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NECRONOMIE - Page 2

  • LA BULLE KAKI — ou l’Économie des Spectres en Treillis

     

    LA BULLE KAKI — ou l’Économie des Spectres en Treillis

    La bulle verte s’est dégonflée comme un vieux ballon de baudruche recyclé dans un programme Erasmus climatique. Un pet idéologique, une subvention déguisée, un rêve vendu en prêt-à-consommer.
    Échec confirmé.
    Nous l’avions dit. Les marchands de vertu ne font pas long feu dans une économie terminale.

    Maintenant, voici venir le temps de la bulle kaki.
    Une bulle blindée, sponsorisée par Rheinmetall et bénie par les chants funèbres de l’OTAN.

    Le Général entre en scène. Musique dramatique.
    On le filme en plongée. Il parle de menace existentielle. Il parle de souveraineté. Il parle russe — enfin, il fait semblant d'entendre le russe à travers un vieux haut-parleur de propagande.
    Les médias jouissent.
    La BCE Lagarde à vue, elle, actionne la manivelle :
    liquidités illimitées pour la guerre.
    Mais attention, c’est du propre : ces dettes-là ne compteront pas dans les déficits.
    Elles sont pures, purgées, européennes.
    Saintes.

    Un bon vieux plan de crevard, comme on les aime.
    Un classique.
    À l’ancienne.

    Endetter le contribuable en robe de cérémonie,
    le faire marcher au pas vers l’autel de l’autorité.
    Lui faire croire que tout cela, c’est pour sa sécurité — pas pour sauver les marges de Dassault, ni les dividendes de Thalès.

    La guerre, cette chose magique.
    Le multiplicateur d’effet préféré des banquiers centraux.
    Un levier fiscal béni des dieux de la dette.
    Le peuple ne veut plus de démocratie, il veut de l’ordre, il veut des casques, il veut des frontières aux barbelés émotionnels.
    Alors on lui en donne.
    Emballé, c’est vendu.

    Et pendant qu’on défile dans le solennel,
    le marché, lui, salive.
    Il compte les morts en dividendes et les tanks en unités de croissance.

    Bienvenue dans l’économie kaki-nomique.
    Les arbres ne poussaient pas assez vite ?
    Qu’on plante des missiles.

     

  • L’Europe se prépare. Mais pas à vivre...

     

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    L’Europe se prépare. Mais pas à vivre.

    Elle se prépare à durer. À survivre. À s’auto-emballer sous vide dans l’espoir de ne pas pourrir trop vite.

    Stockage des minéraux critiques, rationnement algorithmique des calories, carburants fossiles mis sous cloche comme du vin de guerre. Pas pour le peuple, non. Pour les chaînes d’approvisionnement. Pour les tanks sans pilotes. Pour les marchés.

    Le risque n’est plus un facteur : c’est le décor.

    Guerre chaude, planète chaude, guerre froide numérique.

    Le Financial Times appelle cela une "prise de conscience". Nous préférons "préservation cadavérique". L’Europe sent son odeur : vulnérable sur trois fronts. Géopolitique, climatique, cyber. Trois clous, un cercueil.

    Les entreprises, elles, ont déjà pris le virage nécro-utile.
    Morgan Stanley sonne l’alarme : 57 % d’entre elles ont été touchées.

    Touchées par quoi ? Par la réalité.

    Tempêtes, sécheresses, ruptures de réseaux, interruptions de flux.

    Résultat : la durabilité n’est plus une vertu, mais une stratégie de survie. Ce n’est plus une question d’écologie, mais de coût-bénéfice en territoire sinistré.

    Il ne s’agit plus de prévenir le chaos. Il s’agit d’en tirer profit tout en s’en prémunissant.

    Et pendant que l’Europe stocke…

    Le marché, lui, s’adapte.

    Comme les champignons après Hiroshima.

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  • Le bitcoin dans la maison du pauvre : chronique d’un krach annoncé en passoire thermique

     

    bitcoin,crypto,bezos,venise,economie,fin,necronomiePersonne sur la plage ne se soucie du tsunami s’il regarde le ciel. Les pieds dans le sable, le regard vers les drones. Alors que Donald Trump rejoue Dr Folamour en vendant des t-shirts thermonucléaires au fond de son bunker doré, et que l’Europe, fidèle à son rôle de majorette sénile, répond “oui, oui, oui” à tout ce qui fait tic-tac, les États-Unis balancent une nouvelle grenade réglementaire dans le ventre mou du capitalisme immobilier.

    Le FHFA, bras armé du contrôle mental immobilier yankee, vient d’ordonner à Fannie Mae et Freddie Mac — les deux lupanars officiels de la dette titrisée frelatée — de reconnaître les cryptomonnaies comme des actifs lors de la souscription d’un prêt immobilier. Comprendre : le rêve américain s’achète désormais aussi en dogecoin.

    Avant ? Le pékin devait blanchir son butin numérique, le convertir en dollars, le laisser fermenter deux mois dans le formol bancaire, comme un foie malade, avant d’en faire un acompte sur une ruine thermique à crédit. Maintenant ? Il suffit d’avoir des tokens et d’y croire très fort. C’est beau la foi spéculative. Bien mieux que sur Cnews qui entrevoit un retour du catholiscisme.

    Officiellement, c’est une simplification administrative. En vrai ? Une mise en orbite d’une nouvelle ogive financière. Une réduction de friction, comme ils disent dans les PowerPoint où le mot “risque systémique” a disparu, remplacé par “opportunité”.

    Mais cette "opportunité", c’est une rave cryptique dans une poudrière déjà allumée. Une extension de la logique du tout collatéralisé, du tout jetable, où même les illusions ont leur prix d’entrée. L’immobilier devient ainsi le refuge des cryptoprolétaires, nouveaux damnés de la blockchain, prêts à hypothéquer leur futur sur une techno-religion minée à coups de GPU.

    Et quand viendra la note ? Quand les marchés saigneront à nouveau comme en 2008, version Web3 ? Il sera trop tard. Car les mêmes qui aujourd’hui applaudissent cette petite révolution douce viendront demain pleurer dans les bras des nouveaux despotes qu’ils auront eux-mêmes accouchés, avec force tweets et manifs de rue. Le vieux monde ne meurt jamais seul : il s’arrange pour nous emporter tous dans sa descente, avec la complicité joyeuse de ses enfants mutants qui fanstasment sur le mariage de  Bezos à Venise et des dieux de l'instant à qui l'on sera obligé d'offrir des cercueils de bronze pour qu'ils ne soient pas déterrés pour piquer leur ADN.

    Le bitcoin entre dans la maison. Pas par la porte. Par la cave. Relire mes notes : au fond de la cave, la trappe-nigaud...