les cryptomonnaies comme des actifs lors de la souscription d’un prêt immobilier. Comprendre : le rêve américain s’achète désormais aussi en dogecoin.

    Avant ? Le pékin devait blanchir son butin numérique, le convertir en dollars, le laisser fermenter deux mois dans le formol bancaire, comme un foie malade, avant d’en faire un acompte sur une ruine thermique à crédit. Maintenant ? Il suffit d’avoir des tokens et d’y croire très fort. C’est beau la foi spéculative. Bien mieux que sur Cnews qui entrevoit un retour du catholiscisme.

    Officiellement, c’est une simplification administrative. En vrai ? Une mise en orbite d’une nouvelle ogive financière. Une réduction de friction, comme ils disent dans les PowerPoint où le mot “risque systémique” a disparu, remplacé par “opportunité”.

    Mais cette "opportunité", c’est une rave cryptique dans une poudrière déjà allumée. Une extension de la logique du tout collatéralisé, du tout jetable, où même les illusions ont leur prix d’entrée. L’immobilier devient ainsi le refuge des cryptoprolétaires, nouveaux damnés de la blockchain, prêts à hypothéquer leur futur sur une techno-religion minée à coups de GPU.

    Et quand viendra la note ? Quand les marchés saigneront à nouveau comme en 2008, version Web3 ? Il sera trop tard. Car les mêmes qui aujourd’hui applaudissent cette petite révolution douce viendront demain pleurer dans les bras des nouveaux despotes qu’ils auront eux-mêmes accouchés, avec force tweets et manifs de rue. Le vieux monde ne meurt jamais seul : il s’arrange pour nous emporter tous dans sa descente, avec la complicité joyeuse de ses enfants mutants qui fanstasment sur le mariage de  Bezos à Venise et des dieux de l'instant à qui l'on sera obligé d'offrir des cercueils de bronze pour qu'ils ne soient pas déterrés pour piquer leur ADN.

    Le bitcoin entre dans la maison. Pas par la porte. Par la cave. Relire mes notes : au fond de la cave, la trappe-nigaud...