La servitude à laquelle étaient soumis les esclaves de Rome ne tarda pas à s’étendre aux Romains eux-mêmes. [...] Il n’y avait pas de moyen d’éviter la servitude, et ceux qui étaient appelés citoyens étaient prêts à se mettre à genoux avant d’avoir un patron. [...] Mais à Rome, ce n’était pas l’empereur en tant qu’homme, c’était devant l’Empire devant quoi tout pliait et la force de l’Empire était constituée par le mécanisme d une administration très centralisée, parfaitement bien organisée, par une armée permanente nombreuse et généralement disciplinée, par un système de contrôle qui s’étendait partout. En d’autres termes, l’État était la source du pouvoir, non le souverain. (NDLR État profond ?)
Simone Weil,
Quelques réflexions sur les origines
de l’hitlérisme 1940