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Crise et Mutation

  • Cancer et drogues, dictez vos ordres

    thumbnail (1).jpgLA RÉALITÉ DU PRÉSENT n’est plus un décor mais une infection.
    Un chagrin massif, industrialisé, compressé comme un déchet toxique au fond de la poitrine collective. Une larme hypertrophiée, non plus dans l’œil, mais directement injectée dans le muscle cardiaque. Le cynisme n’est plus une posture : c’est une condition environnementale.

    Chaque jour ajoute sa couche d’horreur, son micron de pourriture. L’apocalypse n’arrive pas, elle s’installe. Elle progresse par mises à jour successives, patchs climatiques, bugs sociaux, effondrements discrets. L’environnement s’éteint pendant que les écrans restent allumés. Dialectique de mort : polluants chimiques contre polluants mentaux, neurotoxines contre narratifs toxiques. Match nul. La société se décompose sous la technologie comme un corps sous radiothérapie.

    Le cancer, absent des sociétés prémodernes, est devenu la signature biologique de la civilisation. Une prolifération sans projet, une croissance sans finalité. Le corps social est tumoral : il produit pour produire, croît pour croître, métastase sans conscience. Stérilité généralisée, aussi bien des sols que des imaginaires.

    Bientôt tout le monde sera sous substance. Peu importe le canal : prescription légale ou économie nocturne. Chimie blanche, chimie noire, même résultat. La pharmacologie devient la morale dominante. On ne soigne plus le monde, on anesthésie les nerfs qui crient. Les troubles de l’attention ne sont pas une pathologie individuelle mais une réponse logique à un réel devenu illisible. On médicalise l’angoisse comme on repeint un mur fissuré.

    L’ordre dominant nie la réalité sociale avec méthode. Il ne voit que des déséquilibres neuronaux, jamais des structures pathogènes. Sa technopsychiatrie réduit la souffrance à un bug génétique. Pas de conflit, pas de domination, pas de violence systémique — seulement des cerveaux mal calibrés. L’humain devient une machine défectueuse dans un monde supposé sain.

    Pendant ce temps, prolifèrent des maladies sans remède industriel, des pathologies hors protocole, rétives au marché pharmaceutique. En parallèle, le fondamentalisme religieux se répand comme une mycose psychique : refuge des consciences écrasées. La spiritualité du bien être placebo pour classes saturées, vend l’illumination clé en main. Être apaisé dans un monde malade devient une complicité.

    Le gouffre entre riches et pauvres s’élargit jusqu’à devenir une faille tectonique. Ici, les sans-abri et les détenus forment une population parallèle, invisible, excédentaire. La colère monte, mais sans débouché. Les mensonges de la propagande ne prennent plus, pourtant rien ne bouge. Le faux règne encore, mais sans croyants véritables. La méfiance est totale, la paralysie aussi.

    La vie sociale est figée comme un organisme sous cryogénie. Et la jeunesse encaisse le choc frontal. Elle hérite d’un futur déjà hypothéqué, d’un monde sans promesse. Le suicide devient une option rationnelle dans un système qui ne propose que la survie sous perfusion. Mourir jeune apparaît parfois plus logique que vieillir dans un enfer bien géré.

    Notre époque postmoderne n’est pas décadente : elle est terminalement fonctionnelle. Elle continue de tourner alors que tout est déjà mort.


  • Le nouveau Dollar pour les nuls...Dépouillage mondial

    L’idée est de lier les stablecoins aux Dollar, obtenant ainsi un triple effet. Placement ex ante complet, compte tenu de la nature des titres américains à court terme en tant que garantie financière primaire ; la transparence ontologique grâce au caractère à taux de change fixe des stablecoins, qui maintient toujours sa valeur inchangée par rapport à la monnaie de référence (dollar américain) ; Possibilité d’échange instantanée.

    Qu’est-ce que cette option offre par rapport à l’ancien modèle ? Une base monétaire toujours liquide mais non liée à l’effet de levier de la Banque centrale et toujours accessible sans intermédiation. De toute évidence, il y a un inconvénient. Car un tel système risque de se justifier dans une surabondance de liquidités qui n’alimente que la spéculation.

    thumbnail (1).jpgNous avons donc besoin d’une réserve neutre pour absorber ces excès. Et quel meilleur point d’ancrage que celui garanti par le Bitcoin ? Par rapport à tout autre actif de valeur, y compris l’ Or il repose sur quatre piliers uniques à ce jour : la transparence, la liquidité, la vérifiabilité immédiate et, surtout, la programmabilité et surtout le moyen de stériliser sa dette en la vendant au monde entier sans intermédiaires financiers autres qu’ aux américains…

    Trump appelle cela avec raison le « Genius Act ».

    Brownstone Research

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  • Bulle Kaki mode d'emploi

    En préambule, je voudrais remercier chris P pour cette top illustration qui résume tout/

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    L’argent d’avant — cette vapeur sacrée sortie des tuyaux de la Fed, ce fantôme élégant qui traversait les frontières comme un trader sous acide — n’était qu’une fiction tenue par la glue de la confiance. Une sorte de dieu fiat flottant au-dessus du globe, hypnotisant les foules dans les salles de marché climatisées.

    Puis la guerre a posé sa main glacée sur la table, et le billet a senti l’odeur du sang. Après, l’argent se durcit, se minéralise, redevient matière : pétrole, or, cuivre, terres rares. Des lingots contre des vies, des barils contre des nations. L’argent muté, géopolitique, tatoué de frontières, s’est mis à parler la langue sèche des ressources physiques pour échapper aux saisies, aux sanctions, aux mains fantômes du Contrôle.

    L’universalité monétaire — cette vieille plaisanterie cosmopolite — éclate comme un écran CRT trop chargé :
    Bloc occidental vs. Bloc BRICS.
    Deux mondes, deux monnaies, deux vérités incompatibles.
    La fragmentation devient la règle. Le capital, lui, se choisit un camp.

    On enterre alors l’illusion de la gratuité :
    les taux montent comme des fièvres tropicales,
    l’inflation ronronne sous le plancher,
    et chaque dollar, chaque yuan pèse soudain comme un kilo de métal précieux.
    Le crédit redevient chaîne, collier, collimateur.

    Les États-Unis voient leurs Treasuries perdre leur auréole de risque zéro — comme un prêtre déchu surpris dans une arrière-salle sordide.
    La Russie empile l’or,
    la Chine empile l’or,
    et le dollar, ce vieux roi cocaïné, vacille sur son trône.
    La multipolarité s’installe comme une brume toxique : lente, tenace, irréversible.

    Et on nous dit qu’après la guerre
    — si jamais elle se termine —
    rien ne sera réparé.
    La fin du conflit ne guérit pas, elle cristallise.
    On entre dans une ère de stagnation géopolitique :
    chaînes d’approvisionnement blindées,
    efficaces comme des prisons,
    mais jamais optimales.
    L’inflation persiste, collée aux commodities comme une tique sous la peau.

    Au fond, ce que personne n’ose vraiment dire :
    la guerre a ramené l’argent sur terre,
    l’a dépouillé de son abstraction hallucinée.
    Fini le règne du capital spectral qui générait du capital en lévitation,
    du crédit sur du crédit sur du mirage.
    La financiarisation arrive en bout de course comme un vieux junkie en manque.

    Le système touche ses limites —
    et dans un dernier spasme,
    il mute en son contraire :
    le fictif retombe en poussière,
    l’Imaginaire décroît,
    et le capital, ce grand halluciné, revient s’écraser dans la boue du réel.

    Un bruit sourd, une vérité sans glamour :
    la fin du capital fictif.
    L’époque où l’on imprimait de la magie est morte.
    Bienvenue dans le siècle où l’argent a un poids, une odeur, et parfois du sang sur les bords.