La star des analystes Zoltan Pozkar à rendu son verdict
Uniper, le service public allemand renfloué par le gouvernement avec 10 milliards de dollars de lignes de crédit et d’injections de liquidités par le biais d’achats d’actions, perd 100 millions d’euros par jour dans des recherches désespérées sur le marché au comptant du gaz alternatif à celui de la Russie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: le déficit énergétique de Moscou pour le système allemand est maintenant égal à 80%, mais si cela semblait déjà grave avec le gaz dans la zone de 200 euros par MWh, aux estimations de ces derniers jours, cela équivaut à une mort certaine.
En fait, un mois après le sauvetage, Uniper a déjà besoin de 4 milliards d’euros supplémentaires. Sinon, le risque d’insolvabilité reviendra par la porte d’entrée, après avoir été expulsé de la fenêtre de sauvetage avec de l’argent public. Ce qui, potentiellement, voit aujourd’hui l’Europe accepter le paradigme d’un monde basé sur l’équilibre ingérable de 2 000 milliards de valeur économique allemande dépendant de 20 milliards de dollars de gaz russe. Sans Moscou, sans les prix et les flux garantis par Moscou, Berlin est ko. Et le moment de trouver des alternatives qualifiantes est loin d’être un succès : avec le prix du charbon qui monte également en flèche, avant cette étape, le gouvernement Scholz devra revenir sur la décision de dire adieu à l’énergie nucléaire. Et que feront les Verts à ce moment-là? Crise gouvernementale à l’italienne et chaos supplémentaire qui ajoute au chaos?