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grèce - Page 2

  • SYMPATHY FOR THE DEVIL

     

    Enorme note de Varoufakis l'ancien ministre des finances Grec (et mon chouchou)

     

    Il n’est jamais facile de se réveiller en apprenant que le modèle économique de votre pays est défaillant. Il est difficile de reconnaître l’évidence : que vos dirigeants politiques vous avaient soit trompé, soit menti lorsqu’ils vous ont assuré pendant des décennies que votre niveau de vie durement gagné était en sécurité. Que votre avenir immédiat repose maintenant sur la gentillesse d’étrangers déterminés à vous écraser. Que l’Union européenne, en laquelle vous aviez placé votre confiance, s’était livrée à un exercice de dissimulation permanent. Que vos partenaires de l’UE, à qui vous appelez maintenant à l’aide, vous considèrent comme un méchant dont la comédie est attendue depuis longtemps. Que les élites économiques de votre pays et au-delà cherchent de nouveaux moyens de s’assurer que votre pays reste coincé. Que vous devez endurer des changements massifs et douloureux pour vous assurer que rien ne change.

    Les Grecs connaissent ce sentiment. Nous en avons fait l’expérience dans nos os au début de 2010. Aujourd’hui, ce sont les Allemands qui font face à un mur de condescendance, d’antipathie et même de moquerie. Aussi ironique que cela puisse paraître, aucun Européen n’est mieux placé que les Grecs pour comprendre que les Allemands méritent mieux ; que leur situation actuelle est le résultat de notre échec collectif européen; et que personne – encore moins les Grecs qui souffrent depuis longtemps, les Italiens du Sud, les Espagnols et les Portugais (les PIGS comme on nous appelait autrefois) – ne bénéficie de la schadenfreude.

    Sympathie pour l’Allemagne par Yanis Varoufakis - Project Syndicate (project-syndicate.org)

  • Faites pleuvoir les biftons...

    Il faut d’abord prendre la mesure de la mobilisation budgétaire américaine depuis le mois de mars. 2000 milliards, c’était déjà l’argent injecté par Trump pour répondre à l’urgence de la pandémie en mars 2020. 9 mois plus tard, ce sont 600 milliards qui ont été débloqués d’urgence, qui ne sont qu’une avance sur les 1900 milliards du plan que Biden soumet au congrès. Des montants absolument considérables qui défient toutes les relances à travers l’histoire. Pour en prendre la mesure, 2000 milliards c’est 9,4% du PIB US et 1900, c’est 8,9%. Et sur ces 1900 milliards, 1000 milliards sont fléchés sur les ménages à faibles revenus : 600 milliards qui incluent notamment un chèque de 1400 dollars par personne en difficultés et des aides familiales, plus 400 milliards en soutien des chômeurs et des plus pauvres.

    À cela, il faut ajouter le second carburant du doublement du salaire minimum américain à horizon 2025, ce qui pourrait sortir de la grande pauvreté 1,6 million de travailleurs américains et booster le salaire de 27,3 millions de salariés.

    Source Xerfi

    En clair, chers amis nécronomistes, il ne va pas y avoir d’autres possibilités pour l’Europe de souscrire à une relance keynésienne en distribuant de l’argent aux plus démunis. Faute de quoi, à l’image de ce qui se passe en Grèce, les forces déflationnistes l’emporteront.

    Les prix à la consommation en Grèce diminuent au rythme le plus rapide depuis les retombées de la crise de la zone euro qui a débuté il y a dix ans. L’inflation annuelle harmonisée de la Grèce a été négative pour le neuvième mois consécutif en décembre, à -2,4% sur une base annualisée, après -2,1% en novembre. L'inflation globale des prix à la consommation (IPC) était de -2,3% contre -2,1% le mois précédent.

     

    C'est un signe clair que les forces déflationnistes sont à l'œuvre. Donc, nous sommes en plein dans le scénario que j’ai décrit tout au long de ces années.

    PS le terme inflation négative me fait toujours marrer. Tout ça pour ne pas prononcer le maux Déflation….

  • Grèce la misère absolue

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    Une autre rumeur fausse concerne la pseudo bonne santé de l’économie grecque, au prétexte que l’État est en train de rembourser sa dette au FMI de façon anticipée (en l’occurrence 3,6 milliards de prêts qui devaient expirer en 2021 et 2022). Il lui restera encore à payer 1,2 milliards à l'instance internationale par la suite. Mais, en réalité, l’État grec n’a évidemment pas l’argent pour rembourser ce prêt : il ne fait qu’emprunter simultanément sur les marchés financiers auprès de créanciers moins exigeants que le FMI (qui a tendance à dicter la politique des pays où il intervient). C’est tout ! Idem pour les baisses d’impôts qui sont surtout des cadeaux aux patrons et aux actionnaires. L’essentiel des 1,2 milliards offerts se résume aux baisses des impôts sur les bénéfices des entreprises (de 28 à 24%) et de la taxation des dividendes (de 10 à 5%). Autrement dit, c’est une probable hausse de la TVA (l’impôt qui frappe tout le monde, surtout les pauvres puisqu’ils consomment une proportion plus forte de leur faible revenu) qui devra compenser ce nouveau cadeau aux riches. Mitsotakis, c’est Robin des Bois à l’envers. Pas étonnant qu’il soit copain avec Macron.

    Parmi les autres chaises musicales entre les ministères, le très libéral Kostis Hadjidakis laisse le ministère de l’Environnement et de l’Énergie, au sein duquel il a déverrouillé l’exploitation des territoires sauvages et protégés, pour celui du Travail, avec pour mission d’utiliser le prétexte de la crise actuelle pour en finir avec les ruines du droit du Travail en Grèce. En août 2019, un nouveau projet de loi a déjà été adopté qui supprime la condition obligatoire pour justifier le licenciement d'un employé. Idem concernant la rémunération des heures supplémentaires qui n’est plus impérative. Tout ça à cause du virus, bien sûr ! Ben voyons !

    Même chose pour les étudiants les plus pauvres qui vont voir disparaître 20.000 places dans les universités en 2021, au bénéfice des écoles privées. Les études sont donc réservées à ceux qui ont de l’argent grâce à leur famille. Les autres iront tout simplement au turbin, en bas de l’échelle sociale, comme leurs parents. La lutte des classes, il semble que ça existe encore, contrairement à ce que nous affirment les éditocrates ridicules. Et que dire du budget accordé à la santé qui va baissé de 17% en 2021, en pleine saturation des capacités hospitalières ?

     

    Depuis deux mois, 5000 Grecs sont morts du covid19. Mais combien sont morts de la misère qui frappe de plus en plus fort ? Et combien vont mourir dans les prochains mois, directement ou indirectement, du fait des événements qui se produisent actuellement ? La crise sanitaire est l’arbre qui cache la forêt de la crise sociale qui va suivre et commence déjà. Et tout ça, non pas à cause du virus lui-même et de ses conséquences immédiates, mais du fait des choix politiques qui sont faits au même moment. Le pouvoir aime à profiter de toutes les opportunités, même avec les meilleures prétextes, pour accroître sa domination, nous domestiquer, nous soumettre, nous exploiter, nous presser comme des citrons.

    Ensuite, il nous jette des miettes pour tenter de faire oublier tout ce qu’il nous prend. En Grèce, un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté (3,5 millions d’habitants) et la moitié des sans-abris d’Athènes survivent avec moins de 20 euros par mois. Mais la mairie d’Athènes (dirigée par le neveu du premier ministre) se complait à rendre public que, durant l’année 2019, elle a fait 2606 lavages de vêtements (8 par jour), distribué 5200 médicaments (11 par jour) et transmis 2900 bons d’achats de 50 euros en partenariat avec des supermarchés et le Lions Club de Kifissia. Des chiffres en réalité ridicules pour une immense commune avec un budget important face à une telle misère. Une aide grotesque de la part de dirigeants qui font partie des responsables de ladite misère