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Le sacrifice des classes populaires

Je ne m’en suis pas vanté, il n'y a pas de quoi, mais il y a dix jours ma compagne et moi avons contracté le coronavirus.
Enfin, nous le pensons puisque nous n’avons pas fait le test juste deux téléconsultations. Dans le département, il n 'y a plus de lits et évidemment pas de tests.
Nous avons eu tous les symptômes : maux de têtes, mal de gorge, toux, perte du gout et de l’odorat, vertiges…
Aujourd’hui, nous allons mieux/
Comme vous le savez, j’habite dans le 93 dans un hyperghetto (zone de sécurité prioritaire).
Les entreprises de pompes funèbres du coin contactées par l'AFP évoquent de "nombreux cas de morts à domicile et dans les maisons de retraite". "On est tous complètement débordés, je n'ai jamais vu ça! C'est catastrophique. Même la canicule de 2003, c'est incomparable"
En Seine-Saint-Denis, c'est une véritable explosion: entre le 21 et le 27 mars, les décès ont bondi de +63% par rapport à la semaine précédente. Un niveau "exceptionnel", souligné jeudi soir par le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Pour comparaison, la hausse atteint 32% à Paris et 47% dans le département voisin du Val-Oise.
La raison, contrairement à ce qu on entend ici et là n’est pas l’incivisme beaucoup d'habitants doivent continuer à aller travailler, du fait de leur profession ou de leur statut précaire. "Dans notre patients, il y a beaucoup d'aides-soignantes, d'aides à domicile et de travailleuses en Ehpad", qui vont être "très exposées", explique la coordinatrice de Place santé", un centre de santé associatif situé au cœur de la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis. "L'impression que l'on a, c'est que l'épidémie va être exacerbée dans les quartiers populaires où des inégalités de santé existent déjà",. Sans compter "les caissières, les livreurs".

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