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recession - Page 13

  • Changement de paradigme

    chomage,rsa,assistanat,democraties de marché,futur,recession,depression,failliteMême la Money Power commence à se rendre compte

    L'ancien CFO de Goldman Sachs, Marty Chavez, pense que la redistribution des revenus via le revenu de base universel (UBI) est le seul moyen d'éviter la révolution alors que l'écart de richesse continue de croître.

    Comme l’indique l’écrivain Jeremy Seabrook spécialisé dans les questions sociales : « la culture du pauvre n’est pas différente de celle du riche, ils doivent partager le même monde, ce monde qui a été édifié pour le plus grand bénéfice de ceux qui ont de l’argent. La pauvreté est aggravée par la croissance économique, de même qu’elle est augmentée par la récession ». Et il est vrai que la récession signifie plus de pauvreté et moins de ressources ; mais, avec la croissance, le spectacle des biens de consommation devient encore plus envahissant, et le gouffre entre le désir et la réalité se creuse davantage encore.

    Dans les démocraties de Marché, le chômeur ou l’assisté sont donc à la fois des producteurs et des consommateurs inachevés. Ce qu’on leur reproche, c’est évidemment en premier de ne pas travailler ce qui sous-entend en réalité de ne pas dépenser assez en tant que consommateur. Salaud de pauvres ; Les crédits conso sont fait pour ça. Pendant toute la période du COVID nous n’avons pas cessé d’avoir des discours lénifiants sur la fantastique épargne des français avant que les chiffres viennent révéler ce qui était pourtant une évidence à savoir que cette épargne avait été réalisée par les catégories les plus aisées et que les plus défavorisés s’étaient endettés pour survivre. Cette simple démonstration prouve que le problème économique ne vient donc pas des pauvres mais des riches. Les pauvres vivent au-dessus de leurs moyens et les riches en dessous de leurs moyens. C’est pour cela je pense qu’il est temps de réhabiliter celui qu’on désignait jusqu’alors comme un assisté mais qui en fait se révèle un agent économique extrêmement  fiable. Cet agent économique est en fait un travailleur à domicile rémunéré pour consommer. Son rôle est primordial dans l’économie puis qu’il n’épargne pas et qu’il fait circuler l’argent.

    Car si l’on va au bout de la logique qui nous est proposée, Ne pas consommer est un acte de sabotage, un manque de civisme, celui qui s'abstient bafoue les droits de la marchandise, Celui qui épargne est un monstre d’égoïsme et à ce titre doit être sévèrement châtié autrement que par des taux négatifs.

    Merci donc à tous ceux que l’on stigmatise sous le nom d’assistés  et qui sont en fait des télétravailleurs de la consommation dont il faut saluer l’engagement citoyen.

  • Vacciné contre le travail

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    La caractéristique centrale de ce que nous vivons aujourd’hui est le dépassement de la sphère économique par le politique. L’État devient ce qui détermine toutes les sphères de la vie sociale. La hiérarchie des structures politiques bureaucratiques se trouve au cœur de l’existence sociale.  La majorité de la population se transforme effectivement en chômeurs payés par l’appareil politique. Dans le même temps, le mur séparant la sphère intime d’avec la société et l’État est brisé par des injonctions et des interdictions. Le remplacement du marché par l’État signifie que le chômage de masse entraînerait immédiatement une crise politique qui mettrait le système en question. Pour se légitimer, l’unique problématique du pouvoir est de conserver des forces productives et le maximum d’emploi potentiels. Toutefois cet ordre qui empêche les hommes d’utiliser pleinement leurs forces productives en vue de leur bien-être et qui contrôle l’organisation et les activités de la société représente la pire forme de société antagoniste. Car, les hommes sont conditionnés depuis fort longtemps à occuper leur temps par le biais du travail. D’où les cris d’alarmes : ils ne veulent pas d’argent, ils veulent du travail.

     

    La fameuse valeur travail reconnue par la droite comme la gauche a conditionné tout le monde. Encore aujourd’hui sur une chaîne info, un témoignage d’une pétasse de je ne sais où qui venait témoigner le quasi orgasme qu’elle avait eu en retrouvant ses collègues au sein d’une structure.

    La difficulté psychologique issue de ce conditionnement nait du fait que l’individu livré à lui-même et privé de la servitude volontaire chère à La Boétie devient dépressif. C’est le cas actuellement où le chômage partiel n’est pas apprécié mais source d’angoisse. Comment occuper mes journées sans chaîne hiérarchique qui me dit quoi faire ? Comment crée des rapports sociaux autres que les collègues, la famille et tout ce qui est préprogrammé pour moi ?

     

    Comme le disait mon génial ami Marcel la feignasse Président de l’Inaction Française :

    Dans le travail conçu comme valeur morale en soi, le travail lui-même justifie le produit (le résultat), au sujet duquel toute interrogation devient superflue : la production du pire est encore de la production, donc sacro-sainte  — Comme il n'existe positivement aucun point de vue extérieur au travail, il n'en existe aucun où l'on sait ce qu'on fait, et ce qui se fait.

    Habitué dans le travail à l'action mécanique du corps et des fonctions mentales, le salarié recherche des distractions qui prolongent cet état, et entretiennent sa passivité. Dans ce contexte, la question du sens (de la signification) des activités ne peut plus être posée, ne correspond à rien : les organes s'accrochent en toute « liberté » au premier prétexte venu ; « être occupé » doit être compris comme on dit d'un taxi ou des WC qu'ils sont « occupés » : ils sont bouchés, et inaccessibles. C’est la raison pour laquelle, Hanouna, la TV réalité, les marseillais etc…cartonnent. L’occupation du temps comme dans le Paris Dourdan de Houellebecq où une jeune fille fait des mots croisés.

    Dans ce contexte d’anomie, les individus séparés les uns des autres, ne sont plus reliés presque uniquement entre eux que par leur référence à la chaine de commandement des « gouvernances ». La destruction des liens sociaux horizontaux, incluant solidarités, conflictualités, amours, rivalités, amitiés, est la manifestation de l’aliénation sociale, de l’a-liénation, de l’absence du « relier ». Les individus sont dénudés de leur subjectivité qui se conjugue si bien sur le mode social (je, tu, il, elle, nous, vous, ils elles). Reste le « moi », nu et vulnérable, « narcissisé », prêt à être recouvert de la tutelle protectrice de la gouvernance algorithmique qui se substitue aux liens sociaux horizontaux dissous. La chaine hiérarchique qui relie tous ces « moi » aliénés car dénudés de leur subjectivité diffuse directement son emprise dans le corps social sans intermédiaires.

    La conception classique de la finitude humaine (vie limitée par la mort) devient secondaire face aux limitations effectives et réelles (l'insuffisance des fonctions naturelles de l'individu face à une puissance sociotechnique non maîtrisée). Puis je vivre sans être vacciné, puis je travailler sans être vacciné ? Puis je vivre sans travailler ?

     

  • Un pays qui se tient sage

    La servitude à laquelle étaient soumis les esclaves de Rome ne tarda pas à s’étendre aux Romains eux-mêmes. [...] Il n’y avait pas de moyen d’éviter la servitude, et ceux qui étaient appelés citoyens étaient prêts à se mettre à genoux avant d’avoir un patron. [...] Mais à Rome, ce n’était pas l’empereur en tant qu’homme, c’était devant l’Empire devant quoi tout pliait et la force de l’Empire était constituée par le mécanisme d une administration très centralisée, parfaitement bien organisée, par une armée permanente nombreuse et généralement disciplinée, par un système de contrôle qui s’étendait partout. En d’autres termes, l’État était la source du pouvoir, non le souverain. (NDLR État profond ?)

     

    Simone Weil,

    Quelques réflexions sur les origines

    de l’hitlérisme 1940

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