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  • Un récap nécronomique de l'année 2020

    Combien de fois par jour dans les démocraties de Marché une personne est-elle confrontée à la mort ? À la sienne et à celle de ses proches ? De façon peu fréquente à moins d’imprévus ou d’accidents. On a retenu de ce fait avéré que le rapport à la mort ne se vit pour nous qu’à distance. Le plus souvent dans l’actualité ou les produits culturels consommés. Et lorsqu’elle gagne en proximité, elle devient taboue ou problématique. 

    Mais, cette fois c’est différent, la mort n’est plus muselée par la machinerie méthodique des medias qui refusaient de la rencontrer.  La mort, autrefois apprivoisée par satellite sur les écrans plasmas des salles de rédaction et masquée d’un loup blême pour ne pas affoler le consommateur, devient omniprésente. Le lecteur de soixante millions de consommateurs se souvient qu’il est mortel. Ne dit-on pas que les hommes construisent des maisons pour oublier qu’ils le sont ? Tous les soirs, c’est la même litanie. Le bulletin des morts de la veille remplace le bulletin météo. Une mort au nom latin qui signifie virus à couronne vient défier, diviser et bouleverser le cycle travail, consommation et la fade éternité des démocraties de Marché. Cette mort auréolée nous rappelle qu’elle est la véritable impératrice.

    Jamais, dans l’histoire du capitalisme, une crise économique mondiale n’avait été décidée politiquement. Mi-avril, 57 % de la population mondiale, plus de 4,5 milliards de personnes étaient appelées ou contraintes à rester chez elles. Du jamais vu…Des pans entiers d’agents économiques apprenaient avec stupéfaction qu’ils étaient « non essentiels » à la vie. Autrement dit, relégués au rang de services superflus ou de gadgets. L’économie de doucereuse et banale était devenue belliqueuse et brutale. La population résignée et terrifiée se soumit plutôt bien au premier confinement. Puis vint la deuxième vague et le nouveau confinement.

    C’est alors qu’apparurent les hurlements de désespoir de tous ceux qui préféraient la mort à la mort économique. La mort économique devenait supérieure à la mort tout court, comme si, du jour au lendemain, le virtuel affirmait son primat et sa supériorité sur le réel. Une mort économique inédite… une odyssée nouvelle  tout comme la sonde pénétrant les espaces, rencontre queues de comètes et trous noirs, continuant d’émettre cependant, antennes, cameras et systèmes de régulation. Nous étions dans un État d’exception. Une période où il fallait selon les dires de politiques tout entier tournés vers le Verbe se contenter d’exister sans vivre. Le langage même est un virus écrivait William Burroughs. Nous étions intoxiqués d’injonctions qui colonisaient notre conscience et nous utilisaient comme véhicules pour se déplacer d’un corps à un autre. Tester, Alerter, Protéger. Le contrôle était désormais coproduit par les contrôlés à travers des applications comme STOP COVID ou son successeur TOUS ANTI COVID. Il prenait donc appui sur la responsabilité individuelle et le devoir citoyen dont il faisait ses carburants. Joli transfert d’impuissance étatique sur le citoyen désigné fautif de son malheur…

    Dans cette pandémie de peur dont on ignore encore si elle renforcera la santé des labos plus qu’elle ne fera de dégâts, chacun se rassure sur son infortune en espérant que le virus ne touche que les personnes à risque. Vieux, diabétiques, obèses, malades chroniques… Le premier Nobel d’économie français Gérald Debreu posait, en son temps, une question avec ses travaux sur l’équilibre général. Notre société repose sur un équilibre, celui de la durée de vie des très vieux. Fallait-il les débrancher plus tôt pour faire des économies de sécurité sociale ou les maintenir sous perfusion pour créer des emplois de jeteurs de couches usagées ? Travaux étonnants de modernité qui mettait en évidence la prédominance de la mort économique sur la mort.

    Car, tyrannique, l’économie était le tout ; la quête mythique qui régénère et désintègre ; l’acte de violence et la génuflexion, la splendeur et le simulacre, la transfiguration et le miracle…puis l’Apocalypse. Il n’est pas pire destin que celui qui consiste à s’appauvrir sur le lieu même de sa richesse nous hurlaient les chaines infos qui médiatisait la mort. « Les gens ne veulent pas d’argent, ils veulent travailler ».

    Les journaux télévisés sont devenus les produits dérivés de la mort. La voracité des chaînes les transforment en centres appliqués d’anthropologie et de nécrophilie. Les présentateurs devenus anesthésistes réanimateurs du peuple ânonnent ce qu’ils lisent sur leur prompteur funèbres. Les cadavres peuvent devenir source de profit.

    Devant l’effondrement inattendu, l’absence de masques, de tests et même de médicaments, tout le spectre politique droite et gauche est redevenu souverainiste. Les élites qui avaient voulu la mondialisation exhortent désormais les consommateurs à acheter français et à soutenir l’économie nationale au détriment des multinationales et des GAFAM. Sans se demander si les consommateurs en possèdent encore les moyens. L’achat français comme l’achat bio est couteux hors discount. Les équipages assoupis des agences de publicité et de marketing qui vantaient le consommActeur du nouveau monde à venir planchent sur leur nouveau pipoti pipota : le consommateur citoyen. Encore une façon de transférer la responsabilité sur le citoyen.

    Des décades auparavant, les mêmes élites nous vendaient un pacte faustien : gagner en tant que consommateur ce que nous allions perdre en tant que producteur. C’était l’époque des délocalisations. Le capitalisme, dès les années 70, avait compris qu’il y avait beaucoup plus d’argent à gagner de la propension des gens à acheter n’importe quoi qu’à les faire travailler plus. On nous parlait alors de société de loisirs qui reposait sur la consommation. Puis vint l’Euro et l’accélération de la mondialisation. La concurrence endiablée ne pouvait plus permettre d’augmenter les salaires pour cause de compétitivité. Qu’importe, les gains de pouvoir d’achat liés à la mondialisation rééquilibreraient le tout.

    Le virus que l’on présente comme un choc exogène pour exonérer le libre échangisme mondialisé de toute responsabilité, anéantit tout cela. Avec effroi, les élus qui n’ont pas tenu compte des votes du peuple découvrent que dans les démocraties de Marché l’acte d’achat est plus important que le droit de vote et que notre avenir commun se décide au centre commercial ! Achetez français, vieux slogan communiste devient le mot d’ordre des libéraux. De l’urne électorale à l’urne funéraire, la différence tient à la qualité de la crémation…

    Le Virus est l’agent invisible qui rend visible à tous et à toutes ce qui était caché aux yeux et à l’entendement. Le virus agit comme un puissant révélateur généralisé de tout ce qui était dissimulé, ou qui l’était encore. Les habitudes des gens, leur usage de l’internet et des réseaux sociaux, la misère, le prolétariat invisible, la réalité des moyens des hôpitaux, les vérités, mensonges et dénis, les turpitudes du pouvoir d’État et du capitalisme, industriel comme financier. Et aussi du vrai du faux, de l’articulation du réel, de la réalité et du symbolique, de la puissante réalité de l'irrationnel, de la vraie solidarité comme du repli sur soi… Cette fonction révélatrice du virus représente, que l'on en soit conscient ou non, un formidable bouleversement culturel, des savoirs, des prises de consciences des uns et des autres et des uns sur les autres. De nouvelles lignes de rapport de force, de ruptures,  d’alliances, d’associations se dessinent. C'est sans précédent. Surtout dans un monde de 7 milliards d’habitants. Bien sûr, on cherche des responsables, des coupables , dans toutes les strates de la société, des gens qui savaient et n’ont rien dit pour ne rien faire de couteux, des gens qui ne se sont pas donnés la peine, ou qui tout simplement, ne pouvaient chercher, des gens qui avaient l’intuition, mais n’en avaient pas la preuve, des gens qui ne savaient rien, mais avaient des avis sur tout, des gens qui avaient contribué à détruire les moyens dont nous manquons cruellement etc… Le virus se joue de tout cela. Les structures verticales hiérarchiques entrainées de longue date à prélever, exploiter et réduire les moyens se révèlent impuissantes. Dans ce contexte d’anomie, les individus séparés les uns des autres, ne sont plus reliés presque uniquement entre eux que par leur référence à la chaine de commandement des « gouvernances ». La destruction des liens sociaux horizontaux, incluant solidarités, conflictualités, amours, rivalités, amitiés, est la manifestation de l’aliénation sociale, de l’a-liénation, de l’absence du « relier ». Les individus sont dénudés de leur subjectivité qui se conjugue si bien sur le mode social (je, tu, il, elle, nous, vous, ils elles). Reste le « moi », nu et vulnérable, « narcissisé », prêt à être recouvert de la tutelle protectrice de la gouvernance algorithmique qui se substitue aux liens sociaux horizontaux dissous. La chaine hiérarchique qui relie tous ces « moi » aliénés car dénudés de leur subjectivité diffuse directement son emprise dans le corps social sans intermédiaires. Est-ce cela le biopolitique qui organise la traite du vivant aux dépens de l’existence ? Alors comment y croire encore, même juste un instant puisque l’instant présent est tout ce qui nous reste ? Comment y croire lorsque des gouvernants délégitimés par leurs mensonges nous apparaissent comme des prêtres pédophiles qui nous exhorteraient à croire ?

    Non au référendum, non au passeport santé, non à la bulle verte

    Une belle synthèse de mon ami André Bellon, une des rares bonnes rencontres que j'ai pu faire cette année dans le monde réel.

    https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article1834

  • Des nouvelles de l'Oise et du front des soignants

    Logique meurtrière à la Maison d’Accueil Spécialisée d’ERQUERY (60)
     Nuit du 2 au 3 Avril 2020

    Une logique meurtrière se manifeste à l'endroit des résidents de la MAS d'ERQUERY.
    Cette logique n'est ni assumée, ni consciemment intentionnelle.

    Son préambule se lit dans la nature structurelle de sa gouvernance et des choix logistiques de politique institutionnelle qui en découlent.

    Le simple fait d'avoir renoncé au combat en faveur d'un recrutement de volontaires conscients en altérité (de la réalité des existences singulières et des vulnérabilités développementales des résidents), assorti de formations ad hoc, démontre la non-conscience de la gouvernance de la MAS d’ERQUERY en l'existant de ces personnes handicapées, et donc de la non conscience de leurs véritables besoins en terme d'accompagnement et d'épanouissement.

    Cette non conscience de la part d'une logistique gouvernante prétendant s'occuper de personnes avec des handicaps si complexes, les rendant si vulnérables, trahit en réalité un irrespect absolu, et un déficit d'altérité, à l'endroit même de la reconnaissance des ces personnes, en tant que personnes existantes.

    Nous sommes donc véritablement dans une logique biopolitique, c'est à dire de la traite économique restreinte du vivant. Une logique dont les conséquences, selon les circonstances, consiste à s'arroger le droit de vie et de mort sur des personnes sans verbe et aux défenses réduites.

    Il s'agit d'une logique financière qui a sélectionné de fait, le personnel de gouvernance en fonction de ses capacités à gérer l'économie restreinte, ignorant l'économie globale, et surtout à se soumettre aux directives des chaines de commandements de la gouvernance sanitaire et médico-sociale globale.

    La gouvernance des MAS n’a pas fait allégeance aux personnes handicapées, mais à la logique exclusivement financière de la hiérarchie. Ils croient même s'exonérer de toute responsabilité coupable, en habillant leurs décisions des oripeaux fétichisés de la "bientraitance". Une fois accomplies, leurs simagrées, rituels, et messes de bientraitance dopée a l'éthique, ils se sentent exonérés, comme de vertueux aveugles, de toute considération pour l'autre d'autant qu'il est le plus dépendant !

    L'enfer, dont ils administrent une partie infime du territoire, n'est-il pas pavé des meilleures intentions ?
    Renonçant aux volontariats et aux formations adaptées, autre façon de leur faire économiser du temps et de l'argent, tout le monde sait désormais que la MAS d'ERQUERY, est devenue l'antichambre du recrutement sanitaire au CHI.
    Une antichambre rite de passage et forme de bizutage des jeunes recrues qui se produit au dépend de l'intérêt des résidents handicapés.
    Le projet initial de lieu de vie adapté au handicap profond et singulier de chaque résident pour qu'il s'y épanouisse pleinement, aura donc vécu seulement quelques années, avant qu'il n'agonise dans un changement d’orientation à 180°.
    Désormais c'est au résident de s'adapter au recrutement du marché, et non plus au lieu de vie de s'adapter au résident.

    Comme ce n'est plus possible, le résident qui ne s'adapte pas et ne rentre pas dans le nouveau moule, en le communiquant à sa façon, d’un langage non verbal, par ce qu'ils nomment des "troubles du comportement" sont pressés vers la sortie pour un retour en psychiatrie. On est revenu en arrière, un retour aux archaïsmes de la « défectologie », comme au temps où la psychiatrie publique, restée en panne de l'accomplissement complet de sa révolution institutionnelle, s'accommodait très bien quoiqu'avec dégoût, de la présence de ces dits alors "régressés profonds" qui lui rapportait tant de moyens qui étaient mis ailleurs. Et en tout cas, pas sur ces patients là. Pas sur ces personnes là.

    Désormais le lieu de vie MAS d'ERQUERY ne leur est plus réservé, on préfère les remplacer par des résidents qui sauront mieux s'adapter aux nouveaux circuits du recrutement et de l'emploi.

    C'est dans ce sens, qu'une circulaire a acté l’an dernier au CHI, un changement de profil du résident de la MAS d'ERQUERY, pour au moins une de ses maisonnées. Et c'est pourquoi certains projets valables de sortie du sanitaire vers cette MAS, sont en panne dans l'unité de suite du SITED.

    Venus du bout du monde, mais désormais répandu sous toutes les latitudes, le Coronavirus, ne s'est pas arrêté aux portes d'ERQUERY, et a contaminé soignants par l'extérieur, et résidents par les soignants ... Et désormais vis et versa. Une inopportune opportunité pour les tenants de la logistique de la traite du vivant, qui sous les étendards flambés des devises de la "bientraitance", en profite pour opérer un transfert vers la MAS l'Aquarelle maisonnée Bambou, dans le secret des murmures du CHI, de 9 résidents de la MAS d’ERQUEY COVID 19, malades et/ou suspects de l’être, tandis que 10 résidents de Bambou auront pris place à ERQUERY.

    Comment ne pas s'inquiéter, compte tenu des sinistres préliminaires institutionnels de la biopolitique, que le lieu de vie ne se transforme en lieu de mort, pour ces personnes dont plus personne ne veut, et qui ne rapportent désormais plus rien, puisqu'elles sont remplaçables ?

  • La pensée Macronienne décryptée par

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    Marcel la feignasse leader des black bocks de bière :

    " Le premier de cordée, c'est le dernier de corvée"