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europe - Page 4

  • Où grincent les chimères

    Les économies des pays pauvres sont divisées entre un secteur « moderne » étroit qui utilise des technologies de pointe et un secteur «traditionnel » beaucoup plus vaste caractérisé par une productivité extrêmement faible. On appelle cela le dualisme productif.

    Aujourd'hui le dualisme productif est également devenu une caractéristique critique et visible des économies avancées, nécessitant des remèdes qui sortent directement de la boîte à outils de la politique de développement.

    Il n'y a pas hélas que l'excellent Christophe Guilluy a avoir analysé la France périphérique et la fin des classes moyennes.

    Dans son livre de 2017 The Vanishing Middle Class, la disparition de la classe moyenne L'historien de l’économie du MIT Peter Temin a souligné que le modèle Lewis d’une économie duale était devenu de plus en plus pertinent pour les conditions aux États-Unis. Une combinaison de forces – la désindustrialisation, la mondialisation, les nouvelles technologies qui ont favorisé les professionnels et les capitalistes, et le déclin des protections pour le travail – ont en effet produit un fossé grandissant entre les gagnants et ceux qui sont laissés pour compte. La convergence entre les secteurs pauvres et riches de l’économie a été arrêtée, le niveau d’éducation a polarisé de plus en plus les marchés du travail et les disparités régionales se sont creusées.

    En Europe, l’augmentation des inégalités n’a pas été aussi marquée, en raison d’un État-providence plus fort, mais les mêmes forces y opéraient aussi. Les écarts entre les dirigeants et les retardataires entre les entreprises et les régions se sont creusés, et la classe moyenne s’est réduite

    En conséquence, les décideurs des économies avancées sont maintenant aux prises avec les mêmes questions qui préoccupent depuis longtemps les économies en développement: comment attirer les investissements, créer des emplois, accroître les compétences, stimuler l’esprit d’entreprise et améliorer l’accès au crédit et à la technologie – en bref, comment combler l’écart avec les parties les plus avancées et les plus productives de l’économie nationale.

    L’industrialisation a été le véhicule traditionnel pour surmonter le dualisme; à mesure que les travailleurs sont absorbés dans des activités manufacturières plus productives, les salaires augmentent et la productivité globale de l’économie augmente. Mais, dans les économies en développement et avancées, l’industrie manufacturière a perdu sa capacité à créer de nombreux emplois, en raison de l’automatisation et d’autres innovations permettant d’économiser de la main-d’œuvre. L’emploi manufacturier a diminué (en proportion de l’emploi total) même dans les pays qui ont maintenu des secteurs industriels forts, comme la Corée du Sud ou l’Allemagne.

    Ce n'est pas avec le pipoti pipota de Lemaire sur la réindustrialisation qui sera surtout de l'automatisation et de la robotisation que l'on y parviendra. Il faut se souvenir que depuis les années 80 le capitalisme dans l' hyper concurrence de la mondialisation n'arrivait plus à extraire la plus-value du travail de l'homme raison pour laquelle les délocalisations vers les pays pourvoyeurs de main d’œuvre bon marché ont eu lieues et que le capitalisme financier a vu le jour comme planche de salut du capitalisme à l'ancienne. Posez-vous la question / quelles sont les conditions économiques formidables pour que les entreprises qui avaient délocalisées dans les années 80 pour exister encore dans la mondialisation puissent en ce moment revenir en France et être rentable ?

    Que le consommateur citoyen accepte de payer trois à cinq fois le prix au minimum pour avoir un bel autocollant Made in France ? Cela ne serait pas suffisant car il faut vendre à l'export aussi...

    Quant au consommateur citoyen que l'on exalte aujourd'hui, depuis toutes ces années, on lui a vendu un pacte faustien : ce qu'il allait gagner en tant que consommateur, il allait le perdre en tant que travailleur localisé dans une société de consommation de produits venus d'ailleurs.

    Depuis les années 80, la capitalisme avait compris qu'il y avait beaucoup plus d'argent à gagner de la propension des gens à acheter n'importe quoi qu'à les faire travailler plus. Et les gens seraient heureux car travailler moins le ferait consommer plus et que le futur c'étaient les sociétés de loisir...

    Quarante après, il faut lui expliquer l'inverse...que ce qu'il va perdre en tant que consommateur il va le récupérer...en travaillant plus....Quel foutage de gueule...

     

    Les pays développés ressemblent de plus en plus à ceux des pays pauvres.



  • PB de Maths

     

    Aujourd'hui ... petit problème d'arithmétique soumis par l'Ami Huzun du blog :

     

    L'Europe, bonne élève, veut se passer du gaz russe qui doit maintenant être payé en roubles sonnants et trébuchants.

    Elle décide donc de s'alimenter auprès de son protecteur et maître.

    En 2021, l'Europe a importé 155 milliards de mètre cube de gaz liquéfié (LNG en anglais)

    45% étaient en provenance de la Russie (les méchants)

     

    Question 01 : Combien de M3 ces 45% représentent-ils ?

    Réponse  01 : 69,75 milliards de mètre cube

     

    En admettant que la consommation est équitablement répartie tout au long de l'année :

    Question 02 : Quelle est la consommation mensuelle nécessaire ? Astuce : il y a 12 mois dans l'année

    Réponse  02 : 5,81 milliards de mètre cube

     

    Sachant que le plus gros bateau permettant le transport de gaz liquéfié, le Qatarmax, permet de transporter 266 000 mètre cube de gaz liquéfié :

     

    Question 03 : Combien faut-il de livraisons par Qatarmax pour livrer chaque mois les 5,81 milliards de mètre cube (réponse 02. Ouarf)

    Réponse  03 : 21842 livraisons (Astuce : utiliser la division)

     

    Question 04 : On admettra qu'il y a 30 jours dans le mois, combien cela fait-il de livraison par jour

    Réponse  04 : 704 livraisons par jour

     

    Sachant qu'il faut environ un jour pour décharger la livraison, on admettra que la construction de ports de déchargement a été anticipé avant-guerre (L'UE est prévoyante) et qu'il existe 704 ports de déchargement en Europe. Merci M. Bouygues

    Chaque jour, 704 Qatarmax arrivent et déchargent dans les 704 ports de déchargement.

    Une fois déchargé, ils  repartent vers Houston ou autre port des USA pour recharger.

    Le voyage prend en moyenne 18 jours aller et la même chose au retour et une journée de rechargement.

     

    Question 05 : Combine faut-il de Qatarmax pour assurer ces livraisons chaque jour

    Réponse  05 : Astuce (on multiplie 704*30 ) 21120 Qatarmax

     

    Sachant que l'on construit un Qatarmax en un an environ et qu'il existe 4 chantiers navals capable de les construire...

    Question 06 : Combien faut-il d'années pour construire la flotte de 21120 Qatarmax

    Réponse  06 : Astuce (on divise 21120/4 ) 5280 ans

     

    Actuellement, seul un chantier naval est capable de construire le Qatarmax

    Le Qatarmax nécessite des aciers spéciaux dus aux contraintes thermiques de transport de gaz liquéfié.

    Cet acier spécial a besoin de beaucoup de nickel. La Russie est un très gros exportateur de nickel.

     

    Question 07 : Quel argument allez-vous utiliser avec la Russie pour avoir des réductions sur le prix du nickel ?

    Réponse  07 : Soyez créatif. License Netflix, participation à l'Eurovision, ....

     

     

    https://www.iea.org/news/how-europe-can-cut-natural-gas-imports-from-russia-significantly-within-a-year

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Qatarmax

  • Giorgio Agamben : un prophète

     

    "Les hommes se sont si bien habitués à vivre dans une condition de crise pérenne et de pérenne urgence qu’ils ne semblent pas même se rendre compte que leur vie a été réduite à une condition purement biologique et qu’elle a perdu toute dimension sociale et politique et même toute dimension humaine et affective. Une société qui vit dans un état d’urgence pérenne ne peut être une société libre. Et, de fait, nous vivons dans une société qui a sacrifié la liberté aux supposées « raisons de sécurité » et qui, pour cette raison même, s’est condamnée elle-même à vivre dans un état de peur et d’insécurité pérennes.

    Il n’est pas étonnant qu’on évoque la guerre à propos de ce virus. Les mesures d’urgence nous obligent en effet à vivre dans des conditions de couvre-feu. Mais une guerre livrée contre un ennemi invisible qui peut se loger dans le corps de chaque homme n’est-elle pas la plus absurde des guerres ? Il s’agit en vérité, d’une guerre civile. L’ennemi n’est pas à l’extérieur de nous. Il est à l’intérieur de chacun de nous.

    Ce qui inquiète, alors, ce n’est pas tant, ou pas seulement le présent, mais c’est ce qui va venir après. Ainsi, tout comme les guerres ont laissé en héritage à la paix une série de technologies néfastes, des fils barbelés aux centrales nucléaires, de la même manière il y a fort à parier que l’on tentera de poursuivre après l’urgence sanitaire les expérimentations que les gouvernements n’avaient pas réussi jusqu’ici à mener à bien : fermer les universités et les écoles et faire des leçons par internet, arrêter une bonne fois pour toutes de se réunir et de parler ensemble d’arguments politiques ou culturels, se contenter d’échanger des messages digitaux, et partout où c’est possible, faire en sorte que les machines remplacent enfin tout contact – toute contagion – entre les êtres humains."