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Crise et Mutation - Page 68

  • En attendant la Mutation





    Après la stagflation (inflation élevée et récessions sévères) des années 1970 et du début des années 1980, la Grande Modération a été caractérisée par une faible inflation dans les économies avancées; une croissance économique relativement stable et robuste, avec des récessions courtes et superficielles; les rendements obligataires faibles et en baisse (et donc les rendements positifs des obligations), en raison de la baisse séculaire de l’inflation; et la forte hausse des valeurs des actifs risqués tels que les actions américaines et mondiales.

    Cette période prolongée de faible inflation s’explique généralement par le passage des banques centrales à des politiques crédibles de ciblage de l’inflation après les politiques monétaires laxistes des années 1970, et par l’adhésion des gouvernements à des politiques budgétaires relativement conservatrices (avec des mesures de relance significatives uniquement pendant les récessions). Mais, plus importants que les politiques axées sur la demande ont été les nombreux chocs positifs de l’offre, qui ont augmenté la croissance potentielle et réduit les coûts de production, maintenant ainsi l’inflation sous contrôle.

    Au cours de l’ère d’hypermondialisation de l’après-guerre froide, la Chine, la Russie et d’autres économies de marché émergentes sont devenues plus intégrées dans l’économie mondiale, lui fournissant des biens, des services, de l’énergie et des produits de base à faible coût. La migration à grande échelle du Sud vers le Nord a permis de limiter les salaires dans les économies avancées, les innovations technologiques ont réduit les coûts de production de nombreux biens et services, et la stabilité géopolitique relative a permis une allocation efficace de la production aux endroits les moins coûteux sans se soucier de la sécurité des investissements.

    L'économie mondiale a commencé à craquer pendant la crise financière mondiale de 2008, puis pendant la récession de 2020 liée à la COVID-19. Dans les deux cas, l’inflation est d’abord restée faible en raison des chocs de la demande, et des politiques monétaires, budgétaires et de crédit souples ont empêché la déflation de s’installer. Mais maintenant, l’inflation est de retour, augmentant fortement, en particulier au cours de l’année écoulée, en raison d’un mélange de facteurs de demande et d’offre.

    En plus de tout cela, le changement climatique est également stagflationniste. Les sécheresses, les vagues de chaleur, les ouragans et autres catastrophes perturbent de plus en plus l’activité économique et menacent les récoltes (entraînant ainsi une hausse des prix des denrées alimentaires). Dans le même temps, les demandes de décarbonisation ont conduit à un sous-investissement dans la capacité des combustibles fossiles avant que les investissements dans les énergies renouvelables n’aient atteint le point où ils peuvent compenser la différence. Les fortes flambées des prix de l’énergie d’aujourd’hui étaient donc inévitables. Il a donc été fait le choix, une mutation ne pouvant se faire que contraint et forcé de nous plonger dans l'économie de guerre sans guerre pour sur-accélérer le tout.

    Dans ce contexte et à l'aube d'une récession mondiale, notre pays se réveille avec une gueule de bois en constatant que nous n 'avons plus l'argent pour financer les besoins énormes des ministères régaliens Police Justice, Éducation,Santé. Hier c'était la sécurité civile aujourd'hui c'est l'Armée, tout s'écroule comme un château de cartes.

    Concernant la sécurité civile et l'armée la planche à billets de la BCE va fonctionner puisque le réchauffement climatique concerne tout le monde ainsi que la nécessité d'avoir des armes pour protéger l'Europe dans le contexte actuel. Pour le reste il va falloir trouver l'argent sans endetter le pays Question insoluble la réaction contre l’hypermondialisation a pris de l’ampleur, créant des opportunités pour les politiciens populistes, nativistes et protectionnistes. La colère du public face aux inégalités flagrantes de revenu et de richesse s’est également accrue, conduisant à davantage de politiques pour soutenir les travailleurs et les « laissés-pour-compte ».

    Raison pour laquelle je dis que sous le capitalisme ce que nous allons trouver ce n'est pas le socialisme mais les décombres du capitalisme et il va falloir apprendre à nous mouvoir dans les décombres.Il n'est pas possible d'investir pour le passé, pour le présent et pour l'avenir en même temps...



  • La sobriété malheureuse



    Aujourd'hui les amis nécros, ce que je peux vous dire c'est que tous les indicateurs nécro sont au vert

    Aux UK comme vous le savez avec le mouvement Don't pay qui vient de dépasser les 100 000 ce qui n'est pas étonnant puisque avant même la prochaine augmentation de 78 % le record d'impayés avaient explosé. Aux USA c'est ATT l’opérateur télécoms historique constant que les gens ne payent plus les factures. Dans ce contexte d'inflation et de taux d’intérêt qui montent alors que, rappelons le, nous sommes au bord d'une récession mondiale de plus en plus d'émeutes consuméristes et de revendication de pouvoir d'achat donc des baisses de prix vont apparaître. Mais dans ces mouvements il y a ceux qui trouvent cela trop cher et aussi ceux déjà qui ne peuvent plus payer.

    Le gouvernement n'a aucune autre solution que s'endetter massivement creusant la dette encore et nous rapprocher mois après mois du modèle japonais et du châtiment soit espérer que la BCE qui a du retard sur la FED déclare que l'inflation est vaincue et que l'on fait revenir la planche à billets pour acheter des obligations souveraines et pour le reste la fête au village global. Malheureusement, nous n'en prenons pas le chemin et avant de sortir le chéquier, le gouvernement va bien évidemment nous vendre la guerre sans guerre et l'effort de guerre et de solidarité de cette merveilleuse Europe envers l'Ukraine. Mais cela ne sera pas suffisant pour apaiser ceux qui ne peuvent plus suivre . On nous répétera en boucle qu'on s'en sort mieux que nos voisins européens qui ont pourtant taxé les superprofits mais cela ne sera pas suffisant.

    Forcément vouloir nous faire accomplir en deux ans une mutation qui normalement se fait en une génération soit vingt ans, c'est sportif car il va bien falloir la financer cette transition vers le monde meilleur. Et comme je le dis souvent le discours qui consiste à dire aux gens Appauvrissez-vous sur le lieu même de votre richesse et vous allez atteindre à pied ou en vélo le nirvana de la sobriété heureuse ne sera pas convaincant pour tout le monde. Entre autres pour ceux qui ont la sobriété malheureuse. Bref, il va falloir gérer tout cela pendant quelques mois sans aucune solutions car il n'y en a pas et avec juste le discours que le temporaire ne va pas devenir définitif et que ça va bien finir. Tout va allez très vite maintenant...

  • Quand le Docteur Doom parle...

    docteur doom,crise,stagflation,deflation,resignation,grande moderation,chine,russieIl est pas optimiste le Docteur

    Morceaux choisis

     

    Au cours de l’ère d’hypermondialisation de l’après-guerre froide, la Chine, la Russie et d’autres économies de marché émergentes sont devenues plus intégrées dans l’économie mondiale, lui fournissant des biens, des services, de l’énergie et des produits de base à faible coût. La migration à grande échelle du Sud vers le Nord a permis de limiter les salaires dans les économies avancées, les innovations technologiques ont réduit les coûts de production de nombreux biens et services, et la stabilité géopolitique relative a permis une allocation efficace de la production aux endroits les moins coûteux sans se soucier de la sécurité des investissements.

    Mais la Grande Modération a commencé à craquer pendant la crise financière mondiale de 2008, puis pendant la récession de 2020 liée à la COVID-19. Dans les deux cas, l’inflation est d’abord restée faible en raison des chocs de la demande, et des politiques monétaires, budgétaires et de crédit souples ont empêché la déflation de s’installer. Mais maintenant, l’inflation est de retour, augmentant fortement, en particulier au cours de l’année écoulée, en raison d’un mélange de facteurs de demande et d’offre.

    Du côté de la demande, les politiques monétaires, budgétaires et de crédit souples et non conventionnelles sont devenues non pas un bug, mais plutôt une caractéristique du nouveau régime. Entre l’augmentation actuelle des stocks de dettes privées et publiques (en pourcentage du PIB) et les énormes passifs non capitalisés des systèmes de sécurité sociale et de santé par répartition, les secteurs privé et public sont confrontés à des risques financiers croissants. Les banques centrales sont donc enfermées dans un « piège de la dette » : toute tentative de normalisation de la politique monétaire entraînera une flambée du fardeau du service de la dette, entraînant des insolvabilités massives, des crises financières en cascade et des retombées dans l’économie réelle.

    Les gouvernements étant incapables de réduire les dettes et les déficits élevés en dépensant moins ou en augmentant leurs revenus, ceux qui peuvent emprunter dans leur propre monnaie auront de plus en plus recours à la « taxe sur l’inflation »: compter sur une croissance inattendue des prix pour effacer les passifs nominaux à long terme à taux fixesAinsi, comme dans les années 1970, des chocs d’offre négatifs persistants et répétés se combineront à des politiques monétaires, budgétaires et de crédit souples pour produire une stagflation. En outre, des ratios d’endettement élevés créeront les conditions d’une crise de la dette stagflationniste. Pendant la Grande Stagflation,  de tout portefeuille d’actifs traditionnel – obligations à long terme et actions américaines et mondiales – en souffrira, entraînant potentiellement des pertes massives.