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inflation - Page 4

  • Il faut sauver le soldat allemand qui nous a tant méprisé, les grecs savourent

    La star des analystes Zoltan Pozkar à rendu son verdict

     Uniper, le service public allemand renfloué par le gouvernement avec 10 milliards de dollars de lignes de crédit et d’injections de liquidités par le biais d’achats d’actions, perd 100 millions d’euros par jour dans des recherches désespérées sur le marché au comptant du gaz alternatif à celui de la Russie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: le déficit énergétique de Moscou pour le système allemand est maintenant égal à 80%, mais si cela semblait déjà grave avec le gaz dans la zone de 200 euros par MWh, aux estimations de ces derniers jours, cela équivaut à une mort certaine.

     En fait, un mois après le sauvetage, Uniper a déjà besoin de 4 milliards d’euros supplémentaires. Sinon, le risque d’insolvabilité reviendra par la porte d’entrée, après avoir été expulsé de la fenêtre de sauvetage avec de l’argent public. Ce qui, potentiellement, voit aujourd’hui l’Europe accepter le paradigme d’un monde basé sur l’équilibre ingérable de 2 000 milliards de valeur économique allemande dépendant de 20 milliards de dollars de gaz russe. Sans Moscou, sans les prix et les flux garantis par Moscou, Berlin est ko. Et le moment de trouver des alternatives qualifiantes est loin d’être un succès : avec le prix du charbon qui monte également en flèche, avant cette étape, le gouvernement Scholz devra revenir sur la décision de dire adieu à l’énergie nucléaire. Et que feront les Verts à ce moment-là? Crise gouvernementale à l’italienne et chaos supplémentaire qui ajoute au chaos?

  • Hagarde risée de l'Europe Jackson hole le trou noir

    1701_Lagarde.png L’ancienne colombe allemande Isabel Schnabel a remplacé Lagarde lors de la réunion de la Fed, promettant des étapes forcées sur les taux. Un « licenciement » de facto qui prépare la grande réorganisation

    Le message que l’ancienne colombe allemande - qui s’est transformée en faucon post-pandémique pour le compte de la Bundesbank en mode Weimar - a livré du Wyoming aux marchés: récession ou non, la tendance à l’inflation est d’une telle gravité que des interventions drastiques sont nécessaires. Et douloureux

    Bref, si le marché a mal réagi au message particulièrement belliciste de Jerome Powell, voici que la remplaçante par intérim de Christine Lagarde semble avoir voulu mettre tout le monde en alerte deux semaines à l’avance : les tendances de l’inflation durant l’été se sont aggravées, il faut donc avancer vite. Et cette hausse des prix à la production en Allemagne d’une année sur l’autre a fait bondir beaucoup de gens à Berlin.

     Le chef de la Fed, y a mis son visage vendredi dernier : sans périphrasie, il a déclaré à Main Street et Wall Street, pour une fois unis par un destin identique, que l’avenir à venir est un avenir de douleur, un composé mortel d’inflation élevée, de hausse du coût de l’argent et d’une économie de plus en plus tendue. Quand à Lagarde, elle a brillé par son absence.Elle, titulaire de la chaire de banquier central à la BCE, il faut plutôt l’imaginer le soir : enveloppée dans un châle en cachemire (avec l’âge et la climatisation le col de l’utérus se cache toujours), langoureusement allongée sur une dormeuse, sirote un Connemara tandis qu’elle se laisse envelopper par la circularité lacoonétique de la prose joycienne, subissant le charme des onomatopées et de la ponctuation sanglotante.

    « Je relis Joyce »,(l'auteur d'Ulysse) avoue candidement Christine à Madame Figaro, un magazine sur papier glacé avec toute l’actualité pour les femmes, les tendances de la mode, la beauté, les bijoux, les mariages, les décorations qui en première page tire un titre (« Sans couple, sans enfants, sans privation: ils ont fait du célibat leur mode de vie ») Mais, après tout, un peu d’exposition glamour ne fait pas de mal pour ceux qui sont présentés comme « un funambule à haute altitude ». Oui : pendant un certain temps, nous soupçonnions que Madame la BCE était en équilibre précaire et sans filet de sécurité. Il est donc juste que même au grenier de l’Eurotower avec vue sur le Main nous fassions une pause et ne manquions pas l’élan - nous oserions dire une urgence existentielle - vers des lectures à la recherche de toxines pour voler haut, loin de l’usure de la vie (post)moderne ponctuée de factures folles. À quelle distance se trouve Jackson Hole, si ennuyeux qu’il ne mérite pas la semelle de ses chaussures ???

    Il faut la comprendre, pauvre Lagarde, forcée par contrat de vivre son Odyssée personnelle naviguant - sans rien comprendre - dans la mer orageuse procellose du coût de la vie. Cette sirène malveillante qu’elle, Ulysse en costume Chanel, n’a pas voulu entendre pendant des mois. Ce sera - a-t-elle dit - comme une averse printanière. Pourtant, nous sommes ici, de plus en plus trempés. Et, comme Mark Twain l’a averti, la BCE a également enlevé notre parapluie pendant qu’il grêle.

  • La vraie situation en Turquie

    Les medias nationaux disant comme dab, n'importe quoi sur la Turquie et sur Erdogan, j'ai demandé à notre correspondant nécronomique de faire le point.

    En 2023, il y aura des élections en turquie.

     

    On gagne rarement des élections par la politique étrangère, pour ne pas dire jamais. On peut la gagner en faisant la guerre, car généralement les peuples basculent dans un nationalisme plus outré.  

    L’agitation d’Erdogan à l’international est liée au fait qu’il n’a aucune marge de manœuvre à l’intérieur.  

    Il a besoin de l’Ukraine, de lui acheter son blé et de lui vendre des infrastructures et du béton. Il a besoin de la Russie, pour l’acier et beaucoup d’autres produits.  

    Depuis qu’il s’est placé en médiateur. La Russie a soudainement décidé de provisionner 4 milliards de $, pour la centrale nucléaire qu’ils construisent dans le sud de la Turquie. On notera que cela se fait alors que l’argent russe est sensé être bloqué. En fait c’est un cadeau. Par ailleurs Putin a imposé à Erdogan de se réconcilier avec Assad. Ce qui était impossible il y a seulement quelques mois. Enfin plus beau que tout. La Turquie accueille les riches russes et leur offre la nationalité, moyennant achat d’un bien immobilier d’au moins 250 000 €. Le tour de passe-passe n’est pas là. Dès qu’ils deviennent Turcs, ils peuvent contourner le système bancaire, SWIFT, Iban… et échapper aux sanctions internationales. Depuis janvier, 1500 Russes par mois accèdent à ce statut.  

    Avec le Moyen-Orient, il s’agite aussi. Je t’ai déjà dit le cas de la Syrie. Il se réconcilie avec Israël. Donc comme leader des supposés nouveaux non-alignés, on en est loin.  

    Il se réconcilie avec l’Arabie Saoudite en effaçant l’histoire Kashoggi, moyennant un prêt supposé de 25 milliards de $. Quant à l’habituel partenaire et bientôt propriétaire de la Turquie, le Qatar, ils ont aussi promis une aide de 25 M. $. Tout ça, c’est de la tune pour sauver le régime avant les élections.  

    La situation est extrêmement mauvaise et le gouvernement va droit dans le mur. Même au sein de la majorité, selon les derniers sondages, les partisans d’Erdogan ne croient pas que le gouvernement puisse redresser la barre. L’inflation galope soi-disant galope autour de 80 %, et les instituts privés turcs et étrangers parlent plutôt de 150 %.  

    Chaque jour je suis moi-même choqué par les prix, ce qui ne m’arrivait jamais.  

    AKP d’Erdogan pour la première fois est dépassé par le plus important parti d’opposition. Quant à toutes les projections, elles donnent Erdogan perdant au second tour assez largement.  

    À la vérité je ne crois pas qu’il puisse gagner, du moins légalement. Bien sûr il met en place le système pour gagner. Le frère du ministre des affaires étrangères vient d’être nommé à la cour qui valide les élections. Cour qui, il y a 5 ans, avait validé un lot de 50 000 enveloppes et bulletins ne portant pas le cachet du bureau de vote.  

    Le plan est de gonfler les exportations par la baisse des salaires. Au passage le salaire minimum en Turquie est plus bas que celui de l’Albanie ou de la Moldavie. Donc inflation à fond, et plus l’inflation est forte, plus le taux directeur de la Banque centrale diminue, ce qui me semble pour le moins une position hétérodoxe.  

    Efe Yesil