Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

NECRONOMIE - Page 157

  • Sous le règne du Biopolitique

    Le dispositif immunitaire — cette exigence d’exemption et de protection —, lié à l’origine au domaine médical et juridique, s’est progressivement étendu à tous les secteurs et à tous les types de discours de notre vie, jusqu’à devenir le point de fixation, réel et symbolique, de l’expérience contemporaine. Toute société a certes exprimé une exigence d'autoprotection, toute collectivité a formulé une question de fond sur la conservation de la vie, mais j’ai l’impression que c’est seulement aujourd’hui, à la fin de l’époque moderne, que cette exigence est devenue le pivot autour duquel se construit soit la pratique effective, soit l’imaginaire, de toute une civilisation. Pour s’en faire une première idée, il suffit d’observer le rôle que l’immunologie — c'est-à-dire la science consacrée à l’étude et au renforcement de systèmes immunitaires — a joué non seulement au niveau médical, mais aussi social, juridique, éthique. Pensons seulement à ce qu’a signifié la découverte du syndrome d'immunodéficience du Sida en termes de normalisation — c’est-à-dire d’assujettissement à des normes précises et pas seulement hygiénico-sanitaires — de l’expérience individuelle et collective, aux barrières, non seulement prophylactiques mais socioculturelles, que le cauchemar de la maladie a élevées dans la sphère de tous les rapports interpersonnels. Passer du domaine des maladies infectieuses au domaine social de l’immigration nous en donne une première confirmation : qu’un flux migratoire en augmentation soit considéré, complètement hors de propos, comme un des dangers majeurs que courent nos sociétés, est une indication, dans ce domaine-là, du rôle central que joue la question immunitaire. De nouvelles barrières, de nouveaux points de blocage, de nouvelles lignes de séparation par rapport à ce qui menace, ou paraît menacer, notre identité biologique, sociale, environnementale, surgissent de partout.

    qu’est-ce qui distingue, après tout la volonté immunologique d’un Marc-Aurèle, quand il désire fortifier son âme au point d’en faire une « forteresse », de celle de l’individu moderne essayant de se constituer, pour reprendre un concept de Peter Sloterdijk, une « bulle » subjective ? Ceci, que le premier ne devra compter que sur lui-même, là où le second est l’effet d’une construction politique. Le stoïcien pariait bien plus sur le cosmos que sur la polis.

  • L'humeur nécronomique du jour


    L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

    Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.

    En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

    L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »

    Günther Anders, "L’Obsolescence de l’homme", 1956

    J'ajouterai que dans le contexte actuel où l'on voit poindre le discours " ce qu'il faudrait, c'est une bonne dictature pendant six mois (pourquoi six mois ?) pour remettre de l'ordre", ce que Todd appelle le macron lepénisme, les miasmes nauséabonds ne doivent rien à la pollution mais à la décomposition du corps social. L'intelligence collective ? Provoquer l'imbécile qui sommeille chez tout honnête citoyen est un jeu d'enfant. Ils portent tous leurs indignations garanties conformes en bandoulière. Ce qu'ils ne comprennent pas les heurte, les choque. Pour un peu, ils en appelleraient à une répression. Ils ne l'avoueront jamais mais ils jalousent ces pays non corrompus par les confitures d'humanisme où se pratiquent la lapidation. Les buchers de la sainte inquisition se consument encore dans les cervelles occidentales. . Les citoyens sous tutelle technocratique des élites responsables sont ravis sur le fond. Le troupeau veut savoir où il doit paître. Le pire, le plus angoissant pour des hommes est d'avoir à décider de leur destin. L'abattoir ne leur fait pas peur à conditions qu'ils y aillent guidés par un  berger.

    Tout ce que je dis ne concerne pas évidemment mes amis en lutte, les révoltés et tous ceux qui par leur refus d'être markétirisés ont cessé d'être des agents économiques, tous ceux qui refusent de jouer à un jeu truqué ou l'on perd comme les élections et tous ceux qui sont favorables à l'écriture du constituant unique moyen de restaurer la souveraineté populaire.

  • Le programme de Marcel

    marcel la feignasse,inaction française,covid,chomage,assistanat,election,programme présidentiel

     

    Inutile de vous présenter mon ami Marcel la feignasse ami très proche puisqu’il vit chez moi.

    Ces derniers temps, il s’est attelé à son programme présidentiel dont je vous livre le contenu.

    Beaucoup de travailleurs sont conditionnés par la Gauche et par la Droite à la fameuse  valeur travail. Ni l’argent ni l’ambition ne les motivent particulièrement. On atteint là le fond de la misère humaine. La volonté d’être intégré au  troupeau, l’abattoir étant le terme du voyage, les conduit à tout accepter afin d’être normalisés.

    Cette lobotomie sociale est irréversible. Une colonne vertébrale cassée et soumise ne se redresse pas. Au contraire, année après année, elle s’affaisse davantage jusqu’à ce que la langue lèche le sol. Les fins de semaine, les congés payés sont vécus avec panique. Hors l’entreprise, ils ne savent plus quoi faire de leurs heures en orphelins de l’obéissance. Et, quand vient le temps de la retraite, ils vont dans des cimetières faire des repérages. Peut-on affirmer qu’ils meurent alors qu’ils n’ont pas vécu ? On ne peut rien pour des cervelles en jachères. Des emballages humains sous vide. Nombre de ces ectoplasmes se signalent par la moisissure de leurs propos. Ils exècrent les assistés et les chômeurs. C’est pourquoi lorsqu’ils seront licenciés à leur tour, il faudra les intégrer dans une société protectrice des collabos, tout aussi légitime que la SPA. Les licenciés sans repères devront être adoptés par des PME PMI en manque de nervis. Inutile de les rémunérer, une gamelle le midi et le soir suffira à satisfaire ceux dont l’unique ambition est de servir.

    Concernant les évadés fiscaux, une confiscation de leurs patrimoines serait de salubrité publique. Une loterie attribuant ensuite par lots leurs patrimoines serait une sympathique initiative. Ne pourraient en être les bénéficiaires que les fainéants dont l’attitude aura été exemplaire. Exempte de tout laisser-aller avec le travail salarié.

    Marcel

    Président de l’Inaction Française