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Crise et Mutation - Page 2

  • Trump is god ceinture

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    Gloire à Treponem Pal et Marco Neves

    Finir avec une intelligence artificielle américaine c’est quand même mieux que finir avec un anus artificiel européen tu vois c’est ça qu’ils ont voulu pour nous tous les petits saints du progrès les prêtres de la data les prophètes du clic ils ont dit que c’était la route qu’il fallait prendre alors on y va on court on rampe on s’excuse d’exister et on paye le ticket en plus

    l’avenir de la france mon vieux c’est pas des écoles ou des poètes non c’est des gestionnaires de prisons privées des types en costard qui te sourient pendant qu’ils te mettent un bracelet connecté au poignet et qui te disent t’inquiète mon gars c’est pour ton bien pour ta sécurité et tu dis oui merci monsieur parce qu’il faut bien bouffer...

    La messe est dite oui et pas en français non monsieur en latin par Jd Vance un autre apôtre du nouveau monde pendant que toi t’essayes de comprendre si c’est toi le mort ou juste ton compte bancaire qui a cessé de respirer.

    Et la mort économique c’est plus doux que la vraie elle sent moins fort tu continues d’émettre même quand t’es vidé tu continues d’envoyer des signaux ton profil tes mots tes gestes ton petit cœur numérique qui clignote encore dans le vide sidéral et là quelque part dans le néant un algorithme t’écoute et te dit que tout va bien

    La nouveauté c’est que maintenant l’esclave doit payer ses chaînes il les achète sur abonnement premium il choisit la couleur la longueur la matière il dit je veux du chrome poli moi monsieur parce que je suis moderne et libre.

    Impossible de taxer les dieux gafa intouchables omniscients djihad contre oracle sacré larry que ton nom soit béni que ton cloud soit sanctifié.

    Laisse en or charia du marché et la loi du score qui te dit combien t’existes combien t’aimes combien tu vaux dans cette impasse où les amours pourrissent lentement sous la lumière bleue des écrans.

    et tout ce qu’on peut faire c’est regarder la poussière tomber et se dire que c’est pas grave que c’est juste le monde qui se termine un peu chaque jour...

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  • La messe est dite

    17615928555313398946474920756373.jpgEn février, la République des circuits a communiqué par la bouche de son héraut blond — Emmanuel Macron, VRP transhumaniste de l’Hexagone connecté — l’annonce d’une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle. Traduction : 109 milliards d’euros de chair algorithmique, perfusés dans les veines d’un capitalisme qui a troqué la houille pour le silicium. Fonds souverains émiratis, fonds de pension canadiens, capital-investissement yankee — procession financière de clones priant devant la nouvelle Hostie noire : le GPU Blackwell.

    Nvidia règne, Prêtre de la Machine, Empire des transistors. Ses puces sculptent les cerveaux synthétiques et dressent les États au garde-à-vous dans la lumière bleue du code. Souveraineté, mot magique, mot de passe, talisman d’idiot : privilège de payer les États-Unis avec sa propre monnaie pour louer les chaînes de sa dépendance.
    L’Europe, courtisane du silicium, s’évente d’illusions à 109 milliards. L’Angleterre enfile la robe du Technology Prosperity Deal — 150 milliards d’incantations monétaires — pendant que l’Allemagne, fidèle disciple, récite les mêmes psaumes industriels.
    Et du Golfe à Singapour, la même transe technoïde : des prières d’autonomie récitées sur des puces américaines.

    Dans la cathédrale de l’IA, Jensen Huang officie.
    Blouson de cuir, sourire carnassier, le prophète des semi-conducteurs prêche l’évangile du hardware :

    « Soyez propriétaires des moyens de production de votre intelligence. »

    Les ministres — spectres cravatés — hochent la tête, sous hypnose. Leurs regards reflètent le vide d’écran d’une dette qui s’auto-écrit en boucle, comme une IA s’entraînant sur ses propres illusions. Le contrat en petits caractères est déjà signé dans le cloud.

    Mais l’apôtre du silicium cache la queue du démon sous la soutane : Nvidia réinvestira 100 milliards dans le Léviathan qu’elle prétend conjurer. Capital incestueux, danse des flux stériles, sperme numérique se fécondant lui-même dans le grand utérus du cloud.
    La farandole tourne, accélère, s’auto-dévore.

    Et quelque part, entre deux data centers climatisés, une voix métallique murmure :

    « La souveraineté n’est qu’un service par abonnement. »

    Tu veux être libre ? Branche-toi.
    Tu veux penser ? Télécharge.
    Tu veux exister ? Paye.

    Le code s’exécute.
    Le corps s’efface.
    Et les nations, désormais, s’agenouillent devant la Sainte Carte Graphique — relique brûlante du Marché Total.

  • Abondance partagée

    thumbnail.jpgslogan pour cadavre en open space.
    Les éditorialistes du Financial Times crachent du sang bleu sur leurs chemises repassées :

    « Parmi les sept entreprises les plus valorisées de l’UE figurent LVMH (dirigé par Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France), Hermès et L’Oréal. LVMH exporte désormais plus que l’ensemble de l’agriculture française. Même Dior, un petit groupe comparable, vaut près du double de Mercedes-Benz, le constructeur automobile allemand le plus valorisé. »

    « Il est temps de guillotiner les avantages fiscaux. »


    La guillotine connectée, 5G, sans bavure, coupe net les dividendes.

    La France :
    démocratie sociale sous-financée,
    oligarchie parfumée,
    un monstre bicéphale nourri aux subventions et à l’évasion fiscale.

    Arnault, Hermès, Bettencourt —
    les saints patrons de la survaleur.
    Leur religion : la liquidité absolue.
    Leur hostie : l’action LVMH, bénie par Goldman Sachs.
    Leur temple : un flagship store sur les ruines de l’agriculture.

    Dior vaut deux Mercedes,
    le sac à main remplace le moteur,
    la peau tannée du bœuf devient plus rentable que sa viande.

    Les électeurs veulent réduire le déficit.
    Le déficit rit — il a des dents en or.
    Qui doit payer ?
    Les pauvres déjà ont donné leur sueur,
    les classes moyennes leur sommeil,
    les riches leur sourire fiscal.

    « Le capitalisme est un junkie. Il se pique à la croissance et vend la seringue comme progrès. »

    « L’abondance partagée ? Tu parles. On partage la décadence, la nécroprospérité, l’odeur de cuir neuf sur le cadavre social. »

    LVMH exporte plus que l’agriculture —
    les sacs se multiplient pendant que les champs crèvent.
    Les paysans deviennent figurants dans le spot publicitaire du luxe éternel.


    Le Financial Times découvre la colère française —
    trop tard, trop propre, trop polie pour comprendre le couteau sous la table.

    Guillotine 2.0 —
    machine à moralité automatique.
    Elle ne tranche plus les cous,
    elle numérise les consciences.
    Scan rétinien, impôt prélevé à la source du regard.

    « Abondance partagée », répète la voix du Ministère.
    Traduction : cannibalisme social administré.
    Tout le monde mange tout le monde, poliment, sous facture.

    La colère devient produit dérivé.
    L’indignation s’achète en actions.
    Et dans les couloirs du pouvoir, on entend déjà le bruissement discret du grand lessivage :
    les riches se lavent les mains à l’eau bénite du déficit.

    FIN DE TRANSMISSION —
    L’abondance se dissout.
    Le partage devient un mirage comptable.
    Le peuple ? Une ligne de crédit émotionnelle.
    Guillotine en veille. Système stable. Marché satisfait.