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NECRONOMIE - Page 255

  • Le consommateur citoyen parfait dans les démocraties de Marché

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    Comme le démontre Zygmunt Bauman

    Le seul personnage digne d’attention aux yeux des experts, parce qu’on lui reconnaît le « maintien de l’économie sur la bonne trajectoire » et la lubrification des rouages de la croissance économique, est l’Homo oeconomicus – acteur économique solitaire, préoccupé par lui-même et égocentrique, en quête de la meilleure affaire, guidé par le « choix rationnel », soucieux de ne devenir la proie d’aucune émotion défiant le transfert en gains monétaires, et peuplant un univers rempli de personnages partageant ces mêmes vertus mais rien de plus.
    Le seul personnage que les praticiens du marché sont aptes et disposés à reconnaître et recevoir, c’est l’Homo consumens – l’acheteur solitaire, préoccupé par lui-même et égocentrique, ayant adopté la recherche de la meilleure affaire comme traitement contre la solitude et n’en connaissant aucun autre ; un personnage pour qui la nuée des clients d’un centre commercial constitue la seule communauté connue et indispensable.
    L’Homo oeconomicus et l’Homo consumens sont des hommes et des femmes individualistes sans liens sociaux ou tout au plus recroquevillés dans leur bulle familiale. Les résidents idéaux de l’économie de marché, de ceux qui rendent heureux les spécialistes du PNB.

    Le miracle quotidien du sauvetage/résurrection de l’économie de Marché provient de son échec à suivre cette pulsion jusqu’à son terme. Il semblerait que les humains veulent garder un brin dhumanité.

    Peut-être y arrivera t-on avec l’avènement du cyborg ou du transhumain que s’emploie à créer les cerveaux de la Silicon Valley.

    Une petite chanson de Lydia Lunch Teenage Jesus and the jerks en conclusion


    Richesse suburbaine et bien-être de la classe moyenne
    Tout ce qu'ils ont fait, c'est me dépouiller de mes sentiments
    Personnalité dans le drain
    Après tout, qui a besoin d'un cerveau ?
    Tirez moi une balle dans mes yeux.
    Soufflez-les et voyez si je meurs

    https://www.youtube.com/watch?v=wH_XenSk6Do

     

  • Le Surgissement désordonné (la suite)

     

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    En érigeant en Dieu suprême le Marché et en faisant de sa langue officielle l’Économisme et ses termes nébuleux, les gouvernements successifs ont confisqué la langue des citoyens. Privés de mots avec lesquels exprimés la rage pour la violence subie, privés d’espérances grâce auxquelles dépasser l’angoisse émotionnelle qui dévaste l’existence quotidienne, privés des désirs avec lesquels contrer la raison institutionnelle, privés de rêves vers lesquels tendre, nombre de Gilets Jaunes traduisent la violence sociale dans leurs gestes. Une fois, paralysée la langue, ce sont les mains qui frémissent pour trouver un soulagement à la frustration. C’est ainsi que l’économie de doucereuse et banale devient belliqueuse et brutale. L’insurrection est là. Elle est apprivoisée par satellite et sur les écrans plasmas des salles de rédaction, masquée d’un loup blême pour ne pas affoler le consommateur, muselée par la machinerie méthodique des médias et des pouvoirs politiques qui refusent de la rencontrer. Les gouvernements nous demandent de participer à leurs grands débats tronqués. Les journalistes devenus depuis anesthésistes réanimateurs nous exhortent à être plus responsables, à travailler plus pour consommer plus, à stimuler le marché. Tout comme des prêtres pédophiles qui nous exhorteraient à croire. Enchaîner les gens à la dette par des taux très bas revient à les forcer à accepter l’exploitation et à et détruire par avance leur capacité de révolte contre la domination du capital. Présenter aux jeunes générations comme une opportunité extraordinaire de reconstruire tout ce que leurs parents ont détruit, relève du pur foutage de gueule. Dans ce contexte, si les travailleurs pauvres sont incapables de trouver les moyens de l’autonomie financière, la vague de révolte qui est apparue avec les Gilets jaunes va grossir jusqu’à devenir une marée. Là, uniquement est l’issue. Dans un surgissement désordonné auquel nous assistons avec les Gilets Jaunes et tous les opposants au macronisme et que nous devons soutenir.

    Necronomiquement votre

  • ROMANZO CRIMINALE / Je suis le libanais NETFLIX

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    Il parait que Carlos Ghosn a vendu son évasion du Japon à Netflix. En tant que scénariste, je viens d'en ajouter une fin, je vous la livre. Attention spoiling.

     

    Il y a 22 groupes de yakuzas officiellement reconnus au Japon. Les trois premiers sont le Sumiyoshi-kai, avec 12 000 membres,  le Inagawa-kai, avec 10 000 membres ; et le Yamaguchi-gumi. Ce dernier groupe compte 40 000 membres, et plus d’une centaine de sous-divisions. Chaque groupe doit reverser une mensualité qui remonte en haut de l’organisation. À vue de nez, on estime que les responsables du Yamaguchi-gumi perçoivent 50 millions de dollars par mois en fonds propres.
    Ils entretiennent des liens historiques profonds, pour ne pas dire obscurs, avec le parti majoritaire, qui dans le cas du Japon est le Parti Démocratique Libéral (PDL). Parti auquel appartient l'actuelle ministre de la justice Masako Mori.
    Robert Whiting, l’auteur de Tokyo Underworld, et d’autres spécialistes montrent que le PDL a été fondé grâce à l’argent des yakuzas. C’est une affaire tellement connue que l’on peut même acheter des BD au 7-Eleven qui racontent comment ça s’est passé. Le grand-père de l'ancien premier ministre Koizumi Junichiro faisait partie des Inagawa-kai et était largement tatoué.
    le Yamaguchi-gumi est la plus grande des trois familles de yakuzas au Japon. C’est aussi la plus violente et la plus dynamique en terme d’intrusion sur les marchés financiers. Une loyauté extrême est requise. Quiconque pris à balancer sur son boss peut se retrouver amputé, ou même se faire exécuter. En termes d’expansion et de méthode, c’est l’hypermarché du crime organisé. Le groupe possède une direction financière et entretient des liens étroits avec des politiciens, y compris plusieurs  ministres. Et parmi les nombreuses ramifications qui font le Yamaguchi-gumi, le Goto-gumi, avec plus de 9 000 membres, est la plus infâme. Ils tailladent la tronche des réalisateurs, balancent les gens des balcons d’hôtels, roulent sur les maisons à coups de bulldozer. Il leur arrive aussi pour de grosses opérations d'intervenir hors du pays. Connaissant un peu le Japon et les liens qui unissent les politiques aux Yakuzas ; je serais Carlos Ghon, je m’inquiéterais un peu. Sa conférence de presse où il disculpera sa femme sera la preuve de sa très grande angoisse. Le Goto-gumi dispose de liens internationaux et serait ravi de rendre service au ministère de la justice japonais qui serait à son tour très reconnaissant.

    Adieu Carlos, tu as le bonjour des 100 000 salariés que tu as licencié !