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philosophie - Page 2

  • Colaricocovirus

    Reçu hier le nouveau livre de Mehdi que j'ai dévoré en une nuit. J'ai toujours eu un immense respect pour l'homme et son œuvre. Comme pour toutes les personnes qui marchent debout et passent au travers des mailles du filet quelles que soient leurs activités.

    Maurice Dantec m'avait alerté sur l'OVNI Mehdi. Il avait été emballé par l'Antéforme et devait par la suite l'écrire dans son Laboratoire de catastrophe générale. Plus tard, j'avais lu Society, le premier livre interactif. J'avais appris qu'il allait publier un livre avec David Graeber le regretté et génial anarchiste d'Occupy Wall Street.

    Puis Mehdi avait disparu. La fantômisation comme seule armure et comme ultime asile, Mehdi hurlait son absence.

    J’eus un jour la bonne idée de lui écrire. Quelques temps après, il montait de son village médiéval pour me rencontrer dans le ghetto des quatre chemins de la drogue qui allait par la suite devenir le lieu de villégiature des crackers. J'aime habiter dans les endroits qui filtrent les visites.

    Et, nous sommes devenus amis, unis par les références contre-culturelles communes de Debord à Burroughs en passant par Roger Gilbert-Lecomte et Antonin Artaud.

    Mehdi Belhaj Kacem n'est pas un spécialiste d' Artaud pour rien. Un pied sur terre, un autre dans le ciel, il n'appartient plus totalement à la terre. Il ne met son ego que dans les livres car il est une charmante personne.

    Il est aussi quelqu'un de reconnaissant, qualité rare de nos jours et me voir ainsi cité dans pareil ouvrage aux cotés d'illustres références me comble. On le serait à moins.

    Je vous invite donc à lire ce concentré de nécronomie offensive car de la lumière, il ne faut que retenir l'éclat électif des cocktails molotov. Ce livre en est un.

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  • Où grincent les chimères

    Les économies des pays pauvres sont divisées entre un secteur « moderne » étroit qui utilise des technologies de pointe et un secteur «traditionnel » beaucoup plus vaste caractérisé par une productivité extrêmement faible. On appelle cela le dualisme productif.

    Aujourd'hui le dualisme productif est également devenu une caractéristique critique et visible des économies avancées, nécessitant des remèdes qui sortent directement de la boîte à outils de la politique de développement.

    Il n'y a pas hélas que l'excellent Christophe Guilluy a avoir analysé la France périphérique et la fin des classes moyennes.

    Dans son livre de 2017 The Vanishing Middle Class, la disparition de la classe moyenne L'historien de l’économie du MIT Peter Temin a souligné que le modèle Lewis d’une économie duale était devenu de plus en plus pertinent pour les conditions aux États-Unis. Une combinaison de forces – la désindustrialisation, la mondialisation, les nouvelles technologies qui ont favorisé les professionnels et les capitalistes, et le déclin des protections pour le travail – ont en effet produit un fossé grandissant entre les gagnants et ceux qui sont laissés pour compte. La convergence entre les secteurs pauvres et riches de l’économie a été arrêtée, le niveau d’éducation a polarisé de plus en plus les marchés du travail et les disparités régionales se sont creusées.

    En Europe, l’augmentation des inégalités n’a pas été aussi marquée, en raison d’un État-providence plus fort, mais les mêmes forces y opéraient aussi. Les écarts entre les dirigeants et les retardataires entre les entreprises et les régions se sont creusés, et la classe moyenne s’est réduite

    En conséquence, les décideurs des économies avancées sont maintenant aux prises avec les mêmes questions qui préoccupent depuis longtemps les économies en développement: comment attirer les investissements, créer des emplois, accroître les compétences, stimuler l’esprit d’entreprise et améliorer l’accès au crédit et à la technologie – en bref, comment combler l’écart avec les parties les plus avancées et les plus productives de l’économie nationale.

    L’industrialisation a été le véhicule traditionnel pour surmonter le dualisme; à mesure que les travailleurs sont absorbés dans des activités manufacturières plus productives, les salaires augmentent et la productivité globale de l’économie augmente. Mais, dans les économies en développement et avancées, l’industrie manufacturière a perdu sa capacité à créer de nombreux emplois, en raison de l’automatisation et d’autres innovations permettant d’économiser de la main-d’œuvre. L’emploi manufacturier a diminué (en proportion de l’emploi total) même dans les pays qui ont maintenu des secteurs industriels forts, comme la Corée du Sud ou l’Allemagne.

    Ce n'est pas avec le pipoti pipota de Lemaire sur la réindustrialisation qui sera surtout de l'automatisation et de la robotisation que l'on y parviendra. Il faut se souvenir que depuis les années 80 le capitalisme dans l' hyper concurrence de la mondialisation n'arrivait plus à extraire la plus-value du travail de l'homme raison pour laquelle les délocalisations vers les pays pourvoyeurs de main d’œuvre bon marché ont eu lieues et que le capitalisme financier a vu le jour comme planche de salut du capitalisme à l'ancienne. Posez-vous la question / quelles sont les conditions économiques formidables pour que les entreprises qui avaient délocalisées dans les années 80 pour exister encore dans la mondialisation puissent en ce moment revenir en France et être rentable ?

    Que le consommateur citoyen accepte de payer trois à cinq fois le prix au minimum pour avoir un bel autocollant Made in France ? Cela ne serait pas suffisant car il faut vendre à l'export aussi...

    Quant au consommateur citoyen que l'on exalte aujourd'hui, depuis toutes ces années, on lui a vendu un pacte faustien : ce qu'il allait gagner en tant que consommateur, il allait le perdre en tant que travailleur localisé dans une société de consommation de produits venus d'ailleurs.

    Depuis les années 80, la capitalisme avait compris qu'il y avait beaucoup plus d'argent à gagner de la propension des gens à acheter n'importe quoi qu'à les faire travailler plus. Et les gens seraient heureux car travailler moins le ferait consommer plus et que le futur c'étaient les sociétés de loisir...

    Quarante après, il faut lui expliquer l'inverse...que ce qu'il va perdre en tant que consommateur il va le récupérer...en travaillant plus....Quel foutage de gueule...

     

    Les pays développés ressemblent de plus en plus à ceux des pays pauvres.



  • Anders for Ever

     

     

    une note de Marcel la feignasse Président de l'inaction française

     

    En mourant, l'homme n'accède pas à l'Olympe des produits calibrés, mais à l'Hadès des matières premières brutes, indignes — Par l'image, l'homme cherche à construire la dénégation de sa finitude : la vedette cinématographique entre dans l'éternité pour avoir consenti à devenir une pure image — La vedette fait facilement de la publicité pour une marchandise, car l'âne se frotte à l'âne : les immortels en famille !

    À notre époque, le but de l'existence consiste à produire des moyens — Le but assigné à un but est d'être un moyen pour les moyens : dès lors, on n'autorise plus qu'une critique qui s'attaque à l'adéquation opératoire du moyen, et en aucun cas une critique qui commence à raisonner en termes de buts — Les moyens justifient les fins

     La croyance dans le progrès était une croyance dans le caractère infini du processus, pétrie d'optimisme et ignorante de l'existence du négatif — La croyance dans le progrès rendait inutile d'imaginer l'avenir, qui se faisait tout seul : il faut à présent comprendre que rien ne se fait tout seul, mais que nous le faisons) — Dans le travail conçu comme valeur morale en soi, le travail lui-même justifie le produit (le résultat), au sujet duquel toute interrogation devient superflue : la production du pire est encore de la production, donc sacro-sainte — Comme il n'existe positivement aucun point de vue extérieur au travail, il n'en existe aucun où l'on sait ce qu'on fait, et ce qui se fait.

     

    Marcel fils putatif de Günther Anders