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effondrement - Page 14

  • Diversion sécuritaire un voile sur notre avenir

    Un chaos planétaire hante aujourd’hui les gouvernements. Celui d’une secousse sismique dont l’épicentre serait les banques et les assurances.
    Dans l’absurde royaume où nous vivons et où nous avons combattu un excès de crédit en 2008 en injectant encore plus de crédit, aucune assise, aucune valeur sûre n’offre le secours de la stabilité.
    Aucun gouvernement ne peut plus promettre de certitude face à forces extérieures du Marché qui ayant conquis l’exterritorialité. échappe à toute action d’un gouvernement qui ne peut faire que local.
    La mutation à laquelle nous assistons résulte d’une impasse d’un système économique et social devenu inadéquat.
    Heurtées de plein fouet par un présent qui s’effondre et un futur occulté par l’impossibilité de faire des projections, les mentalités se replient sur elles-mêmes, refluent vers ce qui n’est plus à défaut de s’ouvrir sur ce qui n’est pas encore.
    Ainsi comme le prouve Eric Zemmour dont les livres se vendent à 500 000 exemplaires, en pareille époque, un passé idéalisé devient un futur qui a de l’avenir. C’est le règne du c’était mieux avant…
    Ce que le Marché mondialisé exige des États, c’est qu’ils utilisent leur pouvoir local pour garantir un environnement sûr. En pareille période, pour la Money Power le rôle dévolu aux gouvernements se limite à peu près à être une sorte de commissariat géant.
    Par conséquent l’unique programme du gouvernement sera la sécurité : un moyen tangible pour gérer l’effondrement.

    Rédiger de nouveaux codes pénaux multipliant les infractions passibles de prison, allonger le temps des peines sont des mesures qui accroissent la popularité des gouvernements. Ainsi ils donnent l’impression de faire quelque chose et de réduire l’incertitude des vies de l’existence des gens.
    Voile islamiste, garçons sauvages dans les banlieues, délinquance en hausse à Paris. Les médias mainstream ne vont parler que de ça.

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  • Résume nécronomique de la situation

    Nous vivons la fin d'une époque. Derrière les crises financières qui se répètent depuis plus de vingt ans, chaque fois plus graves, se profile la crise de toutes les crises. Une crise Économique, Énergétique, et Écologique. Les 3 E...

    La Stagnation séculaire

    Cette crise des crises, les médias ne veulent évidemment pas la rencontrer pour ne pas affoler le consommateur. C'est pourquoi le discours ambiants des politiques et des médias est que tout comme une sonde traversant les espaces rencontre queues de comètes et trous noirs, l'économie, et la croissance qui lui est nécessaire, est juste dans un passage à vide. Un passage que les"experts appelaient" la stagnation séculaire, autrement dit une croissance molle.

    Mais que le peuple se rassure, nous allions vaincre la stagnation séculaire. Cette croissance molle qui certes pouvait durer des années mais les taux négatifs en viendraient à bout. Et puis, chacun se disait que des experts ou des hommes providentiels trouveraient bien des solutions puisque les crises sont inhérentes au capitalisme.

    Pourquoi cette crise serait-elle plus grave que toute autre depuis plus de 200 ans ? Et puisque les milieux autorisés reconnaissaient enfin que ce n’est pas une simple crise mais une mutation, pourquoi cette mutation serait-elle si difficile pour nous ?
    Pour les experts shootés au capitalisme, la stagnation séculaire ne précèdait pas une déflation mondiale ou un effondrement des bourses. Il ne s'agissait que d"une petite maladie de longue durée mais pas mortelle. Juste un ralentissement dans la croissance en attendant que cela reparte. Et puis pire des cas, nous pouvions vivre dans un monde à croissance faible même sans croissance.

    Les opposants quant à eux proposaient des solutions :
    Gauchistes, écologistes radicaux ou objecteurs de croissance (un capitalisme décroissant quel crise de rire ! imaginez les réunions à Strasbourg « bon nous avons réussi à faire notre objectif de 1 %, cette année, nous allons essayer de faire zéro… !)
    Bref si tout le monde ou presque arrive à concevoir qu’il peut y avoir des limites externes au capitalisme : épuisements des ressources, changement climatiques, destruction des espèces et de la nature en tant que forme de reproduction sociale, le capitalisme serait indépassable. 


    Quelles étaient les propositions des opposants :


    Régulation des marchés financiers, limitation des salaires des patrons, interdiction des golden parachutes, abolition des « paradis fiscaux », mesures de redistribution style revenus d’existence, et surtout un « capitalisme vert » , la bulle verte, le recyclage du capitalisme comme moteur d’un nouveau régime d’accumulation et générateur d’emplois. 

    Le musée des métiers disparus

    Dans le même temps, nous n’assistions à la disparition de nombreux emplois au nom d'une digitalisation effrénée Les plate-formes comme AirbnB, Uber et les banques virtuelles connues sous le nom de Fintech s'emparaient des Marchés. Les taxis étaient tombés, bientôt ce serait le tour des pharmaciens qu'importe, il suffisait de se requalifier et de former tout au long de sa vie pour subsister. Rien que ça !

    Il s'agissait en fait d’une dévalorisation générale de presque toutes les activités humaines, visible dans l’appauvrissement rapide et inattendu des « classes moyennes ». Tous ceux qui brassaient l’information entre la production et la vente sont remplacés par des logiciels. Cela est particulièrement visible dans le secteur bancaire mais pas seulement. Le plus incroyable, c'est que, travailleurs délocalisés dans notre propre pays, nous étions contraints de nous appauvrir sur le lieu même de notre richesse.

     Le monde serait en crise, mais pas le capitalisme !


    Une critique du capitalisme contemporain très différente de celles évoquées jusqu’ici a cependant été avancée. Une critique de la valeur, brillamment théorisée par Robert Kurz et le groupe Krisis. Une critique qui prenait à contrepied tous ceux qui  pensaient surtout  que la crise était le fait de la financiarisation de l'économie.

    Et si la financiarisation, loin d’avoir ruiné économie réelle, l’avait, au contraire, aidée à survivre au-delà de sa date de péremption ? Si elle avait donné du souffle à un corps moribond ? Pourquoi est-on si sûr que le capitalisme lui-même échappe au cycle de la naissance, de la croissance et de la mort ? Ne pourrait-il pas contenir des limites intrinsèques à son développement, des limites qui ne résident pas seulement dans l’existence d’un ennemi déclaré (le prolétariat, les peuples opprimés), ni dans le seul épuisement des ressources naturelles ?
    Marx n’a pas seulement parlé de luttes des classes. Il a également prévu la possibilité qu’un jour la machine capitaliste s’arrête seule. Pourquoi ?

    La production capitaliste de marchandises contient, dès l’origine, une contradiction interne, une véritable bombe à retardement située dans ses fondements mêmes. On ne peut faire fructifier le capital, et donc l’accumuler, qu’en exploitant la force de travail. Mais le travailleur, pour engendrer un profit pour son employeur, doit être équipé des outils nécessaires, et aujourd’hui des technologies de pointe. Il en résulte une course continuelle – concurrence oblige – dans l’emploi des technologies. Chaque fois, le premier employeur à avoir recours à de nouvelles technologies y gagne, parce que ses ouvriers produisent davantage que ceux qui ne disposent pas de ces outils. Mais le système entier y perd, parce que les technologies remplacent le travail humain.
    Depuis les années 1960, ce mécanisme – qui déjà n’était pas autre chose qu’une fuite en avant permanente – s’est enrayé. Les gains de productivité permis par la micro-électronique ont, paradoxalement, mis en crise le capitalisme. Des investissements toujours plus gigantesques étaient nécessaires pour faire travailler, selon les standards de productivité du marché mondial, le peu d’ouvriers restants. L’accumulation réelle du capital menaçait de s’arrêter. C’est à ce moment que le « capital fictif » prit son envol. L’abandon de la convertibilité du dollar en or, en 1971, a éliminé la dernière soupape de sécurité, le dernier ancrage à l’accumulation réelle. Le crédit n’est pas autre chose qu’une anticipation des gains futurs espérés. Mais lorsque la production de valeur, et donc de survaleur, dans l’économie réelle stagne (ce qui n’a rien à voir avec une stagnation de la production de choses – mais le capitalisme tourne autour de la production de valeur, et non de produits en tant que valeurs d’usage), il n’y a que la finance qui permette aux propriétaires de capital de faire les profits désormais impossibles à obtenir dans l’économie réelle.
    Le néolibéralisme des années 80 était, au contraire, la seule manière possible de prolonger encore un peu le système capitaliste. Un grand nombre d’entreprises et d’individus ont pu garder longtemps une illusion de prospérité grâce au crédit. Maintenant, cette béquille s’est également cassée. Mais le retour au keynésianisme, évoqué un peu partout, sera tout à fait impossible : il n’y a plus assez d’argent « réel » à la disposition des États.

    La vraie question

    Pourquoi ce système ne s’est-il pas encore écroulé complètement ? À quoi doit-il sa survie provisoire ? Essentiellement, au crédit. Face aux difficultés croissantes, au long du siècle, de financer la valorisation de la force de travail, donc d’investir en capital fixe, le recours à des crédits toujours plus massifs ne constituait pas une aberration, mais était inévitable.
    Le crédit ne prolonge pas seulement la vie du système en tant que tel, mais également celle des consommateurs. On sait que l’endettement privé a atteint des chiffres énormes, surtout aux États-Unis. Et surtout, il augmente rapidement. Quand la crise se répercutera effectivement sur la réalité et s’accompagnera d’une forte chute dans les recettes de l’État –, on verra des secteurs entiers de la vie sociale abandonnés à l’art de survivre au jour le jour.


    Les falaises de marbre


    L’atmosphère est au pessimisme. Les jeunes savent, et acceptent avec résignation, qu’ils vivront plus mal que leurs parents et que les nécessités de base – travail, logement – seront de plus en plus difficiles à obtenir et à conserver. L’impression générale est de glisser le long d’une pente. Le seul espoir est de ne pas glisser trop vite, mais non de pouvoir vraiment remonter. Il y a la sensation diffuse que la fête est finie et que les années de vaches maigres vont commencer ; une sensation souvent accompagnée de la conviction que la génération précédente (celle des « baby-boomers ») a tout dévoré et peu laissé à ses enfants ; Raison pour laquelle j’évoque souvent un autre sujet tabou (La Grande Déconnexion) les émeutes transgénérationnelles (les garçons sauvages et les enfants qui n’écoutent pas leurs parents, nom que se donnent certains gang d’adolescents en Afrique.)

    Manuel de survie en territoire zéro

    Il est si difficile de réagir à cette crise ou de s’organiser pour y faire face : parce que ce n’est pas eux contre nous. Il faudrait combattre ce qui habite également dans chacun de nous, et donc une partie de nos habitudes, goûts, paresses, inclinations, narcissismes, vanités, égoïsmes… Personne ne veut regarder le monstre en face. Combien de délires propose-t-on, plutôt que de mettre en question le travail et la marchandise, ou simplement la voiture.

    Ce qui s’annonce a plutôt l’air d’être une barbarie à petit feu, et pas toujours évidente. Plutôt qu’au grand clash, on peut s’attendre à une spirale descendant à l’infini, une morosité perpétuelle laissant le temps de s’y habituer. On assistera assurément à une diffusion spectaculaire de l’art de survivre de mille manières et de s’adapter à tout, plutôt qu’à un vaste mouvement de réflexion et de solidarité, où tous mettent leurs intérêts personnels de côté, oublient les aspects négatifs de leur socialisation et construisent ensemble une société plus humaine. Commencer alors avec de petites choses, l’aide entre voisins, les systèmes locaux d’échange, le potager dans le jardin, le bénévolat dans les associations… souvent, c’est sympathique. Mais vouloir contrecarrer l’effondrement du système mondial avec ces moyens équivaut à vouloir vider la mer avec une cuillère. (Anselm Jappe).

    En attendant les barbares

    Abandonné à son propre dynamisme, le capitalisme ne débouche pas sur le socialisme, mais sur des ruines. 

    L"effondrement survenue, il ne restera qu’une terre brûlée où les survivants se disputeront les débris de la « civilisation » capitaliste. C’est déjà la réalité quotidienne dans les banlieues des métropoles. A commencer par les aux USA, ou 1 personne sur 5 en âge de travailler n’est plus dans aucune stat (taux d’emploi). Parlez-en à Baltimore ou à Detroit motor city. Mais que font-ils pour survivre ces barbares qui vivent parfois dans des junk yards ?

    Le « mystère de la bonne santé prolongée du capitalisme ne réussit pas à passionner ces barbares autant que l’urgence de sa mort. Pour cela, ils sont prêts à mettre à feu et à sang les métropoles – avec leurs banques, leurs centres commerciaux, leur urbanisme policier – à n’importe quel moment, individuellement ou collectivement, à la lumière du soleil ou dans le noir de la nuit. S’ils n’ont pas un seul motif pour le faire, c’est parce qu’ils les ont tous. Contrairement aux sujets mécontents qui voudraient devenir des sujets contents, la possibilité d’un autre monde n’intéresse pas ces barbares. Ils savent qu’un « autre monde » sera comme un « autre jour », la répétition vide et ennuyeuse de ce qui a précédé. Ils sont nés et ont grandi sous le joug impérial, sans avoir jamais eu la possibilité d’expérimenter des modes radicalement différents de vivre ; il n’est pas possible pour eux d’imaginer cet autre monde sinon en termes négatifs.

    Que faire ?

    Cela provoque effectivement le vertige d’envisager la fin d’un mode de vie où nous sommes tous engloutis jusqu’au cou et qui, maintenant, est en train de sombrer sans que personne ne l’ait décidé, en nous laissant dans un paysage de ruines. Pour sortir de la situation, il faut faire un grand bond dans l’inconnu et s’agit pas de « sauver » « notre » économie et « notre » mode de vie, mais de les pousser à disparaître au plus vite, tout en donnant lieu à quelque chose de meilleur.

    Pour cela, il n'y a pas d'autres solutions que le repli tribal ou l'appartenance à un réseau, un mouvement. Ne pas restez seul...Ne pas avoir de dettes ou d'intérêts...

    Nécronomiquement votre

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  • Recession TV (suite)

    « On revient avec le crédit à une situation proprement féodale, celle d’une fraction de travail due d’avance au seigneur, au travail asservi. »
    Jean Baudrillard


    Nos amis américains de Recession TV (voir note précédente) ont raison sur plusieurs points. Le consommateur américain qui constitue la plus grande ressource est plus qu’à bout de souffle.
    C’est la raison pour laquelle, ce qui rendait ce pays autrefois si attrayant pour les pays exportateurs ne l’est plus. Preuve en est que la Chine n’a pas cédé aux exigences de Trump dans la guerre commerciale. Les chinois savent que le consommateur américain est ratiboisé et qu’on ne peut retirer des étals les produits low cost chinois ou même les taxer plus encore. Imaginez seulement qu’aujourd’hui le commerce de détail n’est plus alimenté par les fruits du revenus des travailleurs américains mais par de l’endettement. Un quart des américains, ce qui est énorme, utilisent leur carte de crédit pour acheter des produits de première nécessité. Dès que l’endettement dépassera la capacité des consommateurs, nous assisterons donc immanquablement à une décrue du commerce de détail. C’est d’ailleurs déjà le cas cette année où malgré l’augmentation des dépenses de crédit, l’ensemble des ventes au détail aux États-Unis ont diminués. Où est donc passé alors le surplus de crédit ? La réponse est d’une simplicité biblique : les américains font des crédits pour rembourser des crédits antérieurs. C’est exactement ce qui s’est passé avant la crise de 2008. Dans ces conditions, les chinois ne sont pas près de céder devant un Eldorado de pacotille.
    Cela signifie que la guerre commerciale se poursuivra sans relâche.
    Un peu d’histoire :
    Contrairement à ce que l’on nous fait gober :
    La dette n’est pas un handicap pour la croissance ; elle constitue au contraire le moteur économique et subjectif de l’économie contemporaine. La fabrication des dettes, c’est-à-dire la construction et le développement du rapport de pouvoir entre créanciers et débiteurs, a été pensée et programmée comme le cœur stratégique des politiques néolibérales. Si la dette est bien si centrale pour comprendre, et donc combattre, le néolibéralisme, c’est que ce dernier est, dès sa naissance, articulé autour de la logique de la dette. Ainsi, un des tournants du néolibéralisme est constitué par ce que quelques économistes définissent comme le « coup de 1979 », qui, en rendant possible la constitution d’énormes déficits publics, ouvre la porte à l’économie de la dette et constitue le point de départ d’un renversement des rapports de force entre créanciers et débiteurs.

    La réduction de la dette, aujourd’hui à l’ordre du jour de tous les pays, n’est pas contradictoire avec sa création, puisqu’elle ne fait que continuer et approfondir le programme politique néolibéral. D’une part il s’agit de reprendre, à travers des politiques d’austérité, le contrôle sur le « social » et sur les dépenses sociales de l’État providence, c’est-à-dire sur les revenus, le temps (de la retraite, des congés, etc.) et les services sociaux qui ont été arrachés par les luttes sociales à l’accumulation capitaliste.
    Ainsi donc, cette stratégie de la dette permet aujourd’hui aux gouvernements et cela est désormais très visible de déposséder les peuples du pouvoir politique, de l’enrichissement et pire encore de l’avenir.
    Lire sur le sujet La fabrique de l’homme endetté de Lazaratto.

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