LA RÉALITÉ DU PRÉSENT n’est plus un décor mais une infection.
Un chagrin massif, industrialisé, compressé comme un déchet toxique au fond de la poitrine collective. Une larme hypertrophiée, non plus dans l’œil, mais directement injectée dans le muscle cardiaque. Le cynisme n’est plus une posture : c’est une condition environnementale.Chaque jour ajoute sa couche d’horreur, son micron de pourriture. L’apocalypse n’arrive pas, elle s’installe. Elle progresse par mises à jour successives, patchs climatiques, bugs sociaux, effondrements discrets. L’environnement s’éteint pendant que les écrans restent allumés. Dialectique de mort : polluants chimiques contre polluants mentaux, neurotoxines contre narratifs toxiques. Match nul. La société se décompose sous la technologie comme un corps sous radiothérapie.
Le cancer, absent des sociétés prémodernes, est devenu la signature biologique de la civilisation. Une prolifération sans projet, une croissance sans finalité. Le corps social est tumoral : il produit pour produire, croît pour croître, métastase sans conscience. Stérilité généralisée, aussi bien des sols que des imaginaires.
Bientôt tout le monde sera sous substance. Peu importe le canal : prescription légale ou économie nocturne. Chimie blanche, chimie noire, même résultat. La pharmacologie devient la morale dominante. On ne soigne plus le monde, on anesthésie les nerfs qui crient. Les troubles de l’attention ne sont pas une pathologie individuelle mais une réponse logique à un réel devenu illisible. On médicalise l’angoisse comme on repeint un mur fissuré.
L’ordre dominant nie la réalité sociale avec méthode. Il ne voit que des déséquilibres neuronaux, jamais des structures pathogènes. Sa technopsychiatrie réduit la souffrance à un bug génétique. Pas de conflit, pas de domination, pas de violence systémique — seulement des cerveaux mal calibrés. L’humain devient une machine défectueuse dans un monde supposé sain.
Pendant ce temps, prolifèrent des maladies sans remède industriel, des pathologies hors protocole, rétives au marché pharmaceutique. En parallèle, le fondamentalisme religieux se répand comme une mycose psychique : refuge des consciences écrasées. La spiritualité du bien être placebo pour classes saturées, vend l’illumination clé en main. Être apaisé dans un monde malade devient une complicité.
Le gouffre entre riches et pauvres s’élargit jusqu’à devenir une faille tectonique. Ici, les sans-abri et les détenus forment une population parallèle, invisible, excédentaire. La colère monte, mais sans débouché. Les mensonges de la propagande ne prennent plus, pourtant rien ne bouge. Le faux règne encore, mais sans croyants véritables. La méfiance est totale, la paralysie aussi.
La vie sociale est figée comme un organisme sous cryogénie. Et la jeunesse encaisse le choc frontal. Elle hérite d’un futur déjà hypothéqué, d’un monde sans promesse. Le suicide devient une option rationnelle dans un système qui ne propose que la survie sous perfusion. Mourir jeune apparaît parfois plus logique que vieillir dans un enfer bien géré.
Notre époque postmoderne n’est pas décadente : elle est terminalement fonctionnelle. Elle continue de tourner alors que tout est déjà mort.
mort active
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Cancer et drogues, dictez vos ordres
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MORT ECONOMIQUE
Plus fort que la formation tout au long de sa vie réclamée par le MEDEF et sanctifiée par Macron
LA FORMATION TOUT AU LONG DE SA MORT PAR LA NECRONOMIE
Le Code du travail définit la formation professionnelle continue comme une composante de la formation tout au long de la mort:
« La formation professionnelle tout au long de la mort vise à permettre à chaque personne morte, indépendamment de son statut, d'acquérir et d'actualiser des connaissances et des compétences favorisant son évolution professionnelle dans les limbes, ainsi que de progresser d'au moins un niveau de qualification au cours de sa mort professionnelle par contact médiumnique.
Elle comporte une formation initiale de zombie, comprenant notamment la démarche, les cris et le pousse caddy dans les centres commerciaux destinée aux adultes et aux jeunes déjà engagés dans la mort active ou qui s'y engagent.
En outre, toute personne engagée dans la mort active est en droit de faire valider les acquis de son expérience, notamment liée à un suicide suite à un licenciement.
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Suicide et Mort active
Dans La Grande Déconnexion, j'insistais sur le concept de mort active et la différence qu'il pouvait y avoir entre un suicide et une mort active.La mort active est une des grands nouveautés de l'époque que nous vivons. Faire le choix d'une mort active, c'est faire le choix d'une mort pour donner un sens à sa vie. C'est donc l'inverse de faire le choix d'une vie pour donner un sens à sa mort.
Le suicide ne marque quant à lui, le plus souvent que l'arrêt d'une vie vide de sens où chasser les pokemons sous Lexomil se révèle un traitement insuffisant.
Après Suicid'Air et Pan Ames Airlines dixit V
voici Cam-E-Kaz comme Nice vient de le vivre...
Y a que le mode de transport qui change...
En attendant Alan Vega le mythique chanteur du groupe SUICIDE est mort pendant son sommeil.
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