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Crise et Mutation - Page 84

  • Guerre sans guerre

    Vous le constatez la bourse se porte bien. Ni l'inflation ni la menace nucléaire, ne peuvent assombrir le ciel bleu des Marchés actions. Pourtant les banquiers centraux sont confrontés au dilemme de la stagflation en Europe et à l'inflation aux USA.

    D'un côté, il faudrait que les banques centrales augmentent les taux d'intérêts pour éliminer l'inflation, de l'autre, il faudrait qu'elle les diminuent pour stabiliser la conjoncture qui sombre.

    La crise des années 70 s'est terminée sans trop de casse parce que le dollar malgré la fin de la convertibilité or a pu conserver sa fonction de monnaie mondiale. Cela a été possible car le Dollar-Or s'est transformé en Dollar Armement. Ce que le Président Eisenhower appelait le complexe militaro-financier a continué de se développer et même bien après l'effondrement de l'URSS. En développant des nouvelles armes, les USA ont poussé le reste du monde à l'armement. Pourtant dés les années 80 l'endettement astronomique américain de cette militarisation ne parvenait plus à se financer à partir de ses propres capitaux.Mais, la puissance économique des USA en tant que gendarme du monde semblait pouvoir accueillir le refuge de tous les Marchés financiers globaux. Les guerres dans les années 90 et après la fin du siècle, au Proche orient, dans les Balkans, en Afghanistan, ont eu pour objectifs stratégiques de préserver en démontrant la capacité d'intervention le mythe du refuge et donc du Dollar comme monnaie mondiale. Ainsi l'argent s'est dirigé de plus en plus vers les USA et a indirectement financé l'armement et l'appareil militaire.

    C'est donc par le biais de la vente des bons du trésor américain que le boom de l'armement fondé sur l'endettement a pu être financé.

    La situation que nous vivons aujourd'hui avec la guerre sans guerre est une forme de guerre 2.0. Les USA n'ont plus les moyens d'intervenir militairement mais ils ont encore la possibilité de drainer l'épargne du monde.

    La guerre est historiquement le moteur de la croissance, le multiplicateur miraculeux à mettre en place pour contrer non seulement chaque récession mais aussi toute déflation de la bulle en service, au risque d’une tendance incontrôlée.

    Et compte tenu des crédits records de l’Allemagne (100 milliards pour les dépenses militaires) et des mouvements dans cette direction des gouvernements Européens même l’UE au seuil de la récession et la BCE sont invités à prendre le train en marche du fordisme à partir de la guerre 2.0. Unique moyen d'éviter la récession mondiale.

     

    Pour résumer, nous prenons note qu’après le QE des subprimes, les dettes souveraines, les récessions du terrorisme mondial et des guerres commerciales et enfin le Covid, le dopage financier sera maintenant sous forme de guerre sans guerre et de dépenses d'armement.

    Donner des comportements alimentaires et énergétiques de guerre aux populations, continuer la planche à billet et l'endettement, tout cela au seul profit des américains, voilà le programme...Poutine a bon dos...



  • EUROPE PAS SI UNIE QUE CELA

     

     

    guerre,guerre sans guerre,armement,charbon,energie,europe,futur criseBloomberg a confirmé qu’au moins quatre opérateurs européens, dont l’allemand Uniper et l’autrichien OMV, ont accepté les conditions fixées par le Kremlin et payé les fournitures en roubles. Plus. L’agence de presse américaine confirme toujours comment dix entreprises européennes ont ouvert des comptes auprès de Gazprombank afin de donner vie au jeu rond sur les paiements, utilisant ainsi des euros ou des dollars et laissant le géant financier convertir en roubles et organiser le transfert à Gazprom Export. Un financement détourné pour sauver la face mais qui, au final, trahit une fracture exaltante au sein de l’Europe. Qui, en fait, à ce jour, n’a pas encore lancé le nouveau paquet de sanctions annoncé après le second tour Français et qui aurait dû inclure immédiatement le pétrole et le charbon russes.



     

  • Dégaze ou dégage !

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    Les sanctions unilatérales ont rendu les dollars et les euros sans valeur pour la Russie. Le ministère des Affaires étrangères avait déjà averti que le refus de payer le gaz en roubles entraînerait une grave crise mondiale des non-paiements et des faillites en série au niveau mondial, une réaction en chaîne infernale de transactions bloquées, de gel des actifs collatéraux et de fermetures de lignes de crédit.

    Ce qui se passera ensuite est partiellement prévisible. Ceux qui disent « non » seront automatiquement exclus de la réception des expéditions directes de gaz russe – toutes conséquences politico-économiques incluses.

    Il y aura un compromis, bien sûr. Par exemple, un certain nombre de pays de l’UE (Hollande, Autriche...) accepteront d’utiliser des roubles et d’augmenter leurs acquisitions de gaz afin de pouvoir revendre le surplus à leurs voisins et réaliser un profit. Et certains peuvent également décider d’acheter du gaz en déplacement sur les bourses de l’énergie.

     La Douma envisage d’étendre le paiement en roubles à d’autres produits essentiels – tels que le pétrole, les métaux, le bois, le blé. Cela dépendra de la voracité collective des chihuahuas de l’UE. Tout le monde sait que leur hystérie incessante peut se traduire par une rupture colossale des chaînes d’approvisionnement à travers l’Occident.

    Le passage soudain des dollars / euros aux roubles était un judo nécronomique de niveau olympique. Poutine a incité l’Occident collectif à déclencher son attaque de sanction démentielle – et l’a retournée contre l’adversaire d’un seul geste rapide.

    Et ici, nous essayons tous maintenant d’absorber tant de développements synchronisés qui changent la donne suite à la militarisation des actifs en dollars : roupie-rouble avec l’Inde, le pétroyuan saoudien, les cartes Mir-UnionPay co-badgées émises par les banques russes, l’alternative SWIFT Russie-Iran, le projet EAEU (Eurasian Economy)-Chine d’un système monétaire / financier indépendant.

    Sans parler du coup d’État magistral de la Banque centrale russe, rattrapant 1 gramme d’or à 5 000 roubles – 

    Couplé avec Pas de roubles pas de gaz, ce que nous avons ici est de l’énergie de facto rattachée à l’or. Les Chihuahuas de l’UE et la colonie japonaise devront acheter beaucoup de roubles en or ou acheter beaucoup d’or pour avoir leur gaz.

     

    Le gel des réserves de change devait être prévu, notamment parce que la Banque centrale russe augmentait ses réserves de bons du Trésor américain depuis novembre de l’année dernière. Ensuite, il y a la possibilité sérieuse que Moscou puisse accéder à des réserves de change offshore « secrètes » – une matrice complexe construite avec l’aide d’initiés chinois.