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coronavirus - Page 6

  • Révélation : les pauvres épargnés par l'épargne !

    Pendant des mois, on a nous bassiné avec la fameuse épargne que les français avait mis de côté pendant le confinement. Le pouvoir exhortant les citoyens à se transformer en consommateurs. Je vous avais dit alors que ceux qui avaient épargnés étaient des CSP + ou des Upper class qui n'avaient pas besoin de consommer et que par conséquent l'argent épargné pendant le confinement ne reviendrait pas de si tôt dans la circulation. Le discours ambiant "tous les français ont épargné m'était insoutenable. Il me suffisait de regarder autour de moi mais visiblement les anésthésites réanimateurs de l'information ne fréquente plus le peuple (waaa c'est sale !). Malheureusement pour eux les chiffres viennent de tomber.

    La dernière note du Conseil d’analyse économique est très claire sur le sujet (http://www.cae-eco.fr/dynamiques-de-consommation-dans-la-crise-les-enseignements-en-temps-reel-des-donnees-bancaires), et apporte des éléments de réponse. Effectuée par huit économistes, parmi lesquels John Galbraith et Camille Landais (des économistes que j apprécie), l’étude note une forte concentration de l’épargne chez les personnes les plus aisées, à la suite d’une étude de 300 000 données bancaires.

    Les auteurs de l'étude estiment à 50 milliards d’euros le montant d'épargne supplémentaire accumulé par les Français par rapport à ce qu’ils auraient épargné en absence de crise. Cette somme est inégalement répartie entre les différents niveaux de revenus : "Sur ces 50 milliards, il y en a 32 épargné par les 20 % les plus riches, tandis que chez les plus modestes, on a assisté soit de la désépargne, soit à une absence totale d’épargne. Concernant les 10 % les plus aisés, l’épargne est très importante, autour de 6000 ou 7000 euros. Pendant le confinement, ces ménages n’ont pas pu consommer (et aller au restaurant, au cinéma ou en voyage). Ces dépenses non-effectuées ont donc été épargnées."

    Philippe Martin pointe en comparaison les conclusions très différentes observées sur les ménages les plus pauvres. "Les 10 % les plus modestes, non seulement n’ont pas pu épargner, mais se sont même endettés. Ils ont tiré sur leur compte d’épargne environ 300 euros sur la période étudiée.

     

     

     

  • Cocorico

    En attendant ce matin Alain Madelin parler de stagdéflation, j'ai ressenti un immense bonheur. Ce lui qu'on éprouve lorsqu'on a raison avant tout le monde. Le mot stagdéflation  n'était jamais utilisé, on parlait uniquement de stagflation chez les économistes traditionnels.

    Tout ceux qui suivent ce blog depuis 2007 le savent. J'ai commencé à en parler, tout en disant que nous allions nous diriger vers un destin semblable à celui qu'avait connu le Japon dans les années 1990. On me prenait pour un fou !

    Preuve de ce que je dis, si vous tapez le mot stagdéflation sur Google, j'arrive en deuxième position juste derrière Nouriel Roubini le Docteur Doom himself !!!

    https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&ei=YqyOX-znEJrlgwftvbiYCA&q=stagdeflation&oq=stagdeflation&gs_lcp=CgZwc3ktYWIQAzIHCAAQsQMQQzIECAAQQzIECAAQCjIECAAQCjIECAAQQzIECAAQCjIECAAQCjIECAAQCjIECAAQCjIECAAQCjoICAAQFhAKEB46BggAEBYQHjoCCAA6DggAEOoCELQCEJoBEOUCOgUIABCxAzoICAAQsQMQgwE6CAguELEDEIMBOgUILhCxAzoCCC46BwgAELEDEAo6CggAELEDEIMBEAo6BAguEApQ-EZYmnpgnn5oAXAAeAOAAagBiAH3E5IBBDE3LjmYAQCgAQGqAQdnd3Mtd2l6sAEGwAEB&sclient=psy-ab&ved=0ahUKEwjsoPqu7MLsAhWa8uAKHe0eDoMQ4dUDCAw&uact=5

  • Le désentrepreneurial

    société de contrôle,société disciplinaire,neoliberalisme,libéralisme,crise covid,coronavirus,stagdéflation,deflation,futurGilles Deleuze résumait ainsi le passage de la gouvernance disciplinaire au néolibéralisme contemporain : « L’homme n’est plus l’homme enfermé de sociétés disciplinaires, mais l’homme endetté de sociétés de contrôle. »

    Les néolibéraux ne concevaient plus l’ homoeconomicus comme le sujet de l’échange et du marché, mais comme un entrepreneur (de soi). Les techniques néolibérales ont été mises en place pour transformer le travailleur en « capital humain » qui doit assurer lui-même la formation, la croissance, l’accumulation, l’amélioration et la valorisation de « soi » en tant que « capital. Certes, le « travailleur  n’est plus considéré uniquement comme un simple facteur de production ; il n’est plus, à proprement parler, une force de travail, mais un capital-compétence, une « machine-compétences », qui va de pair avec un « style de vie, un mode de vie », une posture morale « entrepreneuriale » qui détermine une « forme de rapport de l’individu à lui-même, au temps, à son entourage, à l’avenir, au groupe, à la famille. Ainsi par un mécanisme de fausse valorisation de l’individu que l’on transforme en patron alors qu’il n’est de fait qu’auto-esclave, on optimise la productivité en diminuant les charges patronales, en développant une flexibilité, en éliminant les congés payés, les arrêtes maladie et tout ce qui faisait la sécurité du salariat. Tout ceci glissant vers la phase ultime l’Ubérisation et le paiement à la tâche.

     L’économie organise ainsi une précarisation économique et existentiel et qui est le nom nouveau d’une réalité ancienne : la prolétarisation, notamment des classes moyennes et des travailleurs des nouveaux métiers de ce qu’on appelait autrefois, avant l’explosion de sa bulle, la new economy et que l’on appelle maintenant les autoentrepreneurs ou les Ubérisés et autres employés de plateformes.

    Ce qui s’écroule avec la crise actuelle, c’est le projet politique de transformer tout le monde en « capital humain » et en entrepreneurs de soi. Transformer le travailleur en « capital humain » car ce sont les autoentrepreneurs qui ne sont ni libéraux, ni artisans ou commerçants qui sont en train de dégager massivement et sans que l’on puisse réellement les indemniser pour des pertes de chiffre d’affaire à part d’une somme dérisoire.

    Il faudra donc si l’on veut remplacer cette population et augmenter la productivité, en travaillant plus comme le souhaite le MEDEF, de nouveau recourir à des CDD à faible salaire et faire en sorte qu’avec des taux très faibles, ils puissent bénéficier du crédit.

     "Vous avez un tout petit salaire, ce n’est pas grave ! Endettez-vous pour acheter une maison, sa valeur augmentera et elle deviendra la garantie pour d’autres crédits. »

    Ce modèle, nous le connaissons. C'était celui des subprimes, c'était celui de la France des propriétaires de Sarkozy et je le décrivais longuement dans Crise et Mutation et que l’on peut résumer ainsi :

    « Salut les nouveaux esclaves ! »