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futur - Page 5

  • Un dimanche à Paris

    HYPE.pngQuittant momentanément le free style du 93, je me suis rendu dimanche à Paris pour un RV avec un jeune mais vieux lecteur dont la fidélité n'a cessé de me surprendre. D'autant que c'est un jeune entrepreneur à succès dans la high tech qui ne doit rien à personne et qui n'a jamais fait appel au Marché. Fait si rare qu'il mérite d'être souligné.

    Je me suis rendu au rv en compagnie de la fiancée du pirate, qui comme moi, n'était plus allée à Paris depuis notre gentrification et notre atterrissage dans le ghetto.

    Cette sortie nous permit de contempler les bobos exhibant leur progéniture dans des rues abandonnés au piétons pour quelques heures.

    Du concentré de morgue et d'autosatisfaction. A défaut de bousculer leur vie, ils se reproduisent avec une ponctualité admirable ! A croire qu'ils ont l'orgasme fiscal et patrimonial. L'assurance de ne pas avoir à côtoyer des pauvres et des assistés les encourage à dépenser sans pudeur dans des boutiques où l'on ne comprend même plus ce qui est vendu. Aucun risque de croiser un regard envieux qui agit comme un coupe faim. Le bobo est d'un naturel compatissant. Il est disposé à montrer de l'empathie à une minorité à condition qu'elle soit éloignée de son fragile odorat. D'où un tiers-mondisme de bon ton alors que SDF et sans papiers lui sont insupportables. En comparaison les catholiques sortant de la messe dominicale paraissent plus humains moins formatés.

    Quel bonheur, nous avons eu de retrouver le ghetto. Nous étions à notre place parmi les déchets humains.

  • Hagarde à vue

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    Vous le savez dans les Démocraties de Marché, il n'y en à qu'un qui décide, c'est Powell le patron de la FED.

    Raison pour laquelle on a mis Hagarde à la BCE puisqu'elle est experte en natation synchronisée avec la FED.

    Avec 37 pour cent, le nombre d'entreprises américaines au bord de l'insolvabilité est le plus élevé depuis 50 ans.

    Cette analyse de la Fed conclut donc que les mesures de politique monétaire prises actuellement suffisent à elles seules à provoquer la plus grande récession depuis les années 1970.

    Bref, on a pas l'impression que cela soit un atterrissage en douceur (soft landing) mais plutôt en atterrissage en douleur (hard landing). On est pas vraiment dans la recession contrôlée destinée à faire baisser l'inflation.

    Y a plus que Lemaire du village global qui reste optimiste...

    The Fed - Distressed Firms and the Large Effects of Monetary Policy Tightenings (federalreserve.gov)

  • Garçons sauvages et emeutes transgénérationnelles

    les-garcons-sauvages-livre-occasion-37032.jpgCette nuit, j ai dansé sous les tirs de mortiers comme bcp d'entre nous. A Aubervilliers, il n'y a a plus de bus, plus de tramway...

    Et si les garçons sauvages étaient les derniers remparts contre les sociétés de contrôles ?

    Les garçons souvages n'aiment ni les diplômes d'architecture ni les soupirs de nostalgie du c'était mieux avant.

                                            JPC

    Vous le savez depuis l'origine de ce blog . Le thème des garçons sauvages est un de mes thèmes de prédilecion. Je concluais d'ailleurs Crise et Mutation sorti il y a treize ans en évoquant ce sujet tabou.

    Ces garçons sauvages sont jeunes, très jeunes, beaucoup sont mineurs.

    Ce sont tous ceux qui refusent délibérément de suivre l’itinéraire institutionnel. Ils ont d’autres sentiers à parcourir, d’autres mondes à découvrir, d’autres existences à vivre. Ces garçons sauvages sont violents  mais leur violence n'est pas aveugle envers qui porte les coups, mais plutôt envers la raison impériale. Ces garçons sauvages ne parlent pas et ne comprennent pas la langue de la police, et ne veulent pas l’apprendre. Il ne savent pas que faire de la structure sociale de l’ Etat, de la Constitution, des actuels moyens de production, des papiers d’identité ou du RSA. Ils n’ont rien à demander aux fonctionnaires impériaux, ni rien à leur offrir. La politique du compromis est avortée dès le départ, et non à cause d’un ridicule processus idéologique, mais à cause d’une totale inadéquation à ce monde. Ils savent seulement que pour réaliser leurs propres désirs, quels qu’ils soient, ils doivent d’abord écarter les obstacles qu’ils rencontrent sur leur propre chemin. Ils n’ont pas le temps de se demander pourquoi le capitalisme est miraculeusement bien portant et son accumulation plus vigoureuse que jamais. Pour cela, ils sont prêts à mettre à feu et à sang les métropoles – avec leurs banques, leurs centres commerciaux, leur urbanisme policier – à n’importe quel moment, individuellement ou collectivement, à la lumière du soleil ou dans le noir de la nuit. S’ils n’ont pas un seul motif pour le faire, c’est parce qu’ils les ont tous. Contrairement aux sujets mécontents qui voudraient devenir des sujets contents, la possibilité d’un autre monde n’intéresse pas les garçons sauvages. Ils préfèrent se battre parce qu’ils pensent qu’un monde autre est possible. Ils savent qu’un « autre monde » sera comme un « autre jour », la répétition vide et ennuyeuse de ce qui a précédé. Mais un monde autre est un monde inconnu tout à rêver, à créer, à explorer. Ils sont nés et ont grandi sous le joug impérial, sans avoir jamais eu la possibilité d’expérimenter des modes radicalement différents de vivre ; il ne leur est pas possible d’imaginer ce monde autre sinon en termes négatifs, comme un monde sans argent, sans loi, sans travail, sans technologie et sans toutes les innombrables horreurs produites par la civilisation capitaliste.Ils sont incapables de concevoir un monde sans patrons à servir, Il n’y a plus de nobles Idées en mesure de mettre en mouvement de grandes masses prolétaires, il n’y a plus de douces Utopies prêtes à être fécondées par leurs amants, il
    n’y a plus de Théories radicales qui attendent seulement d’être mises en pratique. Tout cela a été submergé, éliminé par la boue de l’Empire. Ne reste que le dégoût, la désesepérance, la répugnance à traîner sa propre existence dans le nomansland des sociétés de consommation. Raison pour laquelle il n'y a plus d'émeutes sans pillage de magasins.
    Cette violence sombre et désespérée gêne le pouvoir, troublé dans sa présomption de garantir la paix des esprits, mais cela ne le préoccupe pas. En soi, elle ne fait qu’alimenter et justifier la recherche d’un meilleur ordre public. Cependant, bien que facilement récupérable une fois montée à la surface, elle montre toute l’inquiétude qui agite en profondeur cette société, toute la précarité de la contention par le gouvernement des vicissitudes du monde moderne.