Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poutine

  • Les hommes morts sont dangereux

    Q

    Résultat d’images pour LAVROV CCCP

     

    Qu’il était écrit d’avance, dans les marges invisibles du contrat social déchiré, que les autels de pacotille seraient dynamités. Plus de totems consommables. Plus de gadgets sacrificiels. Le bouc émissaire — cette plante carnivore sortie des serres opaques de manipulations discrètes — taillé, sectionné, composté. Une solution système comme par réflexe pavlovien. Moins de 24 heures : prédiction confirmée.
    L’administration Trump, ou ce qu’il en restait, rôdait autour d’Intel, comme un vautour corporate, flairant ses 7 %. Faire du géant de silicium le hub central, la cathédrale de l’IA. Une arche boursière où se réfugier pendant que l’eau monte.

    Les nouveaux venus, gavés de liquidités faciles, maquillés en traders de la dernière heure, réduits à néant comme à la fin d’un cycle. Une bulle chasse l’autre. Encore une. Et toujours la même odeur d’ozone brûlé.

    Sérieux maintenant. On entre dans la salle d’opération.
    Lavrov surgit au sommet de l’Alaska, CCCP sur sweat-shirt, apparition spectrale. Geste de mauvais augure, coup de théâtre ou simple rappel : la nationalisation déguisée rôde toujours, derrière la vitre sans tain.

    Nvidia, AMD, contraints à l’obole : 15 % siphonnés sur chaque puce qui traverse la muraille de Chine. Feu vert contre tithe techno. Une dîme d’un autre temps. État
    Le vieux futur revient, masqué, déguisé en régulation.

    Liberalisme est définitivement mort lui succède, l’Etat fort souverain.

    Ce n’est plus du communisme, ce n’est plus vraiment du capitalisme, la mutation est en cours.

     

  • SOUMISSION

    thumbnail.pngPourquoi nos gouvernements n’ont-ils pas négocié ? Tout d’abord, pour une raison culturelle et politique : si vous lisez le changement d’époque comme l’Occident contre le reste, vous vous condamnez à la sujétion. Si, dans cette perspective, vous interprétez la Russie comme une « menace existentielle » et entendez continuer soutenir l’Ukraine « jusqu’à la victoire », vous sanctionnez votre dépendance militaire et énergétique totale vis-à-vis des États-Unis, même pour votre existence.

    Il s’ensuit inévitablement que vous n’avez aucun pouvoir de négociation vis-à-vis de celui dont dépend votre survie économique et politique. Vous ne pouvez que vous incliner devant ses exigences de plus en plus lourdes.

     le comportement des gouvernements européens peut s’expliquer par l’incapacité à historiciser le cadre néolibéral-mercantiliste à la base de l’Union. Les classes dirigeantes de l’UE, en particulier une grande partie de la direction politique progressiste, sont convaincues que la régulation des économies en vigueur depuis 40 ans est l’ordre naturel des choses. C’est-à-dire que, pour l’UE, avoir un excédent commercial de 3 points de PIB est une   condition historique, un droit inaliénable et, par conséquent, un devoir de Washington d’aider à le garantir.

    Ils évitent de reconnaître que les États-Unis ne sont plus la plus grande économie de la planète (avec une parité de pouvoir d’achat dépassée depuis des années par la Chine et bientôt aussi par l’Inde, ni le champion du monde de la recherche et de l’innovation et continuent d’accumuler de la dette intérieure (qui a atteint 125 % du PIB) et de la dette extérieure (qui a atteint 100 % du PIB).

    En substance, nos dirigeants ne se résignent pas à un fait incontestable : les États-Unis ne peuvent plus jouer le rôle de consommateur mondial, bien qu’ils continuent de frapper la monnaie de réserve de la planète. Ils veulent ignorer que le président Biden a évolué dans la continuité et a renforcé, bien qu’avec des incitations pour les entreprises locales plutôt qu’avec le durcissement des droits de douane, la ligne protectionniste de la première administration Trump.

    Ils ne reconnaissent pas que le soi-disant ordre de libre-échange, férocement mis en œuvre par le biais du marché unique européen, a dévalué le travail et mutilé les conditions de la classe moyenne des deux côtés de l’Atlantique.

    La capitulation humiliante des dirigeants européens, nationaux en premier lieu, n’était pas la seule réponse possible ni la réponse la moins coûteuse dans la situation donnée. L’alternative était et est de reconnaître l’épuisement de la phase libérale-mercantiliste du capitalisme post-1989 comme nous le faisons sur Nécronomie. Le châtiment des neuf orifices arrive...

     

  • Le dealer de mémoire

    En France et en Europe, les décisions de Trump continuent de passer pour incompréhensibles et inutilement nuisibles. Sur les plateaux TV, nous avons droit à des experts qui analysent la psyché de Trump comme ils l’avaient fait pour Poutine au début du conflit. Tantôt c’est un imprévisible tantôt un dealer de bizzness etc…

    Les nécronomistes ne pensent pas cela et  en voici la démonstration. L’ administration Trump a derrière elle toutes les « entreprises américaines et un secrétaire du Trésor qui a commencé sa carrière avec Soros dans les années 90 dans un fond spéculatif qui spéculait contre les États.

    Prenons un peu de recul. L’économie américaine a survécu à un épisode inflationniste sans précédent depuis deux générations et au doublement des rendements publics, par rapport à la moyenne 2009-2019, grâce à des mesures de relance budgétaire en temps de guerre ou de récession qui se sont poursuivies bien au-delà de la crise du Covid et des confinements. Si vous réduisez les dépenses budgétaires, l’économie ralentit et même toute la présomption européenne ne peut penser que cela est inconnu du département du Trésor. Trump, quant à lui, veut rapatrier l’industrie pour deux raisons.

    La première, économique, est que le déficit commercial est devenu insoutenable. La seconde, dont on fait beaucoup moins parler, est stratégique car les très longues chaînes d’approvisionnement qui s’appuient sur des pays à bas coûts, principalement la Chine, sont très efficaces mais rendent le pays sans industrie manufacturière et sans contrôle sur les matières premières très fragile ; tant en cas de conflits houleux qu’en cas de restructuration profonde des équilibres économiques mondiaux.

    L’Amérique ne peut pas rapatrier son industrie manufacturière avec une monnaie structurellement surévaluée et un flux ininterrompu d’épargne mondiale vers Wall Street. L’Amérique ne peut pas rapatrier l’industrie sans provoquer d’inflation et ne peut donc pas avoir une économie surchauffée par des dépenses budgétaires comme celle héritée en 2024. Au cours des deux dernières semaines, le dollar s’est déprécié de près de 10 % par rapport à l’euro, somme des plans de dépenses européens et du ralentissement américain, dont la première cause est la réduction des dépenses publiques ; C’est bon pour les entreprises américaines.

    L’idée de base est que le contrecoup initial sera compensé. C’est un processus sciemment facilité par des baisses d’impôts et des incitations, par une débureaucratisation violente et par l’abandon de toute ambition de transition énergétique afin de donner aux entreprises des coûts énergétiques compétitifs.

    Ce qui se passe n’est pas une erreur ou une inexpérience, mais le seul contexte possible dans lequel l’Amérique peut espérer rapatrier l’industrie et les emplois. Le terme de comparaison, négatif, du point de vue américain, c’est justement l’Europe qui tue ses entreprises avec des règles, des taxes et des coûts énergétiques et qui s’engage sur une voie de dette qui, toujours selon l’avis de l’autre côté de l’Atlantique, obligera les Européens à passer leur vie à travailler pour la rembourser.