Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

travail - Page 3

  • Vacciné contre le travail

     mail.jpg

     

    La caractéristique centrale de ce que nous vivons aujourd’hui est le dépassement de la sphère économique par le politique. L’État devient ce qui détermine toutes les sphères de la vie sociale. La hiérarchie des structures politiques bureaucratiques se trouve au cœur de l’existence sociale.  La majorité de la population se transforme effectivement en chômeurs payés par l’appareil politique. Dans le même temps, le mur séparant la sphère intime d’avec la société et l’État est brisé par des injonctions et des interdictions. Le remplacement du marché par l’État signifie que le chômage de masse entraînerait immédiatement une crise politique qui mettrait le système en question. Pour se légitimer, l’unique problématique du pouvoir est de conserver des forces productives et le maximum d’emploi potentiels. Toutefois cet ordre qui empêche les hommes d’utiliser pleinement leurs forces productives en vue de leur bien-être et qui contrôle l’organisation et les activités de la société représente la pire forme de société antagoniste. Car, les hommes sont conditionnés depuis fort longtemps à occuper leur temps par le biais du travail. D’où les cris d’alarmes : ils ne veulent pas d’argent, ils veulent du travail.

     

    La fameuse valeur travail reconnue par la droite comme la gauche a conditionné tout le monde. Encore aujourd’hui sur une chaîne info, un témoignage d’une pétasse de je ne sais où qui venait témoigner le quasi orgasme qu’elle avait eu en retrouvant ses collègues au sein d’une structure.

    La difficulté psychologique issue de ce conditionnement nait du fait que l’individu livré à lui-même et privé de la servitude volontaire chère à La Boétie devient dépressif. C’est le cas actuellement où le chômage partiel n’est pas apprécié mais source d’angoisse. Comment occuper mes journées sans chaîne hiérarchique qui me dit quoi faire ? Comment crée des rapports sociaux autres que les collègues, la famille et tout ce qui est préprogrammé pour moi ?

     

    Comme le disait mon génial ami Marcel la feignasse Président de l’Inaction Française :

    Dans le travail conçu comme valeur morale en soi, le travail lui-même justifie le produit (le résultat), au sujet duquel toute interrogation devient superflue : la production du pire est encore de la production, donc sacro-sainte  — Comme il n'existe positivement aucun point de vue extérieur au travail, il n'en existe aucun où l'on sait ce qu'on fait, et ce qui se fait.

    Habitué dans le travail à l'action mécanique du corps et des fonctions mentales, le salarié recherche des distractions qui prolongent cet état, et entretiennent sa passivité. Dans ce contexte, la question du sens (de la signification) des activités ne peut plus être posée, ne correspond à rien : les organes s'accrochent en toute « liberté » au premier prétexte venu ; « être occupé » doit être compris comme on dit d'un taxi ou des WC qu'ils sont « occupés » : ils sont bouchés, et inaccessibles. C’est la raison pour laquelle, Hanouna, la TV réalité, les marseillais etc…cartonnent. L’occupation du temps comme dans le Paris Dourdan de Houellebecq où une jeune fille fait des mots croisés.

    Dans ce contexte d’anomie, les individus séparés les uns des autres, ne sont plus reliés presque uniquement entre eux que par leur référence à la chaine de commandement des « gouvernances ». La destruction des liens sociaux horizontaux, incluant solidarités, conflictualités, amours, rivalités, amitiés, est la manifestation de l’aliénation sociale, de l’a-liénation, de l’absence du « relier ». Les individus sont dénudés de leur subjectivité qui se conjugue si bien sur le mode social (je, tu, il, elle, nous, vous, ils elles). Reste le « moi », nu et vulnérable, « narcissisé », prêt à être recouvert de la tutelle protectrice de la gouvernance algorithmique qui se substitue aux liens sociaux horizontaux dissous. La chaine hiérarchique qui relie tous ces « moi » aliénés car dénudés de leur subjectivité diffuse directement son emprise dans le corps social sans intermédiaires.

    La conception classique de la finitude humaine (vie limitée par la mort) devient secondaire face aux limitations effectives et réelles (l'insuffisance des fonctions naturelles de l'individu face à une puissance sociotechnique non maîtrisée). Puis je vivre sans être vacciné, puis je travailler sans être vacciné ? Puis je vivre sans travailler ?

     

  • Les damnés et les sauvés (le sacrifice des classes populaires)


    .crise covid,coronavirus,sacrifice classe populaire,travail,transports,pandémie,récession,dépression,raisins de la colère,responsabilité
    Personne ne conçoit les dommages collatéraux du progrès économique ni ne trace encore moins à l’avance la ligne qui va séparer les damnés des sauvés. Personne ne donne les ordres, personne ne porte la responsabilité, comme le héros décontenancé et désespéré de John Steinbeck dans Les Raisins de la colère l’apprit à son grand désarroi : voulant se battre, fusil à la main, pour défendre sa ferme qui n’était plus « économiquement viable »,] il ne réussit pas à trouver un seul responsable malveillant, auteur de son tourment et de sa détresse, sur qui tirer.
    Les appels manifestement absurdes à retourner au travail malgré la pandémie et à se sacrifier pour l’économie, deviennent de plus en plus pressants. Sans quoi la société capitaliste est menacée d’effondrement, car elle ne peut se reproduire socialement que lorsque les processus d’accumulation réussissent. L’économiste Daniel Cohen considère que l’on peut décomposer désormais la population en trois tiers après la crise : Un premier tiers qui télétravaillent en maitrisant le numérique, un deuxième tiers dont la présence est indispensable physiquement et un dernier tiers qui ne maitrisent pas le numérique et qui accomplit des tâches non indispensables. ( il estime par ailleurs qu’aux USA ce « dernier tiers » en France représenterait 45 % de la population.
    Ce sont toutes ces personnes qui vont former la légion des damnés et sont définitivement condamnés.
    S’il est une chose dont ils peuvent être certains, c’est qu’ayant été rejetés du seul jeu qui existe, ils ne font plus partie des joueurs — et l’on n’a donc plus besoin d’eux. Jadis, le fait d’être un producteur potentiel était suffisant pour remplir les conditions requises à l’admission dans la société des producteurs. Promettre d’être un consommateur diligent et prétendre au statut de consommateur ne suffît pas, cependant, pour être admis dans la compagnie des consommateurs. Cette société n’a pas de place pour les consommateurs défectueux, incomplets, inaccomplis. Que ce soit par une sentence explicite, ou par un verdict sous-entendu bien que jamais officiellement publié, ils sont devenus superflus, inutiles, non désirés et indésirables
    La production d’une humanité économiquement superflue, laquelle résulte de la crise systémique du capital se déployant par à-coups, et qui pouvait être jusqu’ici largement répercutée sur les salariés de la périphérie au cours de la concurrence de crise, frapperait donc les centres de plein fouet si la lutte contre la pandémie devait s’installer dans le temps. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de nous protéger contre la pandémie dans le cadre des contraintes capitalistes. D’où le sacrifice des classes populaires dans les transports en commun.

  • JPC in the Labour Force (malgré les conseils de Marcel la feignasse)

    .mou.jpgfock,moustique,travail,halliday,blouson noir,revolte,macron

     

     

    Résumé

     

    JPC blouson noir de l’économie ne croit pas à une valeur travail salvatrice ou à une finance propre mais à des cohortes de licenciements, des harcèlements, des burn out, derniers échos de ces vies en points de suspensions qui un matin trébuchent sur une aube de trop. Il fait partie de ces révoltés d’autant plus dangereux que leur révolte ne repose pas sur une idéologie mais sur un refus du quotidien.

    La revue des 27 à 87 ans SCHNOCK lui ayant demandé un article nécronomique sur un chanteur du passé, JPC est allé sur les conseils de Marie A ex prêtresse punk devenue infirmière des âmes, rencontrer le chanteur Moustique.

    Dans les années 60, Johnny Hallyday, devient l’idole des jeunes. En face de ce monstre, un titi parisien, petit par la taille, mais grand par le talent, se dresse face à lui. Son nom ? Moustique. Sa jeunesse turbulente, qui l’a mené en maison de redressement, en fait l’icône des blousons noirs et des bikers. Mais, pour celui qui chante le rock électrique, il y a un prix à payer. Cela sera cinquante années d’une vie volée. Le Moustique s’est fait piquer sa vie. C’est au marché aux puces de Clignancourt que JPC a retrouvé ce sacré Loustic et que ces deux blousons noirs ont pu échanger. Un entretien subground à découvrir dans Schnock pour ceux que cela intéresse.

    fock,moustique,travail,halliday,blouson noir,revolte,macron