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économie - Page 14
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Badiou toujours au top
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Américanisation et barbarie
Après la mort de deux adolescents en un mois dans le ghetto ou je réside, LCI a consacré une heure d’émission au sujet en invitant le philosophe Roger-Pol droit pour qu’il éclaire de ses lumières savantes le mystère des banlieues de sécurité prioritaire qui génère des « barbares »
Comme d’habitude et rien de nouveau sous le soleil, le philosophe, qui doit lire Nécronomie, a stigmatisé comme cause l’incommunicabilité avec les barbares qui a fait verser tant de flots d’encre à la meute journalistique et sociologique. Ainsi que l’absence de mots et de langage chez les barbares permettant une médiation quelconque.Analyse nécronomique :
Qui ne vit pas avec moi et comme moi veut se suicider.
Qui ne parle pas comme moi, qui ne s’habille pas comme moi, n’est pas intégrable.
Tel est l’enseignement que l’Empire sème.
Mais les barbares sont sourds à des avertissements aussi puérils, Ces barbares ne parlent pas et ne comprennent pas la langue de l’Empire, et, ne veulent pas l’apprendre. Ils ne savent pas que faire de la structure sociale de l’Empire, de la laïcité, des actuels moyens de production, des papiers d’identité ou du RSA. Ils n’ont rien à demander aux fonctionnaires impériaux, ni rien à leur offrir.. Ils n’ont pas le temps de se demander si le capitalisme permet l’ascension sociale. Contrairement aux sujets mécontents qui voudraient devenir des sujets contents, la possibilité d’un monde plus juste et plus social n’intéresse pas ces barbaresAujourd’hui, les barbares ne campent plus aux portes de la Cité. Ils se trouvent déjà à l’intérieur, ils y sont nés. Elles n’existent plus, les froides terres du Nord ou les steppes dénudées de l’Est, d’où faire jaillir les invasions. Il faut prendre acte que les barbares proviennent des rangs des sujets de l’Empire eux-mêmes. Ce qui revient à dire que les barbares sont partout. Pour les oreilles habituées à la langue de la cité, il est facile de les reconnaître puisqu’ils s’expriment avec un fort accent qui mixe l’arabe, le français souvent en verlan et l’anglais. Mais il ne faut pas se laisser abuser par cette novlangue, il ne faut pas confondre celui qui est dépourvu de langue avec celui qui parle une langue autre. Beaucoup de barbares sont en fait privés d’un langage usuel, rendus analphabètes par la suppression de leur propre conscience individuelle – conséquence de l’extermination de la signification réalisée par l’Empire. Si l’on ne sait pas comment dire, c’est parce que l’on ne sait pas quoi dire, et vice versa. Et l’on ne sait pas quoi dire, ni comment, parce que tout est banalisé, réduit au signe même, à l’apparence
Et quoi dire, que faire au milieu du désert ? nombre de sujets deviennent barbares dans leurs gestes. Une fois paralysée la langue, ce sont les mains qui frémissent pour trouver un soulagement à la frustration. Inhibée dans sa manifestation, la pulsion de la joie de vivre se renverse en son contraire, l’instinct de mort. La violence explose et, étant sans signification, elle se manifeste d’une façon aveugle et furieuse, contre tout et tous, ruinant tous les rapports sociaux. C’est n’est pas une révolution, même pas une révolte, c’est un massacre généralisé accompli par les sujets rendus barbares par un monde sans sens parce que à sens unique. Cette violence sombre et désespérée gêne l’Empire, troublé dans sa présomption de garantir la paix des esprits, mais cela ne le préoccupe pas. En soi, elle ne fait qu’alimenter et justifier la recherche d’un meilleur ordre public. Cependant, bien que facilement récupérable une fois montée à la surface, elle montre toute l’inquiétude qui agite en profondeur cette société, toute la précarité de la contention par l’Empire des vicissitudes du monde moderne.
La furie des barbares inspire de la terreur jusque parmi beaucoup d’ennemis de l’Empire comme Besancenot ou Mélenchon, désireux de vaincre mais avec les bonnes manières. En braves civilisés, ceux-là partagent le désaccord mais pas la haine ; ils comprennent l’indignation mais pas la rage ; ils lancent des slogans de protestation mais ne hurlent pas à la guerre ; ils sont prêts à verser la salive mais pas le sang.Ce qui fait une grosse différence à l'arrivée….
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La Grande Déconnexion
9 millions de français sous le seuil de pauvreté. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En même temps, Il n’y aura pas de solution sociale à la situation présente.
Certainement pas le futur revenu d’activité que veut mettre en place Macron. Je crois avoir été le premier dans un livre « La Grande Déconnexion » à avoir abordé le dernier des grands sujets tabous : les émeutes transgénérationnelles. Une génération de garçons sauvages qui ne croient plus les plus de trente ans.
La promesse de reconstruire tout ce que leurs parents ont détruits ne sera pas suffisante pour une réunification entre les générations autour d’un idéal économique fut-il baptisé maintenant écologique.
On n’arrivera pas à rendre sexy le fait de torcher des vieillards abandonnés des leurs pour l’équivalent d’un SMIC. Ceux qui ont trouvé dans les voies criminelles moins d’humiliation et plus de bénéfices que dans métiers sous-payés comme VTC, UBER, livreur Amazon, ou gros bras dans les grandes surfaces ne rendront pas leurs armes, et la prison ne leur inculquera pas l’amour de la société. Ils sortiront comme aux USA de toutes les statistiques mais déjà un grand nombre d’entre eux ne pointe pas au chômage et ne demande pas non plus le RSA.
Tout ceci ne pourra qu’exciter encore les retraités 6,5 personnes sur 10 à ce jour. 7,5 demain qui seront forcément heurtés par ce refus du travail d’une part large de la jeunesse et dont le vote glissera massivement vers le Rassemblement National.
Puisque nécessairement, si les jeunes générations ne font pas le choix de l’activité forcée et du travail obligatoire, les retraites sont condamnées à stagner et même à diminuer considérablement.
Ce moment de l’histoire n’est pas si éloigné que l’on pourrait le croire si l’on en juge aux difficultés qu’éprouve le gouvernement à réformer dans le contexte actuel.
Finalement, moi qui vis dans le 93 dans une zone de sécurité prioritaire, je suis un privilégié en pareille époque. Je vis dans un endroit où persistent encore un peu de vie commune, quelques liens entre les êtres, quelques solidarités non étatiques, une économie informelle, une organisation qui ne vient pas d’en haut. De tout cela, je bénéficie en tant que travailleur délocalisé dans mon propre pays.
Il y a peu, j’ai tenu ces propos stupéfiants à un journaliste suédois venu m’interviewer sur « le phénomène Gilets Jaunes ».
- Vous n’avez pas peur ? m’a-t-il demandé
Je lui ai répondu que j’avais plus peur des CRS qui dans la manif pour le climat m’avaient tiré dessus à bout portant avec un pistolet lanceur lacrymo.
Quoi qu’en pensent les bonnes âmes républicaines, la gestion des quartiers «par communauté» est en réalité la plus efficace. En tant que gaulois isolé, je suis une curiosité locale. Tantôt, Tonton chez les maghrébins, tantôt Papa chez les africains ou jaypy chez les srilankais...Je me suis intégré dans la désintégration. Logique, depuis que je suis petit, j'ai toujours aimé être minoritaire. Cela me rassure.Personne ne m’emmerde. Personne ne peut emmerder les nécronomistes…Comme disait Bernanos « qui dispose de sa mort, peut affronter n’importe quel enjeu… »
Nécronomiquement Votre
JPC
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