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macron - Page 23

  • L'Etau négatif (suite)

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    Dans un mémorandum publié par Bloomberg des anciens gouverneurs des banques de France, d’Allemagne et d’Autriche hurlent leur désarroi face à la situation actuelle et les taux négatifs. Mémorandum signé par
    Jacques de la Rosière, a former governor of the Bank of France
    • Herve Hannoun, former first deputy governor of the Bank of France
    • Otmar Issing, former member of the ECB’s Executive Board
    • Klaus Liebscher, former governor of the Austrian central bank
    • Helmut Schlesinger, former president of Germany’s Bundesbank
    • Juergen Stark, former member of the ECB’s Executive Board
    • Nout Wellink, former governor of the Dutch central bank

    Les mauvaises langues diront que ceux qui ont signé ce memorandum sont des allemands dont Draghila a ruiné l’épargne et des autrichiens qui sont dans une situation enviable économiquement et des vieux français.

    Voici en résumé ce qu’ils écrivent

     

    . L'impact négatif de l'environnement d'intérêt ultra-faible s'étend du système bancaire, en passant par les compagnies d'assurance et les caisses de retraite, à l'ensemble du secteur financier.
    Les effets de re-distribution en faveur des propriétaires d'actifs réels créent de graves tensions sociales.
    Les jeunes générations se considèrent privées de la possibilité de subvenir à leurs besoins en vieillesse par des investissements sûrs portant intérêt.
    Les prêts importants à des taux d'intérêt extrêmement bas maintiennent à flot les banques faibles et, indirectement par le biais de leurs prêts, les entreprises faibles. Ceci est réalisé notamment par le biais d'opérations ciblées de refinancement à long terme (TLTRO), qui ont considérablement augmenté en 2018. Les effets négatifs significatifs des taux d'intérêt très bas ou négatifs comprennent également une "zombification" de l'économie, qui, selon les études de l'OCDE et de la BRI, a déjà atteint un niveau considérable dans certains pays et contribue à la baisse de la productivité croissance.
    En élargissant et en renforçant davantage les orientations à venir, la BCE s'engage fermement à une politique monétaire ultra-lâche pour l'avenir, ce qui entrave considérablement la sortie de cette politique.
    Il y a dix ans, la politique monétaire de la BCE a contribué de manière significative à surmonter la grave récession et à consolider la croissance par la suite. Cependant, plus la BCE reste longtemps sur sa voie extrêmement accommodante, plus les effets négatifs prévalent. Les taux d'intérêt ont perdu leur fonction de direction et les risques de stabilité financière ont augmenté. Plus la politique de taux d'intérêt ultra-faible ou négatif et l'inondation des liquidités des marchés se poursuivent, plus le risque de recul est grand. Si une crise majeure devait frapper, elle serait de dimensions très différentes de celles que nous avons vues auparavant. Comme d'autres banques centrales, la BCE est menacée de la fin de son contrôle sur la création monétaire. Ces développements impliquent un risque élevé pour l'indépendance de la banque centrale…

    Bref à travers cette déclaration, vous comprenez pourquoi, Macron dans un système où les banques et les assurances sont très fragilisés, offrir à ses potes des nouveaux produits de retraites complémentaires. En clair une retraite par capitalisation destinée a terme à suppléer notre système devenu impratiquable avec les taux négatifs.
    Comme dab, la priorité est de sauver las banquiers et les assureurs. Par ailleurs, les anciens gouverneurs mettent en garde sur la fin de l’indépendance de la BCE et sa possibilité de création monétaire à l’instar de ce qui passe aux USA où il ne se passe pas une semaine sans que Trump vilipende Powell et la FED.

     

  • Si Zorba voyait ça !

    A Gabelle

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    Alerte ! Ce que nous vous annoncions depuis un mois et demi vient de commencer ce matin, peu avant l'aube :

    EXARCHEIA SOUS OCCUPATION POLICIÈRE !

    Le célèbre quartier rebelle et solidaire d'Athènes est complètement encerclé par d'énormes forces de police : de nombreux bus de CRS (MAT), des jeeps de la police antiterroriste (OPKE), des voltigeurs (DIAS), des membres de la police secrète (asfalitès), ainsi qu'un hélicoptère et plusieurs drones.

    Lieu unique en Europe pour sa forte concentration de squats et d'autres espaces autogérés, mais aussi pour sa résistance contre la répression et sa solidarité avec les précaires et migrants, Exarcheia était dans le collimateur du gouvernement de droite depuis son élection le 7 juillet. Le nouveau premier ministre Kyriakos Mitsotakis en avait fait une affaire personnelle, d'autant plus qu'il avait été raillé début août pour ne pas avoir réussi à atteint son objectif de "nettoyer Exarcheia en un mois" comme il l'avait annoncé en grandes pompes.

    Ce matin, 4 squats ont été évacués : Spirou Trikoupi 17, Transito, Rosa de Fon et Gare. L'offensive concerne pour l'instant la partie nord-ouest du quartier, à l'exception notable du squat Notara 26, réputé mieux gardé et très important symboliquement pour le quartier en tant que premier squat historique de la "crise des réfugiés" au centre ville d'Athènes.

    On compte pour l'instant une centaine d'arrestations, ainsi que des agressions brutales contre des personnes tentant de filmer. Seuls les médias de masse au service du pouvoir ont l'autorisation de couvrir l'événement.

    Au total, il y a 23 squats dans Exarcheia plus 26 autres autour du quartier, soit un total de 49 concentrés sur une zone assez petite. 49 squats auxquels il faut ajouter d'autres types de lieux autogérés, dont certains en location (Espace Social Libre Nosotros, magasin gratuit Skoros, etc.) ainsi que des dizaines de logements particuliers regroupant des groupes de militant-es, souvent près des terrasses pour permettre un accès au-dessus des rues.

    Sur les squats qui se trouvent précisément à l'intérieur d'Exarcheia, 12 sont des squats d'hébergement pour les réfugié-es et migrant-es et les 11 autres sont des squats de collectifs politiques anarchistes et antiautoritaires (même si la plupart des squats de réfugié-es sont aussi évidemment très politiques, à commencer par le Notara 26 et Spirou Trikoupi 17 avec des assemblées directes et beaucoup de liens avec le reste du mouvement social).

    Dans les squats de Spirou Trikoupi 17 et Transito (que les valets du pouvoir sont maintenant en train de murer), plus d'une quinzaine d'enfants ont été arrachés à une existence paisible et heureuse pour être subitement envoyés dans des camps. Ces sinistres camps sont insalubres et surpeuplés, les migrant-es y sont mal nourri-es et souffrent des variations de températures, subissent des humiliations et parfois des tortures, et Mitsotakis exige de surcroît qu'ils soient tous bien fermés et, à l'avenir, complètement coupés du reste du territoire.

    Le visage de l'Europe ne cesse de se durcir à l'instar de ce qui se passe également sur les autres continents. Cette évolution toujours plus autoritaire du capitalisme conduit à nous interroger sur ce qu'annonce l'ère actuelle : l'offensive contre les poches d'utopies couplée à l'enfermement des boucs émissaires rappelle des heures sombres de l'Histoire.

    Le monde entier devient fasciste et la Grèce en est, une fois de plus, l'un des laboratoires.

    Mais rien n'est fini. Septembre arrive bientôt. Les jobs saisonniers se terminent. Le mouvement social se rassemble et s'organise à nouveau. Des lieux comme le Notara 26 et le K*Vox sont sous haute surveillance. Des ripostes se préparent, ainsi que plusieurs grands événements mobilisateurs. L'automne sera chaud à Athènes.

    Résistance !

    Yannis Youlountas

    https://www.youtube.com/watch?v=DBpQ262_n7U

    PS : nous comptons sur vos communiqués, actions en direction des lieux représentant l'état grec à l'étranger, photos, vidéos et tout ce que bon vous semble. Pensez à nous les transmettre. La solidarité est notre arme. Nos luttes n'ont pas de frontières.
    Vous trouverez la suite des infos comme toujours sur mon blog : http://blogyy.net

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Par ici la sortie...Stagnation séculaire ou déflation ?

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    Récemment. Jean-Claude Trichet, ancien président de la BCE, déclarait. « les banquiers centraux ont tout fait pour éloigner le risque déflationniste. Désormais, la balle est dans le camp des gouvernements et des partenaires sociaux afin d’augmenter les coûts unitaires de production » (qui combine les augmentations de traitements et salaires, et les progrès de productivité). Et d’expliquer : « il y a une anomalie dans la situation présente qui maintient une inflation faible dans les pays avancés. Ces coûts unitaires de production désespérément bas se traduisent par un mécontentement dans la population ». Traduction, les salaires doivent augmenter plus rapidement. Mais c’est le travail « des autres partenaires qui ne sont pas les banques centrales ».


    Sur une reprise de plus d'une décennie, nous sommes maintenant dans un scénario où les banques centrales sont essentiellement piégées à zéro ou près de zéro. La signalisation du marché est morte, les fondamentaux n'ont pas d'importance. Les marchés restent irrationnels. Imaginez que le PIB mondial est de l’ordre de 80 000 milliards de dollars et qu’il y a environ 240 000 milliards de dollars en circulation. Où est l’argent si il ne circule pas dans l’économie réelle où les gens travaillent réellement ?
    Où est l’inflation voire l’hyper inflation que cette profusion d’argent aurait due provoquer ?
    Personne ne la voit et pour cause, il n’y en a pas.
    la baisse des taux d'intérêt dure depuis plus de 10 ans excepté aux USA où les taux sont remontés avant de redescendre. L'argent neuf a bénéficié à ceux qui l'ont reçu en premier : les plus riches et les rentiers, tous ceux qui n'en avaient pas besoin et se sont encore enrichis creusant les inégalités. Tout ceci, conduisant à une bulle où la financiarisation et la consolidation évincent les entreprises réelles et la classe moyenne. C’est la raison pour laquelle l’immobilier est si cher et que les marchés actions sont si hauts. Du pur gonflage de joues. Jean de la Fontaine plus grand économiste de tous les temps…
    Même si nous devions avoir quelques timides reprises, il ne pourrait s’agir que de reprises des chaussettes. L’erreur a été d’imposer en Europe des politiques d’austérité à des économies qui au contraire avaient désespérément besoin de stimulation (la fameuse règle idiote des 3%).
    En clair, comme je disais dans mon intervention à la conférence de Begaudeau et de Judith Bernard, le vrai risque n’est pas l’inflation mais la déflation car les politiques des banquiers centraux n’ont plus aucun impact sur l’économie réelle.
    Alors où en sommes-nous aujourd’hui ? Nous sommes, retenez bien ce nom barbare, vous allez en entendre parler, dans une stagnation séculaire. Une tendance inexorable qui se caractérise par une croissance molle et cette croissance molle va durer longtemps à moins que nous entrions dans un scénario pire, celui de la déflation et de la trappe à liquidités où les consommateurs ne consomment plus et où les investisseurs n'investissent plus.

    Sauf si les prix du pétrole ne venaient à créer une spirale inflationniste, les entreprises vont être prochainement susceptibles de réagir par une baisse de leurs marges afin de vendre leurs stocks en s’accrochant à leurs parts de marché aux dépens de leurs concurrents. C’est à ce moment précis que la faible inflation que nous vivons se transformera en déflation. Nous rejoindrons, c’est ma théorie, le Japon dans la liste des économies éclopées.
    Comment sortir de cet enlisement ? La réponse est d’une simplicité biblique : en créant une nouvelle bulle. C’est l’idée de la bulle verte, le recyclage du capitalisme que je pronostique depuis maintenant plus de dix ans mais qui a du mal à décoller. Je vais vous expliquer pourquoi. La bulle verte est l’occasion de revendre tout à tout le monde estampillé écologie et développement durable. Ce qui est déjà un contresens comme je l’expliquai dans Crise et Mutation, car nos économies sont basées sur le renouvelable. Le renouvellement des hommes et des produits. À peine un produit sort qu’il est déjà démodé et qu’un autre prend sa place. Consommation durable voudrait dire que l’on vend une chose une seule fois à une personne et qu’elle servirait toute sa vie. On voit bien à travers cet exemple que cela ne peut fonctionner. Toutefois la bulle verte n’arrive pas à décoller car l’endettement des gens est trop élevé et les salaires trop faibles. N’oublions pas que ces salaires faibles ont été voulus par les entreprises pour des questions de compétitivité. C’est dans ce sens que va la réflexion de Jean-Claude Trichet, il faut augmenter les salaires mais pour cela, il faut augmenter la productivité et c’est là où le bât blesse. Même si on vante la fameuse démographie de la France par rapport à nos voisins. Beaucoup de gens vont partir en retraites. Dans le même temps de nombreux jeunes dans la pleine force de l’âge issus des milieux les plus pauvres sont sortis du marché du travail. On retrouve ce cas de figure dans toutes les démocraties de Marché. Par ailleurs comme le démontre brillamment Robert Gordon un des théoriciens de la stagnation séculaire, les nouvelles technologies si elles amènent du confort ne créent pas de croissance comme nous avons en en connaitre par le passé avec l'électricité par exemple.
    Alors, comment concilier bulles répétées avec une économie ne montrant aucun signe de pressions inflationnistes? La réponse de Larry Summers, l’autre grand théoricien de la stagnation séculaire est que nous pouvons être une économie qui a besoin de bulles juste pour réaliser quelque chose près du plein emploi - qu'en l'absence de bulles l'économie a un taux d'intérêt naturel négatif. Et cela n'a pas été tout simplement vrai depuis la crise financière de 2008; il a sans doute été vrai, bien que peut-être avec une sévérité croissante, depuis les années 1980.
    Un programme politique responsable nécessite d’en faire moins avec la politique budgétaire donc de réduire les dépenses pour désendetter l’ État et d’en faire moins avec la politique monétaire donc de faire des taux d’intérêts positifs pour rémunérer l’épargne. Mais ce sont précisément ces politiques soi disant responsables qui ont échoué.

    Songez aux gens qui ont cru à la retraite par capitalisation dont on ne parle plus du tout aujourd’hui et pour cause, plus rien n’est rémunéré pour les classes moyennes Ce qui par ailleurs pose d’énormes problèmes aux retraités allemands.
    C’est pourquoi au vu de tous ces éléments et de l’impuissance tragique de tous les gouvernements et si nous sommes réellement dans une situation de stagnation séculaire et si nous voulons éviter la déflation et la trappe à liquidités dont personne n’est jamais sorti. Il faut encore baisser les taux. Mais me direz-vous, ils ont déjà à zéro ou négatifs ! Eh bien il faut aller dans le très négatifs…Trump l’a d’ailleurs compris et il est probable que la FED rebaisse ses taux prochainement mais osera t’elle les baisser aussi fortement que Trump le souhaite. Tout l’enjeu est là. Parmi les autres solutions qui ne font pas plaisir : éliminer la monnaie papier et payer des taux d'intérêt négatifs sur les dépôts. Autrement dit faire payer à l’épargnant pour ses dépôts la "location du coffre". Ce qui peut l’inciter à remettre son cash en circulation.
    L'épargne peut être une vertu personnelle, mais dans le cas de la trappe à liquidités (les consommateurs ne consomment plus, les investisseurs n’investissent plus)
    c'est un vice social. Et dans une économie confrontée à la stagnation séculaire, ce n'est pas seulement un état de choses temporaire, c'est la norme. Assurer aux gens qu'ils peuvent obtenir un taux de rendement positif sur les actifs sûrs signifie leur promettre quelque chose que le marché ne veut pas offrir - 
    Dernier point. Si nous dérivons vers des taux d'intérêt réels très négatifs et une croissance économique globale au moins quelque peu positive, la panique sur la dette publique est totalement stupide le service de la dette dans le sens de stabiliser le rapport de la dette au PIB n'a aucun coût, en fait un coût négatif.

    Mon intervention à la conf vers 1H 24

    https://www.youtube.com/watch?v=w7waydqVM2w