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Crise et Mutation - Page 35

  • Garçons sauvages ou barbares

    Sur les chaînes infos les garçons sauvages sont appelés « les barbares ».

    Les garçons sauvages sont pourtant les fils maudits des sciences économiques les plus modernes, du capitalisme et de la mondialisation.

    Les experts de tous bords sont tout à fait incapables de comprendre en faveur de quoi se battent les barbares, dont le langage est incompréhensible aussi pour leurs oreilles. Trop infantiles leurs hurlements, trop gratuite leur hardiesse. En face des barbares, ils se sentent impuissants comme un adulte aux prises avec des enfants déchaînés. En effet, pour les anciens Grecs, le barbare était très semblable à l’enfant ; en russe, les deux concepts s’expriment avec le même mot ; et nous pensons au latin in - fans, « enfant », qui signifie littéralement « qui ne parle pas ». Eh bien, ce que l’on reproche le plus aux non-parlants, aux balbutiants, est le manque de sérieux, de raisonnement, de maturité. Pour les barbares, comme pour les enfants, dont la nature n’est pas encore ou pas tout à fait domestiquée, la liberté ne commence pas avec l’élaboration d’un programme idéal, mais avec le bruit incomparable de tessons brisés. C’est ici que s’élèvent les protestations de celui qui pense, avec Lénine, que l’extrémisme n’ e s t qu’« une maladie infantile ». Contre la maladie sénile de la politique, les barbares affirment que la liberté est le besoin le plus urgent et le plus terrifiant de la nature humaine. Et la liberté sans frein dispose de tous les produits du monde, de tous les objets pour les traiter comme des jouets.

  • Garçons sauvages et emeutes transgénérationnelles

    les-garcons-sauvages-livre-occasion-37032.jpgCette nuit, j ai dansé sous les tirs de mortiers comme bcp d'entre nous. A Aubervilliers, il n'y a a plus de bus, plus de tramway...

    Et si les garçons sauvages étaient les derniers remparts contre les sociétés de contrôles ?

    Les garçons souvages n'aiment ni les diplômes d'architecture ni les soupirs de nostalgie du c'était mieux avant.

                                            JPC

    Vous le savez depuis l'origine de ce blog . Le thème des garçons sauvages est un de mes thèmes de prédilecion. Je concluais d'ailleurs Crise et Mutation sorti il y a treize ans en évoquant ce sujet tabou.

    Ces garçons sauvages sont jeunes, très jeunes, beaucoup sont mineurs.

    Ce sont tous ceux qui refusent délibérément de suivre l’itinéraire institutionnel. Ils ont d’autres sentiers à parcourir, d’autres mondes à découvrir, d’autres existences à vivre. Ces garçons sauvages sont violents  mais leur violence n'est pas aveugle envers qui porte les coups, mais plutôt envers la raison impériale. Ces garçons sauvages ne parlent pas et ne comprennent pas la langue de la police, et ne veulent pas l’apprendre. Il ne savent pas que faire de la structure sociale de l’ Etat, de la Constitution, des actuels moyens de production, des papiers d’identité ou du RSA. Ils n’ont rien à demander aux fonctionnaires impériaux, ni rien à leur offrir. La politique du compromis est avortée dès le départ, et non à cause d’un ridicule processus idéologique, mais à cause d’une totale inadéquation à ce monde. Ils savent seulement que pour réaliser leurs propres désirs, quels qu’ils soient, ils doivent d’abord écarter les obstacles qu’ils rencontrent sur leur propre chemin. Ils n’ont pas le temps de se demander pourquoi le capitalisme est miraculeusement bien portant et son accumulation plus vigoureuse que jamais. Pour cela, ils sont prêts à mettre à feu et à sang les métropoles – avec leurs banques, leurs centres commerciaux, leur urbanisme policier – à n’importe quel moment, individuellement ou collectivement, à la lumière du soleil ou dans le noir de la nuit. S’ils n’ont pas un seul motif pour le faire, c’est parce qu’ils les ont tous. Contrairement aux sujets mécontents qui voudraient devenir des sujets contents, la possibilité d’un autre monde n’intéresse pas les garçons sauvages. Ils préfèrent se battre parce qu’ils pensent qu’un monde autre est possible. Ils savent qu’un « autre monde » sera comme un « autre jour », la répétition vide et ennuyeuse de ce qui a précédé. Mais un monde autre est un monde inconnu tout à rêver, à créer, à explorer. Ils sont nés et ont grandi sous le joug impérial, sans avoir jamais eu la possibilité d’expérimenter des modes radicalement différents de vivre ; il ne leur est pas possible d’imaginer ce monde autre sinon en termes négatifs, comme un monde sans argent, sans loi, sans travail, sans technologie et sans toutes les innombrables horreurs produites par la civilisation capitaliste.Ils sont incapables de concevoir un monde sans patrons à servir, Il n’y a plus de nobles Idées en mesure de mettre en mouvement de grandes masses prolétaires, il n’y a plus de douces Utopies prêtes à être fécondées par leurs amants, il
    n’y a plus de Théories radicales qui attendent seulement d’être mises en pratique. Tout cela a été submergé, éliminé par la boue de l’Empire. Ne reste que le dégoût, la désesepérance, la répugnance à traîner sa propre existence dans le nomansland des sociétés de consommation. Raison pour laquelle il n'y a plus d'émeutes sans pillage de magasins.
    Cette violence sombre et désespérée gêne le pouvoir, troublé dans sa présomption de garantir la paix des esprits, mais cela ne le préoccupe pas. En soi, elle ne fait qu’alimenter et justifier la recherche d’un meilleur ordre public. Cependant, bien que facilement récupérable une fois montée à la surface, elle montre toute l’inquiétude qui agite en profondeur cette société, toute la précarité de la contention par le gouvernement des vicissitudes du monde moderne.

     

  • LE GRAND TOBOGGAN MODE D EMPLOI

    Tous les nécronomistes savent que le point de rupture est l'immobilier. D'abord l'immobilier commercial, ensuite l'immobilier de résidence.

    Même si les hommes construisent des maisons pour oublier qu'ils sont mortels, il n'en reste pas moins que la propriété immobilière procure un sentiment de richesse.

    La conviction de s'enrichir sans rien faire.

    C'est lorsque ce sentiment s'évanouit que surviennent les grosses crises et cela alors le passage de la glorieuse stagflation au châiment des neufs orifices à la japonaise.

    Pour l'instant les agents immobiliers qui restent (les pls gros et les réseaux) essayent de s'auto-convaincre qu'il s'agit d'un réajustement.

    Immobilier : que faire si vous n’arrivez pas à vendre ? (lemonde.fr)