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effondrement - Page 11

  • Vacciné contre le travail

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    La caractéristique centrale de ce que nous vivons aujourd’hui est le dépassement de la sphère économique par le politique. L’État devient ce qui détermine toutes les sphères de la vie sociale. La hiérarchie des structures politiques bureaucratiques se trouve au cœur de l’existence sociale.  La majorité de la population se transforme effectivement en chômeurs payés par l’appareil politique. Dans le même temps, le mur séparant la sphère intime d’avec la société et l’État est brisé par des injonctions et des interdictions. Le remplacement du marché par l’État signifie que le chômage de masse entraînerait immédiatement une crise politique qui mettrait le système en question. Pour se légitimer, l’unique problématique du pouvoir est de conserver des forces productives et le maximum d’emploi potentiels. Toutefois cet ordre qui empêche les hommes d’utiliser pleinement leurs forces productives en vue de leur bien-être et qui contrôle l’organisation et les activités de la société représente la pire forme de société antagoniste. Car, les hommes sont conditionnés depuis fort longtemps à occuper leur temps par le biais du travail. D’où les cris d’alarmes : ils ne veulent pas d’argent, ils veulent du travail.

     

    La fameuse valeur travail reconnue par la droite comme la gauche a conditionné tout le monde. Encore aujourd’hui sur une chaîne info, un témoignage d’une pétasse de je ne sais où qui venait témoigner le quasi orgasme qu’elle avait eu en retrouvant ses collègues au sein d’une structure.

    La difficulté psychologique issue de ce conditionnement nait du fait que l’individu livré à lui-même et privé de la servitude volontaire chère à La Boétie devient dépressif. C’est le cas actuellement où le chômage partiel n’est pas apprécié mais source d’angoisse. Comment occuper mes journées sans chaîne hiérarchique qui me dit quoi faire ? Comment crée des rapports sociaux autres que les collègues, la famille et tout ce qui est préprogrammé pour moi ?

     

    Comme le disait mon génial ami Marcel la feignasse Président de l’Inaction Française :

    Dans le travail conçu comme valeur morale en soi, le travail lui-même justifie le produit (le résultat), au sujet duquel toute interrogation devient superflue : la production du pire est encore de la production, donc sacro-sainte  — Comme il n'existe positivement aucun point de vue extérieur au travail, il n'en existe aucun où l'on sait ce qu'on fait, et ce qui se fait.

    Habitué dans le travail à l'action mécanique du corps et des fonctions mentales, le salarié recherche des distractions qui prolongent cet état, et entretiennent sa passivité. Dans ce contexte, la question du sens (de la signification) des activités ne peut plus être posée, ne correspond à rien : les organes s'accrochent en toute « liberté » au premier prétexte venu ; « être occupé » doit être compris comme on dit d'un taxi ou des WC qu'ils sont « occupés » : ils sont bouchés, et inaccessibles. C’est la raison pour laquelle, Hanouna, la TV réalité, les marseillais etc…cartonnent. L’occupation du temps comme dans le Paris Dourdan de Houellebecq où une jeune fille fait des mots croisés.

    Dans ce contexte d’anomie, les individus séparés les uns des autres, ne sont plus reliés presque uniquement entre eux que par leur référence à la chaine de commandement des « gouvernances ». La destruction des liens sociaux horizontaux, incluant solidarités, conflictualités, amours, rivalités, amitiés, est la manifestation de l’aliénation sociale, de l’a-liénation, de l’absence du « relier ». Les individus sont dénudés de leur subjectivité qui se conjugue si bien sur le mode social (je, tu, il, elle, nous, vous, ils elles). Reste le « moi », nu et vulnérable, « narcissisé », prêt à être recouvert de la tutelle protectrice de la gouvernance algorithmique qui se substitue aux liens sociaux horizontaux dissous. La chaine hiérarchique qui relie tous ces « moi » aliénés car dénudés de leur subjectivité diffuse directement son emprise dans le corps social sans intermédiaires.

    La conception classique de la finitude humaine (vie limitée par la mort) devient secondaire face aux limitations effectives et réelles (l'insuffisance des fonctions naturelles de l'individu face à une puissance sociotechnique non maîtrisée). Puis je vivre sans être vacciné, puis je travailler sans être vacciné ? Puis je vivre sans travailler ?

     

  • Comment le capitalisme financier va survivre aux hommes

    Croire que ce que nous vivons enterre le capitalisme financiarisé est une vue de l’esprit. Jamais au contraire, le grand rêve de la finance de marché de reporter les risques sur les autres agents, et notamment sur les personnes et de s’immuniser contre les aléas de l’économie réelle n’a atteint un tel degré. Si l’on voulait avoir une preuve, il suffit de regarder les cours de bourse, et tout ce qui a été mis en œuvre pour obtenir un résultat aussi improbable. Cette immunité a été conquise d’étape en étape, crise après crise.Depuis sa première conquête des années 80-90 qui a vu la naissance du capitalisme financier planche de salut d’un capitalisme jusqu'à aujourd'hui, la finance n'a cessé de se renforcer. Le capitalisme financier a vu le jour car le capitalisme n'arrivait plus à extraire la plus-value de l'économie réelle.

    C’est ainsi que les hedge funds - soutenus par la politique et les banques centrales – ont imposés un nouveau système adapté à l'élite financière et à ses besoins.

    Afin de comprendre le contexte de ce bouleversement historique, il est important de se débarrasser de l'erreur actuellement la plus répandue et la plus fortement promue par les médias selon laquelle tout cela a quelque chose à voir avec le nouveau coronavirus. Le fait est que les problèmes du secteur financier existaient bien avant la pandémie et auraient eu des conséquences désastreuses même sans eux. Nous l’avons constaté lors de la crise de 2008. Le virus ne sert que d'aide bienvenue à ceux qui dirigent le secteur financier. Il attire l'attention de tous depuis quelques semaines maintenant, permettant à l'élite financière de poursuivre son propre programme en grande partie sans être dérangé.

    Pour comprendre ce programme, il faut se pencher sur les développements récents de notre système financier. Tout a commencé par la déréglementation, c'est-à-dire la suppression progressive des restrictions légales pour les banques. Au cours de cette déréglementation, des hedge funds ont été agréés, c'est-à-dire des sociétés de gestion d'actifs dont la clientèle est presque exclusivement constituée de «particuliers fortunés» - les ultra-riches de ce monde. Ces hedge funds sont autorisés à fonctionner comme des banques, mais ne sont pas soumis à leurs restrictions légales. Son approbation a été un cadeau historique pour le secteur bancaire, car elle a permis aux banques de créer elles-mêmes des fonds spéculatifs, contournant ainsi toutes les restrictions légales qui leur étaient imposées. Ce que l’on appelle le Shadow banking, la finance de l’ombre.

    Le public international n'apprend presque rien sur tout cela. Au lieu de cela, les médias et la politique dirigent l'attention des gens exclusivement sur la pandémie corona, donnant aux fonds spéculatifs la possibilité d'utiliser la crise actuelle à leur propre avantage, malgré d'énormes pertes, et de piller le système en ruine avec le soutien actif des banques centrales. Comment expliquer autrement :

    • que les fonds spéculatifs qui sont dans une situation désespérée à cause de la spéculation effrénée sont soutenus par les banques centrales avec des milliards et des billions de milliards de milliards?
    • que la Réserve fédérale et la BCE ont engagé un hedge fund - à savoir BlackRock - pour conseiller et organiser cette distribution?
    • que de grandes parties de la classe moyenne sont délibérément ruinées par la fermeture et ont la possibilité de déposer le bilan ou de rejoindre des sociétés de plate-forme soutenues par de grands fonds spéculatifs?
    • que les grandes entreprises soutenues par des fonds spéculatifs comme Amazon peuvent continuer à travailler malgré la fermeture, faire de nouvelles embauches et faire d'énormes profits, tandis que les propriétaires de petites entreprises n'ont pas le droit d'exercer leur profession?
    • que les entreprises, qui dans le passé ont fait grimper le cours de leurs actions par des rachats d'actions et ont ainsi rapporté d'énormes sommes d'argent pour les hedge funds, reçoivent maintenant des milliards d'aide de l'argent des contribuables?

    La liste pourrait s'allonger encore et encore et aboutir à la même conclusion: aucune de ces mesures ne sert la majorité des travailleurs et aucune ne contribue à stabiliser le système actuel. Au contraire, les mesures accéléreront sa disparition et aideront ceux qui le pillent actuellement à être aux premières lignes lors du redémarrage.

    Mais comme ce nouveau départ entraînera certainement un chômage de masse, la fin d'une grande partie de la classe moyenne, une baisse drastique du niveau de vie de la majorité de la population et une nouvelle explosion des inégalités sociales, il faut s'attendre à une résistance de la part des personnes touchées et une réponse - du côté politique avec des mesures répressives.

     

  • Le covid tueur à gage nécronomique...

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    Euler Hermes l’assureur de crédit prévoit une récession de l’ordre de -9,8% en 2020, avant un rebond mesuré de +6,9% seulement en 2021. Le retour aux niveaux d’avant-crise pour le PIB français n’arrivera au mieux qu’au S2 2022. Déjà 715.000 emplois ont été supprimés au cours du T1 2020 et Euler Hermes estime qu’avec la suppression progressive des mesures de soutien aux entreprises, le nombre total d'emplois supprimés en France atteindra 1 million d’ici la fin de l’année. Le taux de chômage en France devrait ainsi grimper à 12,5% en 2021. Heureusement, le plan de relance français de 100 milliards d'euros (soit 4,3% du PIB) offrira à la croissance française un stimulus de l’ordre de 2,4 points de PIB entre 2020 et 2022. Ce plan étant axé sur l'offre, il devrait toutefois conduire à une reprise économique en décalé par rapport aux pays dont les plans se concentrent sur la demande (Allemagne, États-Unis et Chine notamment), et ses effets positifs prendront plus de temps à se matérialiser.

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