En août 2005, alors que je livrais au magazine « CULT » (1 seul numéro avec plein de gens intéressants) ce qui allait être ma première chronique nécronomique, la prolongation en étant ce blog, je me souviens m'être posé la question de savoir si l’acte de prédire le krach mondial et la Très Grande Dépression (2008-2012) n’était pas, en fait, de ma part un suicide économique.
La mort ne fait pas vendre, la nécronomie non plus…
Je me suis donc sciemment suicidé économiquement afin d’être crédible et indépendant.
Mais que de chemin rapidement parcouru de ce jour de 2005 à ce jour 13 fevrier 2008 où je peux lire sur Yahoo :
USA: les consommateurs commencent à se serrer la ceinture
L'automobile et les autres produits non essentiels, comme les ordinateurs, les restaurants et les biens pour la maison, sont parmi les premiers à souffrir lorsque les consommateurs sont sous pression", notent les analystes de la Société Générale (même eux commencent à y croire ! ! !)
Les ménages américains doivent en effet affronter la crise de l'immobilier, qui réduit leur richesse, la flambée des cours de l'essence et le net resserrement du crédit opéré par les banques. Pour finir de les démoraliser, ils entendent chaque jour un plus grand nombre d'économistes leur prédire une récession.
Heureusement qu’ils ne me lisent pas…
NECRONOMIE - Page 607
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Suicide économique : mode d'emploi
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La perte du Bonheur dans l'hyper-Marché Mondial
Dans tous les pays industrialisés, le succès du capitalisme dépend désormais plus du consumérisme que de la productivité.
(+ de 70% du PIB aux USA)
Nous consommons tous plus que nous produisons.
Ce que chacun fait au centre commercial pèse bien plus lourd sur l’avenir commun que ce que nous faisons seul dans la vie quotidienne.
Si nous consommons moins parce que nous épargnons, si nous consommons moins parce que nous sommes endettés, la machine se grippe et c'est, ce qui ce passe, actuellement aux USA où l'économie en récession stagne et où les prix vont baisser dans les mois qui viennent (déflation) car c'est la consommation qui est devenue au fil du temps le moteur de l'économie au détriment de la production.
Nous pourrions devant pareil constat, conclure fort logiquement que le vrai sens de notre vie est d’être un consommateur, le reste n’étant qu’anecdotique ;
Mais cette culture de la consommation n’est pas porteuse en soi de valeur humaniste .
Notre président voudrait donc mettre en place une politique de civilisation car il s’aperçoit des dégâts de la culture de la consommation notamment dans les banlieues avec le triomphe des Marques chez les plus démunis.
Il faut donc donner a tout ceux qui ne sont pas pris en charge par la religion, des cours sur le bien être collectif, pour accroître notre capacité à vivre ensemble. C’est cela « la politique de civilisation ».
Mais consommer nous rend-il véritablement heureux ?
Dans un rapport de 2004 sur l’état du monde du WorldWatch Institute , dans les soixante-cinq pays sondés, l’aptitude des revenus et de la consommation a acheter le bonheur baissaient quand les habitants gagnaient et dépensaient plus de 13000 dollars par an (moyenne mondiale qui était bel et bien corrélée avec le bonheur)
Nous pourrions presque en conclure qu’a partir d’un certain stade :
Plus les hommes ont consommés, plus ils ont été malheureux car les moyens qu’ils ont ainsi obtenu pour assouvir leur désir n’ont fait que multiplier ceux-ci au delà de leurs moyens.
"L'esprit de tristesse et de dépression qui hante les démocraties de marché avancées du monde entier, un esprit qui rend parfaitement ridicule l'idée selon laquelle le marché maximise le bien être et la promesse du XVIII e siècle d'un "droit au bonheur"
Robert E.Lane
La perte du bonheur dans les démocraties de marché.
Nécronomiquement votre
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Du Viagra au Prozac
Dans le monde occidental, l’idée de pouvoir d’achat devenait vite obsession.
Des signaux gouvernementaux enflammaient les foules et propulsant les êtres par légions intimaient l’ordre à chacun de dépasser ses semblables : d’une tête ou d’un talon et par millions les nuques se tendaient vers ce but ultime : travailler plus pour gagner plus…
C’était un pauvre privilège pourtant que celui de travailler plus pour gagner plus.
Mais perdre ce privilège équivalait à perdre de vue l’horizon et le ciel de la consommation.
C’était aussi, pour le pays, sombrer sous le barrage des pays émergents narquois, sombrer et être foulé aux pieds.
Oui la punition s’assortissait au privilège et les salariés stressés chutaient chaque soir du haut des tours, précipitant les nouveaux perdants dans les banlieues avoisinantes ou dans la rue dans des lieux ou la flambée des prix du pétrole contraignaient les plus pauvres à dépenser plus en frais de transport pour accéder à leur lieu de travail, quadrature d’un cercle vicieux où gagner plus devenait de plus en plus cher.
La France qui pratiquait l’arrogance avec constance, un peu comme on prend du viagra à son petit déjeuner, n’avait jamais ressenti la menace des ces modernes oubliettes avant les émeutes de 2005.
Nous avions nous disait-on, le meilleur système de santé du monde, la meilleure politique d’intégration des étrangers du Monde, les subprimes pas plus que le nuage de Tchernobyl ne pouvaient nous atteindre.
Nos traders n’avaient pas besoin d’une crise financière mondiale pour fantômiser des milliards d’euro de nos banques.
Bref, nous étions unique, n’avions besoin de personne et surtout pas des immigrés non choisis que le décalage entre le discours et la réalité avait attiré depuis des décennies, promesse vaine d’une vie meilleure à laquelle nous allions devoir collectivement renoncer sans qu’ils (les immigrés) n’y aient jamais eu accès.
En 2008, la France, Cité modèle d’un univers mondialisé dont les avenues s’appelaient des flux financiers, brillait de tous ses sens interdits mais la signalisation variait selon les quartiers :
Aveuglante dans la religion, impuissante dans la politique et défectueuse dans l’industrie.
Incapable désormais de pratiquer, après le règne de deux rois fainéants, une désinflation compétitive comme nos voisins allemand avait su le faire avec la TVA sociale( hausse de la TVA accompagnée par une baisse d’un montant inférieur de charges sociales cotisation salariés et employeurs).
Car les Usa, baissaient mois après mois leur taux d’intérêt , se rapprochant dangereusement du japon qui de 1991 à 2006 avait exporté, après le double krach boursier et immobilier, sa déflation dans le monde entier.
Oui, les prix des actifs immobiliers allaient lourdement chuter partout dans le monde, oui la crise du crédit risquait de devenir systémique, générant des troubles et des tensions sociales.
La France était montée avec les autres, elle descendrait avec les autres et le sentiment de s’enrichir sans produire dans un modèle qui réconciliait l’irréconciliable allait s’estomper, entraînant inexorablement la consommation à moins que d’ici là, a l’image du pays (USA) qui fascine tant notre président, nous n'arrivions à exporter sous formes de titres les dettes des ménages Français (un produit d’avenir).
Apres avoir importer de la pauvreté et exporter de la richesse des décennies durant, il nous fallait maintenant exporter notre pauvreté.
Ce qui n’était après tout, Chère Christine Hagarde. qu’un problème de montage financier.
Nécronomiquement votre