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econosme

  • ca sent le sapin

     

    thumbnail (1).jpgUne injonction de money sous acide, version post-humaine du rachat de la réalité par tranches. L’État gonfle artificiellement la matrice, injecte des milliards pour amortir les retombées radioactives de la boîte de Pandore ouverte au fond du cloud. Intelligence artificielle, intelligence financière, même combat : maintenir les morts en activité spéculative. Sous les projecteurs, le dernier gonflement de l’indice frontière, les data centers comme cathédrales thermiques d’une nouvelle religion algorithmique.

    Quelqu’un là-haut — quelque chose — s’amuse à piquer la bulle avec une aiguille de lucidité. Sam Altman en prêtre du techno-salut, quémandant à Washington une garantie fédérale pour sanctifier ses serveurs. Socialisation des pertes, privatisation du messianisme. La Réserve Fédérale en embuscade, prête à racheter ses propres mensonges sous forme d’obligations programmées. Quant au Chip Act, il devient rite sacrificiel : échange de silicium contre crédit d’impôt, rite magique pour conjurer la panne du futur.

    Pendant ce temps, le gouvernement américain tire une balle dans la tempe numérique de son rival chinois : embargo sur les puces, blocage sur les flux, sabotage économique sous couvert de patriotisme. Ironie des circuits : frapper Pékin, c’est frapper Nvidia, le fournisseur de l’arme même. Mais le président, sourire d’androïde en coin, affirme que non — l’IA n’est pas une bulle. L’illusion ne crève jamais dans le rêve américain, elle se réplique, se rétroalimente, se code en boucle.

    Tout se déroule dans une cacophonie d’annonces, de volte-face, de communiqués hallucinés. La politique devient théâtre d’ombres sur écran plasma. Maoïste ou non, le chaos est devenu méthode, et la méthode est un écran de fumée. Sous le ciel du capitalisme terminal, le désordre est entretenu comme un moteur de croissance. Et l’économie, cette vieille bête nécrophile, continue de lécher la main cybernétique qui la tue lentement.

    Ça sent le sapin